Sondages

Prévalence réduite à 26 % au Québec

La « Remarquable baisse du tabagisme québécois », rapportée à la une de notre bulletin 37, ne se dément pas. En se basant sur des entrevues de 965 répondants québécois, récoltées de février à juin 2001, l’Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada (ESUTC) estime la prévalence à 26 % parmi les adultes de 15 ans et plus. Il s’agit du plus bas taux enregistré depuis que Statistique Canada s’intéresse à l’usage du tabac en 1965. Un record est aussi établi à l’échelle du pays, la proportion de fumeurs canadiens étant abaissée à 23 %. La Colombie-Britannique demeure championne, avec une prévalence de 17 %.

Rendu public à la fin janvier par Santé Canada, ce sondage indique qu’au Québec, 32 % des jeunes de 15 à 19 ans fument encore, soit environ autant que leurs aînés de 20-24 ans (33 %) ou de 25-44 ans (33 %). Ce sont les personnes de plus de 44 ans qui réduisent notre moyenne car elles ne seraient plus que 17 % à s’adonner à la cigarette. Selon l’ESUTC, les femmes fument autant que les hommes dans la belle province.

Elle stagnerait à Montréal

Il n’existe pas d’études récentes exclusivement québécoises sur l’usage du tabac, d’une ampleur similaire à celle de Santé Canada. Seule la Direction de la santé publique de Montréal se donne la peine de mener des sondages exhaustifs sur le tabagisme adulte sur son territoire et d’en analyser les résultats. Achevée en octobre dernier, l’Enquête de surveillance du tabagisme à Montréal-Centre 2000 estime à 30,2 % la proportion de fumeurs sur l’Île de Montréal, dont plus d’hommes (34,3 %) que de femmes (26,5 %). Il s’agit de proportions semblables à celles relevées en 1999. Une amélioration a toutefois été notée quant à l’exposition quotidienne à la FTE : elle est passée de 19 % à 15 % à la maison et de 27 % à 23 % au travail. Ce sondage fut effectué à l’automne 2000 auprès de 2 817 répondants. Le rapport de l’enquête, rédigé par les chercheurs Danièle Brochu et Jean Gratton, est disponible au coût de 15 $ à la DSP de Montréal, au (514) 528-2400, poste 3646.

Et à l’école?

L’ensemble du Québec est néanmoins doté d’une étude très poussée sur le tabagisme des étudiants fréquentant les écoles secondaires. En 2000, l’Institut de la Statistique a mené sa deuxième enquête sur ce sujet par l’entremise d’un questionnaire rempli en classe par 4 700 élèves, répartis dans 156 écoles. Le rapport de l’enquête a été dévoilé à Québec en novembre dernier, lors d’une conférence de presse fort fréquentée. « Les jeunes Québécois ne fument pas plus qu’en 1998 », a titré La Presse. « Les moins de 18 ans fument encore autant », avait retenu Le Journal de Québec, alors que pour Le Soleil, « Les filles fument toujours plus que les gars ». Enfin, « Teen smokers worry MDs », soulignait The Gazette (le tabagisme des ados inquiète les médecins). Quant au communiqué de l’Institut, il se demandait : « La montée du tabagisme chez les jeunes est-elle enrayée? » En fait, les auteurs de l’enquête sont réconfortés du fait que le tabagisme des adolescents semble maintenant baisser légèrement, la prévalence étant passée de 30,4 % en 1998 à 29 % en 2000. L’intéressant rapport de 122 pages est disponible sur le site Internet de l’Institut, au www.stat.gouv.qc.ca.

Denis Côté