Métatine et autres analogues de la nicotine : à quoi doit-on s’attendre?

Métatine, nicotine, dépendance, cigarette, vapotage

Un analogue de la nicotine, la métatine, a récemment fait son apparition aux États-Unis en tant que solution de rechange aux liquides de vapotage contenant de la nicotine. Les autorités règlementaires et de santé américaines s’inquiètent du potentiel addictif de cette nouvelle molécule, qui pourrait s’avérer supérieur à celui de la nicotine.

Les analogues de la nicotine, des composés dont la structure chimique s’apparente à celle de la nicotine sans toutefois en être, sont connus depuis longtemps des cigarettiers. En fait, plusieurs d’entre eux, dont Philip Morris International et British American Tobacco, effectuaient déjà des recherches sur ces substances dans les années 1970 et 1980. L’un des objectifs poursuivis à l’époque par ces entreprises visait à identifier un composé de remplacement à la nicotine qui serait plus « désirable », c’est-à-dire qu’il entrainerait une plus forte dépendance. L’arrivée récente de la métatine dans des dispositifs de vapotage aux États-Unis surprend donc peu. Mais doit-on s’en inquiéter?

Peu de données disponibles sur la métatine

À ce jour, très peu d’études ont été menées sur la métatine, limitant ainsi les connaissances sur la molécule et ses effets sur le corps humain.

Voici ce que l’on sait aujourd’hui sur la métatine :

Un manque de données qui inquiète

Compte tenu de la persistance de nombreuses zones grises, les répercussions potentielles de la métatine et d’autres analogues de la nicotine sur la santé des utilisateurs et des utilisatrices inquiètent les associations et les regroupements de santé aux États-Unis de même que l’Organisation mondiale de la Santé.

Dans une lettre envoyée à la Food and Drug Administration (FDA) le 29 mai 2024, les cosignataires* pressaient l’agence américaine de règlementer rapidement les produits contenant des analogues de la nicotine, comme la métatine. Il semble en effet que ceux-ci échappent à la règlementation des produits du tabac aux États-Unis et qu’ils puissent être commercialisés sans obtenir au préalable d’autorisation de la FDA. Pour preuve, le Spree Bar, un dispositif de vapotage contenant de la métatine et fabriqué par l’entreprise Charlie’s Holdings, est désormais vendu sans restriction aux États-Unis.

Alors que la métatine pénètre le marché du vapotage américain et qu’elle échappe aux mesures règlementaires en vigueur, l’absence de données probantes sur l’efficacité et la sécurité de ces produits en inquiète plus d’un. Puisque les effets indésirables et le potentiel addictif de la métatine, et d’autres analogues de la nicotine qui pourraient voir le jour partout dans le monde au cours des prochaines années, demeurent inconnus, la prudence s’impose. Restons à l’affut!

*American Cancer Society Cancer Action Network, American Heart Association, American Lung Association, Campaign for Tobacco-Free Kids, Parents Against Vaping e-cigarettes (PAVe) et Truth Initiative.

Katia Vermette, réd. a.