Québec invite les fumeurs à éteindre

Puisque « toutes les raisons sont bonnes pour arrêter de fumer », le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSSQ) a lancé, cet automne, une nouvelle campagne médiatique afin de promouvoir ses services de renoncement au tabac. En opération depuis quelques années déjà, les centres d’abandon du tabagisme (CAT) ainsi que la ligne et le site Internet « J’arrête » offrent gratuitement conseils et soutien aux fumeurs qui souhaitent rompre avec la nicotine.

« Alors que la précédente campagne [celle du coffre à outils] ne faisait qu’informer la population des services existants, Switch incite les fumeurs à les utiliser », explique Michelle Gosselin, agente de communication au Conseil québécois sur le tabac et la santé, l’organisme chargé de faire connaître les ressources gouvernementales en matière de cessation.

Switch : pour un choix « éclairé »

Sobres, mais non dénuées d’intérêt, les publicités de la campagne 2005 ont en commun un interrupteur de lumière, communément appelé switch, dont la partie amovible est représentée par une cigarette. Les messages télévisés – dont trois sont en français et un en anglais – prennent place dans différents cadres, soit un hôpital, une chambre d’enfant ou celle d’un couple. Avec pour slogan « Toutes les raisons sont bonnes pour arrêter de fumer. Avez-vous la vôtre? », ces annonces, diffusées de la fin août à la mi-décembre, encouragent les fumeurs à se libérer de leur dépendance.

En plus des pubs télé, des messages imprimés et des spots radio ont également été produits par l’agence Pub point com, qui est à l’origine du concept. Des cartes d’affaires et cartons d’information sont aussi disponibles dans chacune des directions de santé publique (DSP) régionales.

Site Internet

Depuis sa création en 2003, la popularité du site Internet J’arrête n’a cessé de croître. Un an après sa mise en ligne, il accueillait 149 795 visiteurs. L’année suivante, plus de 240 000 internautes le visitaient. Bien que 2005 ne soit pas encore terminée, 245 000 personnes s’y sont déjà rendues.

Ligne J’arrête

À la ligne J’arrête (1-866-257-7383) l’achalandage s’est également accru. De 2002 à 2004 le nombre annuel d’appels est passé de 9 031 à 22 670. Toutefois, les choses se gâtent en 2005 puisque du début de l’année jusqu’en septembre, seulement 13 193 personnes ont eu recours à ce service. Sa coordonnatrice, Sylvie Foucault, estime que cette baisse est attribuable à certaines décisions promotionnelles, qui ont eu pour effet de diminuer l’affluence au cours des mois de janvier et février. « On a reçu environ 5 000 appels de moins cette année, ce qui fait que l’on n’atteindra probablement pas nos objectifs. »

Centres d’abandon du tabagisme

Environ 150 centres d’abandon du tabagisme, dispersés aux quatre coins du Québec, offrent des consultations individuelles ou de groupe. Puisqu’il n’existe pas de données compilées sur leur achalandage, Info-tabac a fait sa propre enquête. Après plusieurs appels dans les différentes régions, on constate que les CAT demeurent méconnus. Généralement ouverts une ou deux journées par semaine, leur fréquentation varie énormément. On y effectue de zéro à huit consultations par jour. Certains professionnels y dirigent systématiquement leurs patients fumeurs, et quelques CAT parviennent à augmenter leur clientèle en étendant leurs services aux personnes hospitalisées. Outre le site Internet J’arrête, qui permet de localiser un CAT, environ 13% des fumeurs qui appellent à la ligne sont guidés vers cette ressource.

Plus de pub

Efficaces les pubs du gouvernement? Il semblerait bien puisque la plupart des intervenants contactés ont remarqué une plus grande affluence à la suite de leur diffusion. Bien que la promotion soit une responsabilité partagée par les DSP régionales et le MSSSQ, certains souhaiteraient que les services des centres d’abandon du tabagisme soient plus médiatisés lors des périodes creuses qui s’étalent du mois de mai à la fin août.

Josée Hamelin