Nouvelles brèves

Site Web de la Coalition

Déjà présente sur le Web par l’entremise d’autres organismes, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac a dorénavant son propre site, au www.cqct.qc.ca. Le site contient bon nombre de documents d’actualité et de communiqués de presse sur des sujets aussi variés que la fumée secondaire, les taxes, la contrebande, l’industrie du tabac et la promotion des cigarettes. On trouve aussi plusieurs liens vers d’autres sites québécois, canadiens ou internationaux, la plupart étant consacrés au tabac.

Notons également que la Coalition arbore un nouveau logo, soit une fleur de lys dans un ovale, longé de deux bordures, dans des teintes vertes qui symbolisent le respect de l’environnement (tout en évitant les couleurs des partis politiques). Représentant plus de 700 organismes solidaires à sa cause, le regroupement a pour but de sensibiliser les gouvernements à la nécessité d’adopter des mesures visant à réduire le tabagisme.

Pubs irlandais sans fumée

Suite à l’affermissement d’une législation gouvernementale, les pubs d’Irlande du Sud deviendront bientôt sans fumée. Loin de plaire aux tenanciers, ce renforcement s’appuie sur des études confirmant les liens de la fumée secondaire avec les cancers et les maladies cardiaques. Afin de préparer la population, la loi n’entrera en vigueur qu’au 1er janvier 2004. De son côté, l’Association des employés de pubs applaudit cette interdiction de fumer, rappelant qu’une recherche estime à plus de 150 le nombre des travailleurs de bars décédant prématurément, chaque année, en raison de la fumée de la clientèle. Réputés pour être de véritables fumoirs publics depuis l’introduction du tabac en Irlande au 16e siècle, les pubs devront maintenant évoluer. « Les gens viennent dans les pubs pour se rencontrer et bavarder, ils n’ont pas besoin de cigarette pour faire cela », remarquait un barman à l’agence Associated Press. De surcroît, le pays de 4 millions d’habitants vient de hausser l’âge minimal pour acheter des cigarettes de 16 à 18 ans, et d’interdire la commandites d’événements par l’industrie du tabac.

Maritimes : les taxes montent

Suite à une hausse de taxes survenue en décembre 2002, les fumeurs du Nouveau-Brunswick doivent débourser 0,50 ¢ de plus le paquet de 25 cigarettes – ou 4 $ la cartouche. Depuis janvier, leurs voisins de Nouvelle-Écosse écopent aussi, le prix de la cartouche ayant monté de 5 $. À la fin de la présente année financière, ces augmentations de taxes devraient rapporter 10,2 millions de plus au gouvernement du Nouveau-Brunswick, et 20 millions à celui de la Nouvelle-Écosse. Par ces hausses, les autorités provinciales indiquent vouloir dissuader les gens de fumer afin d’améliorer la santé de leurs commettants. Il s’agit de la cinquième majoration en quatre ans en Nouvelle-Écosse; cela fonctionne bien puisque que le taux d’adolescents fumeurs y est passé de 36 à 23 % depuis 1998. Tout comme les provinces de l’Ouest au début de 2002, ces deux petites provinces ont réussi à élever leur taxation sans éveiller le gouvernement fédéral, lequel ne les a pas imités.

Les fabricants en appel

Le 10 janvier, les trois principaux fabricants de cigarettes au Canada, Imperial Tobacco, Rothmans, Benson & Hedges (RBH) et JTI-Macdonald, ont porté en appel le jugement de la Cour supérieure du Québec, rendu en décembre dernier, concernant la loi fédérale sur le tabac qui interdit les commandites, limite sérieusement la publicité et permet l’imposition de certains règlements. Le juge André Denis avait clairement rejeté l’ensemble des contestations de l’industrie du tabac. Selon leur communiqué conjoint, les fabricants soutiennent que le jugement n’a pas tenu compte de « plusieurs points de droit qui jouent un rôle fondamental dans cette affaire ». Ils auraient relevé des « erreurs de faits, extrinsèques aux questions litigieuses, qui ont inutilement coloré le débat ».

Le ministère fédéral de la santé n’a pas officiellement commenté ni le jugement de décembre, ni la demande d’appel. Selon François Damphousse de l’Association pour les droits des non-fumeurs, qui a suivi attentivement ce procès de première instance, Ottawa devrait profiter du jugement Denis pour ajouter de nouveaux règlements à la loi, notamment en interdisant les cigarettes dites « légères ». En allant en appel, déplore-t-il, les fabricants maintiennent un certain suspense sur la validité de la loi, ce qui peut servir de prétexte à Santé Canada pour ne pas agir.

Pharmacia verse 100 000 $

Pour une deuxième année consécutive, « Pharmacia Produits aux consommateurs » a remis 100 000 $ au Conseil canadien pour le contrôle du tabac afin de supporter des projets de prévention du tabagisme chez les jeunes. Leader canadien des aides pharmaceutiques antitabac, cette division de Pharmacia se spécialise dans les produits vendus sans ordonnance. Provenant des profits des ventes de Nicorette et de Nicoderm, réalisés au cours de la Semaine nationale sans fumée, le don corporatif avait contribué l’an dernier, entre autres, à la Gang allumée du Conseil québécois sur le tabac et la santé. Les programmes épaulés en 2003 seront sélectionnés au cours des prochains mois.

Toutefois, les 55 employés travaillant pour Pharmacia à Montréal ont des inquiétudes dépassant largement l’attribution de ces subventions; leur propre sort demeure incertain suite à l’achat récent de l’ensemble de leur firme, à l’échelle internationale, par le géant pharmaceutique Pfizer. On peut aussi se demander aussi si l’acquéreur partagera l’énergie et les moyens déployés par Pharmacia à la promotion de Nicorette et de Nicoderm.

Défense de fumer aux jeunes

À compter du 1er avril, et ce n’est pas un poisson d’avril, les mineurs d’Alberta n’auront plus le droit de fumer en public. Adoptée en janvier, une loi permettra aux policiers de saisir les cigarettes des jeunes et de leur imposer une contravention pouvant atteindre 100 $, si ces derniers fument sur le trottoir ou dans un parc, par exemple. Proposée par un simple député puis défendue par le ministre de la santé, Gary Mar, la loi sera vraisemblablement peu appliquée par les services policiers, selon les entrevues parues dans les journaux. M. Mar indique que cette démarche est complémentaire à l’interdiction aux mineurs d’acheter des cigarettes, celle-là imposée par le gouvernement fédéral.

Bien qu’ils appuient l’interdiction de l’achat, des spécialistes de la lutte antitabac accueillent mal l’initiative albertaine. Selon Garfield Mahood, directeur de l’Association pour les droits des non-fumeurs, cela fera de la cigarette un objet encore plus désiré des adolescents, en l’associant à un privilège réservé aux adultes. La Nouvelle-Écosse fut la première province à intervenir ainsi contre le tabagisme juvénile; depuis le 1er janvier, les policiers peuvent saisir les cigarettes des jeunes, sans toutefois leur imposer d’amendes.

Du 3e au dernier rang?

Les responsables de la lutte antitabac québécoise ont reçu une douche froide, en janvier, lors du dévoilement des données de l’Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada (ESUTC), basées sur les entrevues de la première moitié de 2002. La proportion de fumeurs québécois serait passée de 24 % à 27 % en quelques mois, portant cette province du 3e au dernier rang canadien en ce qui concerne la faible prévalence. Les résultats de l’ESUTC étant bien publicisés par Santé Canada, plusieurs médias ont rapporté le mauvais classement québécois.

Mario Bujold, du Conseil québécois sur le tabac et la santé, et François Damphousse, de l’Association pour les droits des non-fumeurs, ont soutenu aux journalistes qu’il n’y avait pas de hausse soudaine du tabagisme au Québec. La fluctuation de 24 à 27 % est probablement due à la marge d’erreur du sondage, lequel est basé, pour 2002, sur des entrevues de seulement 500 adultes et 500 jeunes de chaque province.

Épidémiologiste à la Direction de la santé publique de Montréal, Bernard Heneman s’est penché sur les étonnants nouveaux résultats de l’ESUTC. Dans un rapport truffé de tableaux, il conclut que la récente majoration n’est pas statistiquement significative. Se fiant sur onze sondages, M. Heneman retient que la prévalence a baissé d’environ 10 points de pourcentage depuis une quinzaine d’années, tant au Canada qu’au Québec, et que l’on peut déceler une réduction de l’écart entre le Québec et le reste du pays.

Selon un sondage Omnibus de Léger Marketing réalisé fin janvier 2003 et basé sur 1 009 répondants, il y aurait au Québec 25 % de fumeurs, 35 % d’ex-fumeurs et 40 % de non-fumeurs.