Centre d’amitié autochtone offre des ateliers de cessation

Les militants antitabac traitent parfois le Québec « de vieille souche » de dernier château fort du tabagisme en Amérique du nord. Ils ignorent sans doute les statistiques de santé sur les nations autochtones, chez qui environ 60 p. 100 sont dépendants de la nicotine.

Mais même chez ces populations souvent dispersées et confrontées à bien d’autres problèmes sociaux, la résistance s’organise, comme en témoigne un projet au Centre d’amitié autochtone de Québec. Ce centre a depuis mars une coordonnatrice de sensibilisation, Mélanie Vincent, qui travaille sur la question du tabagisme.

L’obstacle no. 1, de l’avis de Mme Vincent : « Ils ne connaissent pas les dangers. Pour les autochtones, en général, le tabagisme, ce n’est pas un problème. » On a moins d’informations sur les effets médicaux de la cigarette, et la question semble moins urgente que plusieurs autres.

Deuxième obstacle : il existe très peu de ressources en français pour les autochtones qui veulent cesser de fumer. Mme Vincent a dû créer son propre manuel d’animation, Akua tuta, « à partir de zéro », avec l’aide de documentation de l’Association pulmonaire du Québec et la Société canadienne du cancer.

Depuis quelque temps, elle anime donc des ateliers de cessation, qui comprennent chacun cinq sessions d’une heure et qui ont lieu surtout le soir. Sur le premier groupe de huit participants, deux ont jusqu’ici réussi un sevrage complet; d’autres ont rechuté.

L’autre volet du projet, qui est subventionné par Santé Canada, est le tournage d’un vidéo de 10 minutes sur le tabagisme en milieu autochtone. Le vidéo sera disponible en versions française et montagnaise à partir de mars 1997.

Le programme du Centre d’amitié a un petit site web. Pour en savoir plus sur ce programme, appeler Mélanie Vincent au (418) 843-5818.

Francis Thompson