Nouvelles brèves
Septembre 2006 - No 65
Étiquette pour fumeurs
Sur son site Internet, la multinationale Japan Tobacco International (JTI) a récemment publié, à l’intention de ses consommateurs, un guide des règles de courtoisie à respecter. « Parce que JTI reconnaît que certaines personnes sont préoccupées par la fumée secondaire et l’inconfort qu’elle peut causer à certains non-fumeurs, nous avons trouvé une solution efficace pour encourager le respect entre fumeurs et non-fumeurs », peut-on lire dans le préambule.
Uniquement disponible en anglais, ce guide illustré avec humour recommande entre autres de ne pas jeter de mégots par terre ou de demander la permission des gens situés à proximité avant d’allumer une cigarette. « Tout le monde aime le saumon fumé, mais peut-être pas la salade de fruits fumée, le steak fumé, la tarte aux pommes fumée alors avant d’allumer, assurez-vous que tout le monde ait fini de manger », conseille JTI. Et comme si la fumée secondaire avait pour seul effet de ne pas sentir les roses, ses risques pour la santé ne sont évoqués nulle part parmi les motifs justifiant la publication de cette « étiquette de la bonne conduite pour fumeurs avertis ».
Le piège fatal
Un roman pour aider les fumeurs à écraser a récemment été publié en Suisse par les Éditions Jouvence. Le piège fatal, du tabacologue Jean-Pierre Cicchelero, se veut un « thriller thérapeutique ». Il raconte l’histoire d’un jeune garçon, Aimé Tu, qui commence à fumer à l’adolescence et dont la santé s’altère au fur et à mesure qu’il vieillit. Des renseignements plus poussés sur le tabagisme et l’industrie du tabac sont intercalés dans l’intrigue. Ils visent notamment à transformer les représentations mentales que les fumeurs se font du tabac. Un test de Fagerström, qui permet d’évaluer le niveau de dépendance à la nicotine, et une évaluation de la motivation des fumeurs à se libérer de la cigarette complètent ce livre. Le coordonnateur de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Louis Gauvin, de même que trois autres intervenants de la communauté de la santé, en signent la préface.
Trois joints équivalent à un paquet de cigarettes
Contrairement à la rumeur populaire, il n’est pas moins nocif de fumer du « pot » que du tabac. La consommation de trois joints de marijuana équivaudrait à celle d’un paquet de cigarettes, selon une étude effectuée pour le magazine français 60 millions de consommateurs. La fumée de cannabis contiendrait sept fois plus de goudron et de monoxyde de carbone que celle du tabac.
Un peu à l’exemple du mensuel québécois Protégez-vous, cette revue éditée par l’Institut national de la consommation de France fournit une multitude d’informations pour aider les gens à choisir les produits adaptés à leurs besoins. Même si les 280 joints confectionnés pour fin d’analyses étaient constitués d’herbe et de résine de cannabis (ce qui a pour effet d’augmenter les taux de benzène et de toluène, un dérivé chimique entre autres employé comme solvant), les chercheurs ont signalé que les joints d’herbe « pure » renfermaient eux aussi plus de goudron et de monoxyde de carbone que la cigarette. La nocivité a été mesurée avec les machines à fumer qui servent habituellement à évaluer les taux d’émissions toxiques contenus dans les cigarettes.
La Feuille de tabac
La deuxième édition de La Feuille de tabac est maintenant disponible. Ce bulletin d’information, publié par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, a pour but de sensibiliser les populations autochtones aux risques associés à la consommation de cigarettes. Dans ce numéro, on trouve un court bilan de l’usage du tabac chez les Premières Nations. La Feuille de tabac offre également un résumé des différentes thérapies de remplacement de la nicotine, des informations sur la fumée secondaire, de même que des trucs pour arrêter de fumer. Pour plus de renseignements, il faut communiquer avec Isabelle Verret au (418) 842-1540.
Un ouvrage résumant l’ensemble des données scientifiques sur la toxicomanie du tabac a été lancé le 15 juin par Mohammed Ben Amar, professeur de pharmacologie à l’Université de Montréal, et Nancy Légaré, pharmacienne à l’Institut Philippe-Pinel. « Nous avons rédigé ce livre parce que le tabac est le psychotrope le plus consommé au monde après la caféine », a expliqué Mme Légaré. Le tabac à l’aube du 21e siècle relate l’histoire du tabagisme de l’Antiquité à nos jours. Il explique comment la nicotine agit sur le cerveau et offre un aperçu des traitements pharmacologiques destinés à combattre la dépendance, tout en survolant les moyens dits « alternatifs » que sont l’hypnose, l’acupuncture ou le laser. Une liste des interactions possibles entre la cigarette et certains médicaments y est aussi proposée.
En 186 pages, Le tabac à l’aube du 21e siècle offre un bon point de départ à quiconque souhaite en apprendre davantage sur le tabagisme. Puisque ses chapitres sont clairement identifiés, il peut également être consulté comme outil de référence. On peut se le procurer au coût de 20 $ auprès du Centre québécois de lutte aux dépendances.