Encore plus d’espoir pour les personnes atteintes du cancer du poumon

Une nouvelle étude établit un constat encourageant pour les personnes qui fument et qui sont atteintes d’un cancer du poumon.

Depuis plusieurs années, la prévention est de plus en plus présente, en santé, que ce soit notamment par la promotion de saines habitudes de vies ou par le dépistage du cancer. Une stratégie idéale se divise en trois sphères : la prévention primaire, secondaire et tertiaire.

L’étude intitulée Quitting Smoking at or Around Diagnosis Improves the Overall Survival of Lung Cancer Patients: A Systematic Review and Meta-Analysis est parue récemment dans la revue Journal of Thoracic Oncology en 2022. Celle-ci s’est intéressée à la prévention tertiaire dans un contexte d’arrêt tabagique et de cancer du poumon. Plusieurs médecins, cliniciens et chercheurs ont étudié en concertation les effets qu’avait l’arrêt tabagique, au moment d’un diagnostic de cancer du poumon, sur la survie globale des patients. Cette dernière se définit par le temps passé entre le traitement de la maladie et le décès du patient, quelle que soit la cause de celui-ci. L’étude en question est une méta-analyse qui porte sur 21 publications scientifiques, soigneusement sélectionnées, représentant plus de 10 000 patients atteints du cancer du poumon.

Le chiffre à retenir ici est celui de 30 %, soit le pourcentage d’augmentation du taux de survie globale des patients atteints du cancer du poumon qui décident d’arrêter de fumer au moment de leur diagnostic ou peu de temps après. Cette importante augmentation de la survie globale pourrait s’expliquer notamment par la rupture du double effet pervers qu’à la cigarette sur le cancer et sur les traitements associés. D’une part, la fumée de tabac augmente la croissance et la progression des tumeurs, donc arrêter de fumer n’intensifierait pas ces processus tumoraux et se révélerait bénéfique. D’autre part, la fumée du tabac diminue l’efficacité des traitements comme la radiothérapie, sans compter que les personnes non-fumeuses répondent mieux à la chimiothérapie que celles qui fument.

Les patients atteints d’un cancer du poumon qui continuent de fumer après leur diagnostic augmentent leur risque de mortalité globale de 50 à 60 %, peu importe le traitement reçu.

« Les gens sont généralement motivés à cesser de fumer après un diagnostic de cancer du poumon », observe la Dre Nicole Bouchard, pneumologue et oncologue au Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke (CHUS). Les patients sont alors invités à consulter les services et la ligne J’ARRÊTE afin d’obtenir du soutien dans leur démarche de cessation, qui serait idéalement prise en charge par un intervenant en arrêt tabagique et leur médecin. Bien que le gouvernement ait investi dans un nouveau système de dépistage du cancer du poumon, on ne semble pas avoir rehaussé la capacité des professionnels de la santé à intervenir en matière de soutien à l’abandon tabagique.

La conclusion de cette étude est sans équivoque : arrêter de fumer après un diagnostic du cancer du poumon, augmente le pronostic de survie globale. Se défaire de la dépendance à la nicotine est donc un geste ayant des avantages considérables pour la santé de tous.

Caroline Normandin