La réduction du tabagisme plafonne

Loin de s’accélérer, la réduction du taux du tabagisme plafonne au Canada et dans les provinces. C’est ce que confirme l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2018, publiée par Statistique Canada.

Entre 2017 et 2018, la prévalence du tabagisme canadienne a chuté de 16,2 % à 15,8 %, une baisse considérée comme non significative d’un point de vue statistique. La situation est pareille dans toutes les provinces, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador (la seule à enregistrer une baisse statistiquement significative). Au Québec, le taux de tabagisme est pour ainsi dire stagnant, ayant diminué d’à peine 0,8 %, passant de 18,3 % à 17,5 %.

Cette tendance surprenante, voire inquiétante, est perceptible depuis quelques années. En 2016, le Canada dans son ensemble ainsi que trois provinces (Terre-Neuve-et-Labrador, Ontario et Saskatchewan) avaient enregistré une baisse statistiquement significative de leur taux de tabagisme, comparativement à 2015. De 2016 à 2017, c’était le cas du Canada et de deux provinces (Terre-Neuve-et-Labrador et Nouveau-Brunswick) et, de 2017 à 2018, le cas d’une seule province (Terre-Neuve-et-Labrador).

Malgré ce ralentissement perceptible, Statistique Canada reste optimiste en mettant l’accent sur le taux de tabagisme à la baisse chez les Canadiens âgés de 20 à 24 ans. En 2015, ils étaient 58 % à n’avoir jamais fumé une cigarette entière, contre 63 % en 2018. « Cette tendance prédit les taux de tabagisme futurs », écrit un porte-parole de l’agence. Les groupes de santé sont moins confiants. Selon eux, sans la mise en place de mesures musclées (comme un contrôle des prix du tabac), c’est l’objectif canadien de moins de 5 % de fumeurs d’ici 2035 qui risque d’être compromis.

Anick Labelle