Les jeunes canadiens fument moins

Le nombre d’adolescents qui s’initient au tabagisme continue de diminuer au Canada. Selon l’Enquête sur le tabagisme chez les jeunes (ETJ) de 2004-2005, dont les résultats ont été dévoilés l’automne dernier, 21 % des 11 à 16 ans auraient déjà fait l’essai d’un produit du tabac (toutes catégories confondues), ce qui représente une baisse de 50 % en dix ans. Depuis, seulement 2 % d’entre eux seraient considérés comme des « fumeurs actuels », c’est-à-dire qu’ils ont fumé au moins 100 cigarettes à vie et qu’ils en ont consommées dans les 30 jours précédant l’Enquête.

Quelque 29 243 élèves de la cinquième à la neuvième année (secondaire 3), issus des différentes provinces canadiennes, ont été sondés dans le cadre de cette enquête menée par l’Université de Waterloo (Ontario) et ses chercheurs affiliés. « Les résultats démontrent que moins de jeunes essaient et utilisent des produits du tabac, a déclaré le ministre de la Santé fédéral, Tony Clement. C’est la preuve que des progrès ont été accomplis afin de décourager les jeunes de commencer à fumer. »

En 2004-2005, 19 % des adolescents canadiens ont déclaré avoir déjà expérimenté la cigarette, mais seulement 2 % se définissent comme des fumeurs actuels. Même si la plupart des élèves de la 5e année du primaire à la 3e secondaire n’ont jamais fumé (81 %), environ 10 % se sont laissés tenter par quelques bouffées. Alors que certains (2 %) sont encore au stade de l’essai, 5 % se décrivent comme des anciens fumeurs ou des anciens expérimentateurs. À l’échelle nationale, on ne remarque aucune différence entre la consommation de cigarettes des filles et des garçons. Cependant, ces derniers auraient un peu plus tendance (13 % contre 8 %) à essayer d’autres types de produits du tabac, comme le cigare ou les bidis. C’est encore principalement parce qu’ils trouvent que « c’est cool de fumer » (60 %) ou qu’ils ont des amis fumeurs (57 %) que les jeunes adhèrent au tabagisme.

Les ados québécois, plus téméraires

En raison de la forte variabilité de l’échantillonnage de l’ETJ, il est impossible de comparer le taux de fumeurs par province. Cependant, les jeunes québécois seraient plus atTirés que leurs congénères par le tabac. En effet, 31,1 % d’entre eux auraient déjà essayé la cigarette – que ce soit par l’inhalation de quelques bouffées (15,4 %), à titre d’expérimentation (3,6 %), en fumant sur une base régulière (3,5 %) ou en ayant déjà été fumeurs ou expérimentateurs (8,6 %) – alors que la moyenne canadienne est de 19 %.

De plus, les Québécois de 13 à 16 ans auraient déjà consommé de l’alcool (76,4 %) et du cannabis (27,9 %) dans une proportion plus grande que l’ensemble des Canadiens du même âge (62,9 % et 16,7 %).

Une enquête formatrice

Alors que les précédentes Enquêtes sur le tabagisme chez les jeunes (1994 et 2002) étaient conduites par Statistique Canada, Santé Canada a confié la réalisation des éditions 2004-2005 et 2006-2007 à l’Université de Waterloo et à ses chercheurs affiliés, dans le cadre d’un accord de contribution qui vise à mettre en oeuvre un réseau pancanadien de surveillance du tabagisme.

« Le Centre de recherche sur le comportement et d’évaluation des programmes de l’Université de Waterloo proposait des possibilités que Statistique Canada n’était malheureusement pas en mesure d’offrir, explique Renée-France Bergeron, agente des relations avec les médias à Santé Canada. Ces possibilités incluent entre autres la formation d’étudiants universitaires de tous les cycles en recherche dans le domaine de la lutte contre le tabagisme et la présentation de rapports à toutes les écoles qui ont participé à l’Enquête. »

Pour s’assurer que les résultats puissent être comparés aux éditions antérieures, les données ont été recueillies et analysées à l’aide de la méthode élaborée par Statistique Canada.

Josée Hamelin