Un vaste regroupement s’attaque à l’inertie du gouvernement Chrétien

La preuve est maintenant faite : on n’a plus peur de s’afficher antitabac au Québec.

Plus de trente organismes québécois ont accepté d’endosser la publicité-choc du 30 septembre de la Campagne pour la législation fédérale sur le tabac. Cette annonce de pleine page, publiée dans le premier cahier de La Presse, accusait le premier ministre Jean Chrétien personnellement de ne rien faire pour réduire les trois millions de morts dues au tabagisme que les démographes prédisent parmi la population canadienne actuelle.

Du côté du Canada anglais, 90 organismes ont acheté une annonce de deux pages dans le Globe and Mail de Toronto.

Il y a deux ans, le même regroupement avait essayé sans succès de recruter des organismes québécois pour endosser une annonce similaire au sujet de la baisse des taxes sur le tabac. Cette fois-ci, il n’y avait plus d’hésitation. En seulement 15 jours, les organisateurs ont recruté 32 organismes. Les appuis ont continué d’arriver jusqu’à la dernière minute; avec quelques jours de plus, on aurait probablement eu un nombre encore plus important.

Huit organismes du regroupement québécois ont aussi participé à une conférence de presse conjointe, le jour de la parution de l’annonce, pour souligner l’importance d’une nouvelle loi antitabac au fédéral. L’impact médiatique a été considérable : tous les postes de télévision à Montréal à part CFCF ont couvert la conférence de presse, tout comme plusieurs réseaux de radios, La Presse et The Gazette. Au bulletin de 18h à la SRC, c’était même la première manchette.

« Il s’agit d’un événement historique, puisque c’est la première fois qu’on a vu autant d’organismes se réunir pour envoyer un message clair sur le tabagisme au gouvernement de Jean Chrétien », dit François Damphousse, directeur québécois de l’Association pour les droits des non-fumeurs.

Francis Thompson