Fin du programme d’action communautaire de Santé Canada

La section québécoise de la Direction générale de la promotion et des programmes de santé, de Santé Canada, vient de diffuser une synthèse des projets subventionnés au Québec par le Programme d’action communautaire, lancé dans le cadre de la Stratégie de réduction de la demande de tabac qui a suivi la baisse radicale des taxes de février 1994.

Cette stratégie devait compenser l’impact de la chute de moitié du prix des cigarettes, laquelle a relancé le tabagisme au Québec. Jusqu’ici, rien n’indique que le gouvernement fédéral débloquera des fonds pour continuer de soutenir ce programme.

Devant d’abord profiter d’un budget national de 57 millions $ sur trois ans, le Programme d’action communautaire fut régulièrement réduit et retardé, surtout au Québec, faute d’arrimage avec les programmes du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et faute de projets soumis. Il faut comprendre que l’action communautaire antitabac est plus à la mode dans les provinces anglophones.

Devant le peu de collaboration des deux niveaux de gouvernement, les fonctionnaires fédéraux avaient décidé d’agir unilatéralement en limitant leurs fonds aux organismes privés sans but lucratif, ce qui excluait les municipalités, les hôpitaux et les écoles. En fin de compte, 22 projets québécois, totalisant 2 921 222 $, se sont déroulés de novembre 1995 à mars 1997.

Le plus important de ces 22 projets, celui du Conseil québécois sur le tabac et la santé, avait débuté plus tôt, en avril 1995. Dotée d’une subvention de 830 500 $ et baptisée au départ Coalition jeunesse contre la tabacomanie, la Gang allumée pour une vie sans fumée a mené des activités de sensibilisation au tabagisme dans 225 écoles secondaires du Québec.

Ayant obtenu une aide fédérale de 290 621 $, la Société canadienne du cancer, par son Programme air pur, a fait la promotion de lieux sans fumée dans cinq régions du Québec. La Fondation des maladies du coeur du Québec, grâce à une contribution de 250 444 $, a présenté le projet « J’aime l’air pur en dedans et en dehors » qui privilégiait l’estime de soi, le poids-santé et l’abstention du tabac auprès d’adolescentes de 14 à 17 ans, hors des écoles.

Quatre autres organismes ont obtenu des subventions supérieures à 100 000 $. Le Centre vivre mieux sans fumer a aidé des étudiants du collège André-Laurendeau à cesser de fumer (170 837 $). La Fondation de l’Institut thoracique de Montréal a formé une quarantaine d’animateurs pour diriger des programmes de cessation à l’intention de groupes multi-ethniques (170 219 $).

À l’intention des élèves de 2e, 3e et 4e année du primaire ainsi qu’à leurs parents, l’Association des intervenants en formation personnelle et sociale a mis sur pied le programme « Écoute ton coeur » (163 436 $). Le YMCA de Montréal a implanté une politique d’air pur au travail et a aidé sa clientèle et son personnel à cesser de fumer (120 000 $).

Le cahier de synthèse de Santé Canada résume les objectifs, les réalisations, les points forts et les difficultés de chacun des 22 projets subventionnés au Québec. Il énumère les partenaires et les documents élaborés, de même que les personnes-ressources de chaque projet. On peut en demander un exemplaire à M. Clermont Racine, gestionnaire de programmes, au (514) 283-7893.

Denis Côté