Des bonbons exotiques dans les vapoteries, mais pourquoi?
Mai 2023 - No 161
Les boutiques de vapotage permettent l’accès aux mineurs en se transformant en commerces spécialisés dans la vente de friandises et de grignotines exotiques.
Depuis 2015, pour pouvoir étaler des produits de vapotage, un commerce doit se présenter comme une boutique spécialisée et, de ce fait, réserver son accès aux adultes en ne vendant que des produits et accessoires de vapotage. Les vapoteries doivent transmettre des renseignements au ministère, comme le nom et l’adresse de leur point de vente, ce qui n’est pas le cas pour les dépanneurs, par exemple.
Que faire pour remédier à la situation? Un changement du modèle d’affaires, comme semblent l’avoir adopté plusieurs propriétaires de boutiques spécialisées dans la vente de produits de vapotage. C’est un stratagème auquel ont recours de plus en plus de vapoteries pour ouvrir leurs portes à une plus grande population, soit les mineurs, ce qui leur permet de contrer la concurrence féroce des dépanneurs. Ces détaillants sont parfaitement conscients des avantages associés à la présence de mineurs dans leur établissement.
Mais sont-ils dans leur droit? Du moment que les produits de vapotage offerts ne sont pas étalés à la vue des clients et que les acheteurs prouvent leur âge, les détaillants ne sont pas dans l’illégalité.
La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) a d’ailleurs déposé une plainte à ce propos auprès du ministre de la Santé Christian Dubé en février 2023. Cette dernière faisait le constat du problème et reconnaissait la difficulté à encadrer les points de vente. Une recommandation concluante de cette plainte a été émise, selon laquelle « l’histoire de la lutte contre le tabac nous apprend que les interventions pour contrer la vente aux mineurs sont parmi les moins efficaces et les moins rentables. En d’autres mots, si les jeunes veulent fumer ou vapoter, ils trouveront des moyens pour s’en procurer. La clé est d’empêcher de créer la tentation et le désir de fumer ou de vapoter. »
Caroline Normandin, Ph. D.
