La 8e édition du Défi attire 25 386 fumeurs
Juillet 2007 - No 69
Dans le cadre de la 8e édition du Défi « J’arrête, j’y gagne! », 25 386 fumeurs ont tenté d’écraser la cigarette pendant six semaines, du 1er mars au 11 avril 2007. C’est ce que révélait avec enthousiasme sa porte-parole, Geneviève Guérard, lors du dévoilement des résultats le 4 mai dernier.
Ayant arrêté le tabac depuis trois ans, l’ancienne danseuse des Grands Ballets canadiens se définit aujourd’hui comme une non-fumeuse active : « Je suis fière de faire passer ce message. Fumer était pour moi un esclavage, j’ai l’impression d’avoir repris le contrôle de ma vie et d’ouvrir de nouvelles portes. Abandonner la cigarette est un combat, certes, mais il faut que les gens sachent que même si c’est très intense au début, plus le temps passe et plus cela devient facile. »
Reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme l’un des meilleurs moyens pour cesser de fumer, ce type de concours d’arrêt tabagique repose sur une approche humaine et non culpabilisante. Il aide à changer en profondeur les habitudes de vie des participants. Parmi les fumeurs inscrits au Défi « J’arrête, j’y gagne! » en 2006, 22 % n’avaient toujours pas récidivé après un an.
Du côté de la Coupe des régions, qui récompense les plus hauts taux de participation, le Saguenay-Lac-St-Jean remporte l’or cette année encore, et l’Abitibi-Témiscamingue l’argent. Le bronze va à la Capitale-Nationale et une mention spéciale à la région de Laval, laquelle a nettement amélioré son bilan.
Petite nouveauté cette année, les participants pouvaient faire équipe avec un autre fumeur au lieu d’être accompagnés par leurs traditionnels parrains ou marraines non-fumeurs. Cette option semble d’ailleurs avoir connu un certain succès puisque 20 % des inscriptions se sont faites en duo, a révélé Marie-Claude Pelletier, directrice générale d’Acti-Menu, l’organisme initiateur du Défi.
Les grands gagnants
Bien qu’il n’ait pas choisi de fumeur comme partenaire, Alexandre Vitullo, de Bécancour, a relevé le défi avec succès. Pour le soutenir dans son entreprise, sa conjointe a joué le rôle de marraine. Durant une quinzaine d’années, il a fumé environ 20 cigarettes par jour pour finalement décider de se débarrasser définitivement de cette mauvaise habitude durant la campagne « J’arrête, j’y gagne! ».
« J’avais déjà cessé de fumer deux ans, mais j’ai rechuté… », déplore celui qui a bien l’intention de réussir cette fois, et qui est maintenant père de deux jeunes enfants. Tiré au sort parmi tous les participants dans la catégorie « 18 ans et plus », M. Vitullo a gagné un chèque-cadeau d’une valeur de 5 000 $, applicable à l’achat d’un voyage vers une destination au choix, plus un montant de 500 $ en argent.
Dans la catégorie « 18-24 ans », Joey Ouimet, de Val-d’Or, a remporté un chèque-cadeau d’une valeur de 3 000 $, accompagné d’un montant de 400 $ en argent devant servir à l’achat d’un voyage vers Fort Lauderdale en Floride. Enfin, Sarah Dufort-Tremblay de La Prairie a décroché le prix chez les 17 ans et moins, et a reçu un iPod de 4 Go.
Quant à l’Objectif famille sans fumée, qui récompensait les ménages ayant proscrit l’usage du tabac de leur domicile, il existe toujours, mais ne fait plus partie du Défi. Des précisions à ce sujet devraient être connues cet automne.
Un enjeu de taille
Directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal, le Dr Martin Juneau a rappelé l’ampleur de l’enjeu relié au tabac : « Chaque année dans la province, 13 000 décès sont directement associés à la cigarette. Il y a eu d’énormes progrès, car n’oublions pas que dans les années 1970, on comptait 45 % de fumeurs au Québec, mais il y a encore du chemin à faire. »
151 $ pour se libérer du tabagisme
Une évaluation du Défi, réalisée à partir de ses données de 2005, révèle que son rapport coûts-bénéfices continue d’être avantageux puisque la campagne reviendrait à 0,70 $ par fumeur admissible, 31 $ par fumeur inscrit et environ 151 $ par personne libérée du tabagisme.
Emmanuelle Gril