Les statistiques québécoises

La montée de la contrebande de cigarettes à partir de 1991 et la baisse des taxes de février 1994 ont fait craindre une recrudescence du tabagisme chez les jeunes québécois. Jusqu’ici, les résultats des différentes enquêtes ne permettent ni de confirmer définitivement, ni d’infirmer cette hypothèse pessimiste.

Ainsi, deux enquêtes du Centre de recherche sur les services communautaires auprès des élèves du secondaire indiquent une augmentation très marquée du nombre d’adolescentes qui fument : le pourcentage de fumeuses chez cette population serait passé de 23 p. 100 en 1991 à 36 p. 100 en 1994. Chez les deux sexes réunis, l’incidence du tabagisme serait donc passée de 19 à 29 p. 100.

Par contre, les enquêtes de Santé Québec, qui ne touchent que les jeunes de 15 à 19 ans, indiquent que l’étendue du problème était à peu près au même niveau en 1992-93 (32 p. 100 de fumeurs) qu’en 1987 (34 p. 100). On peut supposer que l’incidence du tabagisme chez ce groupe d’âge a baissé de 1987 jusqu’à ce que la contrebande commence à réduire le prix réel des cigarettes, pour ensuite se mettre à remonter, mais on n’a pas de preuves à ce sujet.

D’après les données actuellement disponibles, l’âge moyen de l’initiation à la cigarette continue de baisser au Québec, ce qui est une tendance à long terme dans plusieurs pays. De plus en plus souvent, c’est en secondaire I ou II (ou même plus tôt) – c’est à dire à 12 ou 13 ans – qu’on se met à expérimenter le tabac.

Pour des informations plus complètes sur l’usage du tabac chez les jeunes au Québec, consultez le texte à ce sujet de Jacinthe Aubin (Santé Québec) et Jean Gratton (Direction de santé publique de Montréal-Centre).

Francis Thompson