Une première pastille de nicotine fait son entrée au Canada

La compagnie Novartis Santé Familiale a lancé, fin septembre, la première pastille de remplacement de la nicotine disponible au Canada.

Ce produit de marque Thrive (de l’anglais « réussir ») est commercialisé, conjointement avec la gomme du même nom, à l’aide de messages percutants conçus pour atteindre les fumeurs désensibilisés aux messages antitabac traditionnels. Choquante pour certains, la publicité télévisée montre une jolie jeune femme qui fume sur une moto, dans son bain et en jouant de la guitare. « Arrêtez de fumer. Gardez la flamme », dit l’annonce tout en proposant la gomme Thrive.

Cette réclame surprenante a fait réagir l’organisme Médecins pour un Canada sans fumée, qui y voit carrément une publicité de cigarettes. Il a porté plainte à Santé Canada, en vertu de l’article 19 de la Loi sur le tabac, prétendant que cette campagne s’avère une publicité de type style de vie, associant le tabac avec une façon de vivre, tels le prestige, les loisirs, l’enthousiasme, la vitalité, le risque ou l’audace. En Australie, Novartis a dû interrompre une promotion similaire à la suite d’une plainte déposée au Advertising Standards Bureau.

Une discrète pastille

Étonnamment, l’annonce télé ne parle pas de la pastille, qui est pourtant une nouveauté au pays. Tout comme les trois autres thérapies de remplacement de nicotine (la gomme, le timbre et l’inhalateur), les pastilles Thrive sont généralement disponibles sur les tablettes des pharmacies québécoises. Ne requérant pas d’ordonnance, elles sont offertes en boîtes de 36 pièces, au choix d’un ou de deux milligrammes de nicotine par unité. Les fumeurs de plus de 20 cigarettes par jour devraient débuter leur sevrage par des doses de deux milligrammes. Cette discrète pastille, sans sucre et à saveur de menthe, est aussi recommandée lorsque l’on doit s’abstenir de fumer temporairement, comme en avion.

Novartis a lancé un site Web aux couleurs de sa campagne, montrant la jolie fumeuse et sa moto, de même qu’une ligne d’aide à l’emploi, au 1 888 495-3013. Désirant vérifier la fonctionnalité de ce service, nous avons joint une préposée basée aux Indes, prénommée « Michèle » et parlant anglais. Elle nous a précisé, à l’aide d’une traductrice francophone, que l’on ne pouvait pas utiliser la pastille en continuant à fumer, car cela risquerait de provoquer une surdose de nicotine.

L’emploi de cette pastille n’est pas évident. Il faut la laisser fondre lentement jusqu’à ce que l’on ressente un goût prononcé, pour ensuite la placer entre la joue et la gencive. Lorsque le goût disparaît, le fumeur répète ce manège. Ce médicament devrait durer une trentaine de minutes avant de se dissoudre complètement. Une pastille compense environ une cigarette et revient à peu près au même prix. Toutefois, elle est beaucoup moins nocive.

Denis Côté