Le mythe des cigarettes légères

Le ministre fédéral de la Santé a profité de son discours du 18 janvier dernier pour annoncer la publication par son ministère d’une nouvelle mise en garde au sujet des cigarettes dites « légères » ou « douces ».

Ces cigarettes « présentent les mêmes risques de maladies débilitantes et mortelles que les autres types de produits du tabac », confirme Santé Canada dans son communiqué.

Depuis plusieurs années, certains spécialistes prétendent que les taux de goudron et de nicotine inscrits sur les paquets de cigarettes « légères » induisent les consommateurs en erreur, puisqu’ils ne tiennent pas compte du comportement réel du fumeur. Celui-ci bloque les trous de ventilation ou augmente la fréquence ou le volume des bouffées pour retirer sa dose habituelle de nicotine lorsqu’il passe des cigarettes « régulières » aux « légères ».

Cette théorie vient récemment d’être confirmée avec éclat : en décembre dernier, le gouvernement de la Colombie-Britannique a publié les résultats des analyses de la fumée de cigarettes que les cigarettiers ont dû fournir en vertu de la nouvelle législation provinciale (voir « La Colombie-Britannique attaque sur plusieurs fronts »). Pour la première fois, on a obligé l’industrie à suivre un protocole d’analyse tenant compte des conditions réelles de consommation des cigarettes « légères » (trous bloqués, etc.). Les données ainsi recueillies indiquent que la distinction entre cigarettes « légères » et « régulières » est très mince, voire inexistante.

Ces résultats sont disponibles, en français et en anglais, sur le site du Centre national de documentation sur le tabac et la santé.

Francis Thompson