L’automne sera dépourvu de saveurs

L’automne sera dépourvu de saveurs

Cette année, l’automne aura un vent de fraîcheur. Il ne sera plus chargé de toutes les saveurs de citron, de melon d’eau ou de baies qu’on pouvait retrouver dans les liquides de cigarettes électroniques. Car le règlement sur l’interdiction des saveurs annoncé en avril dernier entrera en vigueur le 31 octobre 2023. C’est ce qu’a annoncé un communiqué paru le 2 août dernier, signé par le ministre de la Santé, Christian Dubé, et par la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest.

L’automne sera dépourvu de saveurs

On ne voit plus seulement les jeunes vapoter dans la cour d’école, mais tout aussi bien à l’intérieur, comme dans les toilettes, les vestiaires et même la salle de classe. Nombreux sont les professeurs ou intervenants scolaires qui ne savent plus où donner de la tête. Bien que la majorité des élèves du primaire ne vapotent pas, certains ont une consommation préoccupante. Il y a quelques années déjà, l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire de 2019 révélait que près de 2 % des élèves de 12 ans et moins avaient déjà utilisé la cigarette électronique avant leur 12e anniversaire. Une statistique des plus inquiétantes qui n’a sans doute pas diminué depuis ces dernières années, où le vapotage a considérablement augmenté, passant de 10 % en 2015 à près de 27 % chez les élèves des niveaux secondaires 4 et 5 en 2022.

Ce règlement vise entre autres l’interdiction des saveurs dans les produits de vapotage, qui, rappelons-le, sont leur principal attrait auprès des jeunes.

Le règlement inclut en outre d’autres mesures comme celle de limiter la concentration maximale à 20 milligrammes par millilitres (mg/ml) de nicotine dans tous les produits de vapotage. La capacité des réservoirs de liquide à vapoter sera restreinte à 2 millilitres (ml) pour les capsules et à 30 ml pour les contenants de recharges. Les fabricants auront également l’obligation d’inscrire certains renseignements sur les produits de vapotage et leurs emballages. Finalement, l’aspect visuel du dispositif ne pourra plus revêtir une forme attrayante pour les jeunes.

La Société canadienne du cancer a réagi à la nouvelle. David Raynaud, gestionnaire principal, Défense de l’intérêt public, a annoncé : « Il est urgent d’agir contre la crise du vapotage chez les jeunes. Le nombre d’élèves du secondaire qui vapotent a quintuplé au Québec depuis 2013. Nous sommes ravis de voir que le gouvernement priorise, comme nous, la santé des jeunes. Nous voulons éviter qu’une nouvelle génération devienne dépendante à la nicotine par le biais des cigarettes électroniques ».

La nicotine contenue dans les divers produits de tabac, de vapotage ou autres crée une dépendance très forte en très peu de temps. Quelques bouffées peuvent suffire à induire un état de manque. C’est dans cette optique que plusieurs projets et compagnes orchestrés par divers organismes au Québec et au Canada ont comme piliers centraux la dénormalisation du tabagisme, la sensibilisation, la prévention, l’aide à la cessation tabagique ou à l’abandon des produits de vapotage ainsi que la protection contre l’exposition à la fumée.

L’automne sera dépourvu de saveurs
Campagne J’ARRÊTE

Cette campagne est une opération de promotion des services nationaux de cessation tabagique J’ARRÊTE, afin qu’ils deviennent le tout premier réflexe rassurant pour le traitement du tabagisme. Qu’elles soient prêtes ou non à abandonner le tabac, J’ARRÊTE accompagne les personnes qui fument dans leur réflexion et leurs questionnements, selon leurs propres objectifs, soit l’abandon ou la modification de leur consommation.

Deux publicités sont diffusées à la télévision à des moments propices à l’arrêt tabagique, ainsi que des contenus publicitaires particuliers sur le Web. Cette année, les publicités mettaient en scène deux personnes dans des situations reconnues pour déclencher l’envie de fumer : un repas au restaurant et un moment de stress. Nos protagonistes parviennent à surmonter leur envie grâce au soutien de J’ARRÊTE.

Bien que son volet télévisé soit terminé, la campagne continue de vivre, à l’année, grâce à son contenu sur le Web et sur les médias sociaux. Les différentes étapes de la campagne véhiculent le message que les services de cessation tabagique aident les personnes qui fument dans leur démarche d’arrêt.

Que ce soit par téléphone, en ligne ou en personne, pour un premier ou un nouvel essai de cessation, J’ARRÊTE est là pour venir en aide au public!

Activité clés en main

Si l’on vous dit que l’eau est le principal ingrédient que contient un produit de vapotage, répondrez-vous que c’est vrai ou faux? Découvrez pourquoi c’est faux dans la nouvelle activité clés en main, Relève le défi!, du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS). Ciblant les adolescents de 11 à 17 ans, cette activité, offerte gratuitement, est la première depuis la pandémie à revêtir une forme concrète dans la réalité.

Lors de la tenue d’un kiosque ou directement en classe, les jeunes participent à un jeu simple, où ils sont invités à relever des défis en lançant un dé. Ce défi est « artistique », comporte une « réflexion », il est « actif », « imagé » ou prend la forme de « quizz » : il y en a pour tous les goûts!

En relevant ces défis, les jeunes renforceront leurs connaissances et leurs compétences au sujet de la problématique du vapotage, tout comme ils stimulent leur créativité.

Qui a envie de relever le défi? Les intervenants et les professionnels de la santé œuvrant auprès des jeunes ont accès à plusieurs ressources et outils qu’ils peuvent commander gratuitement. Procurez-vous la trousse sans tarder! Il est à noter qu’elle vous sera envoyée par voie postale!

Famille sans fumée

La campagne Pour des p’tits poumons roses et en santé de Famille sans fumée sera de retour, du 9 octobre au 5 novembre.

La clientèle visée par cette campagne demeure les parents fumeurs d’enfants âgés de 0 à 12 ans ainsi que les fumeuses enceintes âgées de 18 à 40 ans. L’objectif est, d’une part, de démystifier l’efficacité des mesures d’atténuation prises par les parents cherchant à diminuer l’exposition de leurs enfants à la fumée secondaire. D’autre part, la campagne vise à sensibiliser les parents au danger de la fumée secondaire. Elle offre également des ressources pour les parents qui veulent cesser de fumer.

On peut commander du matériel de promotion numérique et imprimé sur le site Web de Famille sans fumée.

La campagne de 2022 portée par Capsana s’est d’ailleurs très bien déroulée. D’autant qu’un sondage réalisé par Léger a établi que :

  • 92 % des personnes de 18 à 34 ans pensent que la vidéo promotionnelle fait clairement passer les messages principaux, dont celui de ne pas fumer en présence de leurs enfants;
  • 72 % des répondants signalent que la campagne les incite à modifier leur comportement, soit de diminuer ou de cesser complètement de fumer.

Fait encourageant, les résultats révèlent une diminution du taux de personnes qui fument sous la hotte ou près d’une fenêtre, soit 38 % en 2022, comparativement à 59 % en 2021. Voilà donc une preuve des résultats positifs de la campagne en fait de sensibilisation et d’éducation du public.

Le Nico-Bar

Comment rejoindre les jeunes adultes et les sensibiliser à leurs propres habitudes de consommation de tabac ou de produits de vapotage sans sermons ni moralisation? C’est de cette réflexion qu’est né le Nico-Bar en 2017. Cet événement est une expérience immersive où les jeunes explorent différentes facettes du tabagisme et des produits de vapotage en visitant un bar.

Le bar se déplacera cet automne dans une cinquante d’écoles de métiers et de centres de formation professionnelle à l’échelle du Québec. Ces établissements sont ciblés, puisque le taux de tabagisme chez les travailleurs manuels est de 39 %, par comparaison à 18 % chez les autres travailleurs. Ce taux est 1,6 fois plus élevé que celui des personnes âgées de 18 à 24 ans dans la population générale, où se trouve la tranche renfermant le plus haut taux de gens qui fument.

Le Nico-Bar a également adopté une forme virtuelle lors de la pandémie et a continué de vivre par la suite pour répondre à la forte demande des établissements concernés. L’expérience virtuelle du Nico-bar est offerte en ligne tout au long de l’année. L’objectif est le même : sensibiliser les jeunes adultes aux méfaits du tabagisme et des produits de vapotage.

À la sortie du bar, les jeunes sont invités à participer au défi Nico-Bar, celui de passer une semaine, soit sept jours successifs, sans fumer ni vapoter. Par l’entremise de Messenger, on offre du soutien aux personnes qui fument ou qui vapotent pendant toute la durée du défi. Pour en apprendre davantage, rendez-vous sur le site du Nico-Bar.

Caroline Normandin, Ph. D.