Près de 400 000 fumeurs auraient écrasé depuis un an

Selon un sondage réalisé pour les ministères des Finances et de la Santé du Québec, 380 800 personnes auraient arrêté de fumer au cours de la dernière année. Pratiquement passés inaperçus, les résultats de cette enquête – L’usage du tabac, les habitudes des fumeurs et l’opinion de la population à l’égard du tabac – qui ont été dévoilés au début septembre, indiquent que la prévalence du tabagisme s’établirait maintenant à 18 % dans la Belle Province.

Même si peu d’ex-fumeurs admettent que l’entrée en vigueur de la Loi sur le tabac les a incités à écraser (seulement 9 % d’entre eux considèrent qu’elle a eu « beaucoup » ou « assez » d’impact dans leur décision d’arrêter), les auteurs de l’étude affirment qu’elle a joué un rôle majeur dans la régression du tabagisme observée.

Quant au ministre de la Santé, Philippe Couillard, pour qui ces résultats témoignent de la responsabilité grandissante des Québécois à l’égard de leur santé, il est très satisfait des progrès accomplis : « L’environnement sans fumée, qui est maintenant assuré dans la plupart des lieux publics, a des retombées bénéfiques sur la santé et le bien-être de l’ensemble de la population. »

Réalisée entre le 25 avril et le 23 mai 2007, l’enquête de Jolicoeur et Associés suit l’évolution du statut tabagique des Québécois ; elle fournit également des données sur la contrebande et l’impact de certaines mesures antitabac. Quelque 2 068 personnes, dont 704 fumeurs, ont constitué l’échantillon retenu pour la présente édition. Calculé selon les normes de l’AIRMS (Association de l’industrie de la recherche marketing et sociale), le taux de réponse était de 57 %.

Entre le printemps 2006 et le printemps 2007, le tabagisme a reculé de 24 à 18 %. Même si tous les groupes d’âge ont contribué à cette diminution de l’usage du tabac, on remarque une plus forte baisse (43 %) chez les 20-24 ans, dont la prévalence est passée de 37 à 21 %. On compte un peu plus d’adeptes de la nicotine chez les hommes (21 %) que chez les femmes (15 %).

La quantité quotidienne de cigarettes inhalées par les fumeurs est demeurée plutôt stable au cours de la dernière année, 14,4 en semaine et 15,8 les samedis et dimanches. Toutefois, pendant que les personnes de 65 ans et plus ont réduit leur consommation d’environ quatre cigarettes par jour, une faible hausse a été notée dans la catégorie élargie des 15-24 ans.

Arrêt tabagique et ménages sans fumée

Alors que les deux précédents sondages menés par la firme estimaient que 230 000 fumeurs se sont libérés du tabagisme dans les six mois qui ont suivi l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants de la province (en mai 2006), celui-ci avance que 400 000 personnes ont tenté d’arrêter de fumer durant la première moitié de 2007. Toujours selon cette enquête, 600 000 personnes envisageraient en faire autant d’ici la fin de l’année tandis que 232 800 songeraient à vaincre leur dépendance sans pour autant être prêtes à le faire.

C’est encore et avant tout des motifs de santé (actuelle et future) qui incitent le plus souvent les gens à rompre avec la nicotine. Quant au coût de la cigarette (29 %), il arrive au troisième rang des facteurs évoqués.

Signe que les mentalités évoluent, les Québécois sont un peu plus nombreux qu’avant à proscrire l’usage du tabac à l’intérieur de leur domicile. Au printemps 2006, on évaluait à 50 % le ratio de ménages complètement sans fumée. Dans le présent sondage, il se chiffrait à 57 %.

Une tendance à la baisse

Rappelons qu’il y a quelques mois, l’Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada de 2006 estimait à 20 % le ratio de fumeurs québécois, soit une diminution de deux points de pourcentage par rapport à l’année précédente (22 %).

Le cigare, toujours populaire

Dans la dernière année, on a observé une légère hausse de la popularité des cigares et des cigarillos. En 2006, 12 % des fumeurs disaient en avoir consommés dans les 30 jours précédant l’enquête. En 2007, ils étaient 16 % à faire cette affirmation.

Josée Hamelin