La Nouvelle-Zélande en voie de devenir un pays sans tabac

Nouvelle-Zélande, lutte antitabac, interdiction des produits du tabac

Les mesures adoptées par la Nouvelle-Zélande interdiront l’accès au tabac à toutes les personnes nées après 2008, créant ainsi une nouvelle génération sans fumée. L’objectif du plan Smokefree2025 est que le pays compte moins de 5 % de fumeurs d’ici 2025.

« Nous voulons nous assurer que les gens ne commencent jamais à fumer. En vieillissant, cette génération et celles qui les suivront ne pourront plus acheter légalement du tabac », affirme Ayesha Verrall, ministre de la Santé de la Nouvelle-Zélande. Dès 2027, l’âge minimum légal pour acheter des produits du tabac, actuellement fixé à 18 ans, augmentera d’un an chaque année. Les personnes nées après 2008 ne pourront jamais acheter légalement de produits du tabac dans le pays.

Ces initiatives sont l’aboutissement de plusieurs mesures déjà lancées par le gouvernement néo-zélandais au cours des dernières années afin de diminuer le tabagisme et les 4 500 décès qu’il entraîne chaque année, mesures telles que des hausses de taxes, l’interdiction des cigarettes ultraminces qui, par leur aspect, étaient considérées comme plus attrayantes, sans oublier l’imposition de l’emballage neutre. La nouvelle stratégie du ministère de la Santé, qui veut diminuer le taux de tabagisme à moins de 5 % d’ici 2025 dans l’ensemble de la population, vise aussi les Maoris, chez qui la prévalence est beaucoup plus importante à l’heure actuelle. La stratégie mise sur la diminution de la quantité maximale de nicotine dans les produits du tabac et la réduction du nombre de points de vente.

« Nous voulons nous assurer que les gens ne commencent jamais à fumer. En vieillissant, eux et les générations futures ne pourront plus acheter légalement du tabac »

Ces visées ne font évidemment pas l’unanimité, surtout chez les industries du tabac, qui se sont montrées hostiles à l’entrée en vigueur de telles dispositions, comme c’est le cas de la British American Tobacco New Zealand, qui affirme qu’aucune preuve scientifique ne soutient l’efficacité de ces mesures, qu’elle assimile d’ailleurs à « une interdiction progressive, qui ne fait que pousser à la vente [de tabac] vers le marché noir ». Des réserves sont également émises par l’un des partis politiques de l’opposition, l’ACT, soit l’association des consommateurs et des contribuables (traduction libre). Bien que cela ne soit pas scientifiquement fondé, Karen Chhour, membre de l’ACT, affirme que la diminution du taux de nicotine dans les cigarettes ne fera qu’en augmenter la vente pour satisfaire le besoin de nicotine qu’ont les fumeurs.

Avec la mise en œuvre des mesures envisagées dans le cadre du plan d’action Smokefree2025, le Ministère dit vouloir conserver la place qu’a gagnée la Nouvelle-Zélande à titre de leader de la lutte contre le tabagisme, et la lui conserver pour des années à venir.

Caroline Normandin