Le recours collectif CQTS-Blais de nouveau en sursis au moment où progressent des projets de lutte contre le tabagisme et les produits de vapotage

Avec l’arrivée de l’hiver, on s’apprête à déployer des projets et des campagnes de prévention et de cessation du tabagisme et du vapotage. La Semaine pour un Québec sans tabac est de retour en janvier, suivie du Défi J’arrête, j’y gagne. Ces prochaines semaines seront propres à inciter les gens à prendre des résolutions de cessation en vue de la nouvelle année.

Recours collectif CQTS-Blais contre les cigarettiers

Après huit ans et 11 sursis, les trois géants canadiens du tabac, JTI-Macdonald, Rothmans Benson & Hedges et Imperial Tobacco Canada n’ont toujours rien versé à leurs victimes. Accordé par le tribunal ontarien, le sursis donnera aux compagnies jusqu’au 29 mars 2024 pour terminer leur restructuration financière. Après quatre ans et demi de négociations avec leur créancier, on peut se demander ce que leur apporteront ces quelques mois de plus. Rappelons que les trois cigarettiers se sont vu ordonner de verser près de 15 milliards de dollars à 100 000 victimes du tabac au Québec en 2015 par le juge Brian Riordan de la Cour supérieure du Québec. À la suite de ce verdict, les compagnies se sont placées sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers (LACC). Selon le site de Trudel Johnston & Lespérance, le cabinet d’avocats responsable du recours collectif CQTS-Blais, cette loi « permet à une compagnie qui a des dettes importantes de continuer à fonctionner et de se réorganiser pour être capable de les payer en partie. Le tribunal accorde une protection à la compagnie pour qu’elle cherche un compromis avec les personnes à qui elle doit de l’argent. »

Plus le temps passe et plus le nombre de victimes devant être indemnisées diminue, car celles-ci succombent malheureusement à diverses maladies causées par le tabagisme, de telle sorte que l’indemnisation ne profitera sans doute qu’à leurs descendants.

16e conférence annuelle : Modèle d’Ottawa pour l’abandon du tabac

Le Modèle d’Ottawa pour l’abandon du tabac (MOAT) est reconnu depuis plusieurs années et continue d’être mis en place partout dans le monde. Il s’agit en fait d’un modèle de référencement  systématique utilisé en clinique pour diriger les patients qui fument vers des services de cessation tabagique. Plus précisément, le MOAT modifie les pratiques en milieu de soins. Cette approche permet de repérer, de traiter, de suivre systématiquement tous les patients et clients qui fument et de documenter leurs cas. On offre ainsi un service personnalisé à toutes les personnes qui désirent arrêter de fumer, que ce soit par l’accompagnement, par la médication, ou par une thérapie de remplacement de la nicotine. Pour devenir partenaire du MOAT, on peut cliquer ici.

Le modèle d’Ottawa peut se traduire par l’équation suivante :
MOAT = Processus de modification des pratiques + Protocole clinique factuel de lutte au tabagisme

La 16e édition de la Conférence annuelle d’Ottawa pour l’abandon du tabac se déroulera à Ottawa les 26 et 27 janvier 2024, de même que de façon virtuelle. Elle s’intitule Approches cliniques : Nouvelles tendances en matière d’abandon du tabac. Encore une fois, des sommités de la lutte contre le tabagisme et le vapotage seront sur place pour échanger et présenter leurs plus récents résultats de recherche. On pourra d’ailleurs trouver un résumé de cette conférence dans notre prochaine édition d’Info-tabac, qui paraîtra en mars 2024.

Les CIUSSS et les Centres d’abandon du tabagisme

Plusieurs CIUSSS de la province offrent des services de cessation tabagique par l’entremise des Centres d’abandon du tabagisme (CAT). Cette ressource offre du soutien aux personnes qui souhaitent agir sur leur consommation de tabac ou de produits de vapotage (soit y réfléchir, soit la modifier ou y mettre fin), tout comme aux personnes qui sont en processus d’arrêter de fumer  ou de vapoter et à celles qui ne fument plus, mais qui présentent le risque de rechuter.  Qu’elles aient ou non une référence, elles sont toutes les bienvenues pour profiter gratuitement d’un service personnalisé d’arrêt tabagique et de vapotage, de renseignements sur les ressources offertes, de thérapies de remplacement de la nicotine ou d’un soutien personnalisé.

On peut trouver de plus amples renseignements sur les CAT dans l’article d’Info-tabac intitulé « Les centres d’abandon du tabagisme : un service d’arrêt tabagique pour les personnes et la collectivité ».  Pour trouver le CAT le près de chez soi, il suffit de consulter la liste des emplacements en cliquant ici.

Défi J’arrête, j’y gagne

Depuis de nombreuses années, des milliers de personnes participent au Défi J’arrête, j’y gagne, organisé au courant de   l’hiver. Comme l’annonce son nom, il s’agit d’un défi lancé aux personnes qui fument. En participant, elles s’engagent à ne pas fumer pendant six semaines. « 6 semaines sans fumer, c’est 6 fois plus de chances d’arrêter pour de bon! », peut-on lire sur le site Web du Défi.

On peut déjà se préinscrire en cliquant ici. Les inscriptions en tant que telles auront lieu le 20 décembre 2023 et le 4 février 2024.  Dès le lendemain, le Défi sera lancé, et se déroulera jusqu’au 17 mars 2024.

Pour la première fois cette année, le Défi sera ouvert aux personnes qui vapotent. Précisons que la dépendance au tabac est induite par la nicotine qu’il contient, nicotine qui se retrouve malheureusement dans bien des vapoteuses et dans des liquides. Un peu plus de 5 % de la population québécoise a vapoté au cours des 30 derniers jours. Ce chiffre grimpe à 13,4 % chez les 12 à 24 ans, c’est pourquoi le Défi s’adressera désormais aux personnes de 12 ans et plus.

Le Défi poursuivra sa campagne sous le thème de la célébration. On fera tirer un grand prix de 5 000 $ parmi les participants de 18 ans et plus, et une carte-cadeau parmi ceux de 12 ans et plus. On peut se procurer une trousse de matériel promotionnel gratuit en cliquant ici.

La campagne de 2023 a été un succès

Un sondage Léger réalisé auprès de plus de 1300 participants au Défi de 2023 indiquait que 82 % d‘entre eux avaient réussi à ne pas fumer pendant les six semaines de sa durée. De ce nombre 89 % et 61 % ont bon espoir ou très bon espoir de ne plus fumer. Enfin, 85 % des personnes interrogées trouvent pertinent qu’on ouvre le Défi aux personnes qui vapotent.

EPAV Média

Le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) est fier de dévoiler la toute nouvelle image de marque de la plateforme numérique EPAV Média qui s’adresse aux adolescents québécois de 13 à 17 ans.

En revitalisant la tonalité de la marque et en remodelant son identité grâce à un nouveau logo, un nouveau slogan et un nouvel univers visuel, le CQTS entend poursuivre son ambition, celle de voir la plateforme qui démystifie les conséquences du vapotage devenir un lieu de référence pour les jeunes.

EPAV Média assure sa présence grâce à des placements dans les cinémas, ainsi que sur les abribus et les lumiquais se trouvant près des lieux fréquentés par les jeunes. De plus, on a déployé une stratégie offensive de réseaux sociaux et d’influence pour que cette présence soit préventive. Le choix s’est tourné vers la créatrice de contenu, Claudie Mercier, très aimée des adolescents québécois. Cette nouvelle collaboration a suscité une belle implication auprès du public cible, ce qui témoigne du besoin bien présent d’informer les jeunes sur le sujet.

La plateforme EPAV Média diffuse du contenu infodivertissant sur le vapotage pour aider les jeunes à prendre des décisions éclairées et ainsi lutter contre la dépendance à la nicotine. Elle y parvient par sa signature de marque, soit « la vérité sur les conséquences du vapotage ». Les jeunes peuvent démêler le vrai du faux,  connaître et faire connaître les conséquences de cette consommation ou encore naviguer dans l’envers du vapotage grâce à du contenu créé pour eux. Arrimé à des campagnes et à des moments forts, ce contenu demeurera en place tout au long de l’année.

Penses-y avant d’allumer

 « Toutes les 4 secondes, une vie s’éteint dans le monde à cause des produits du tabac », comme l’énonce la phrase-choc de la nouvelle campagne menée par De Facto et par le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Connue pour dire la vérité sans mâcher ses mots, cette campagne souhaite dénoncer l’industrie du tabac et tous les méfaits qui y sont associés  , en abordant entre autres la question de la dépendance qui marque la vie de personnes de tout âge, victimes, malgré elles, de cette industrie.

Le lancement de cette nouvelle campagne publicitaire a eu lieu le mois dernier à la télévision, sur le Web et dans les médias sociaux. Elle est aussi largement diffusée dans les établissements d’enseignement du Québec afin de toucher les jeunes directement. Elle vise plus particulièrement les personnes de 17 à 25 ans.

Semaine pour un Québec sans tabac

La 47e édition de la Semaine pour un Québec sans tabac (SQST) se déroulera du 14 au 20 janvier 2024. Comme son nom l’indique, la campagne invite les gens à ne pas fumer pendant une semaine. L’objectif de la SQST est « de sensibiliser la population générale aux méfaits du tabagisme, d’encourager les personnes qui fument à arrêter et de prévenir les jeunes de commencer à fumer ».

Cette année, l’équipe de la SQST propose une trousse d’outils qu’on peut commander en cliquant ici. Cette trousse permet de promouvoir facilement et efficacement la SQST dans votre réseau. Elle renferme un calendrier de publications et du matériel visuel pour les médias sociaux. Contribuons tous à la diffusion de la Semaine pour un Québec sans tabac afin d’aider des milliers de gens à arrêter de fumer.

Rappelons l’importance d’avoir un réseau de soutien lorsqu’on cherche à arrêter de fumer ou de vapoter, qu’il soit constitué de membres de la famille, d’amis ou de professionnels de la santé, d’autant plus efficace si celui-ci s’accompagne de programmes de cessation. Tous peuvent y trouver leur compte.

Caroline Normandin, Ph. D.