Une nouvelle ministre de la Santé – qui ne serait pas responsable du dossier tabac?

Les élections québécoises du 30 novembre ont apporté un grand changement pour le monde de la santé : Pauline Marois est passée du ministère de l’Éducation à celui de la Santé et des Services sociaux. Peu avant d’aller sous presse, nous apprenions qu’elle aurait confié la responsabilité du contrôle du tabac au ministre délégué Gilles Baril.

Jean Rochon, le père de la loi 444 (Loi sur le tabac, adoptée en juin dernier), a conservé de justesse la circonscription de Charlesbourg après recomptage des bulletins. Cependant, après avoir subi les attaques de l’opposition et des médias pendant plus de quatre ans, le Dr Rochon a voulu ou a dû céder son poste à Mme Marois, qui a su piloter une refonte des structures scolaires en évitant la controverse. Le Dr Rochon devient ministre responsable de la Recherche, de la Science et de la Technologie.

En ce qui concerne le contrôle du tabac, on connaît peu les attitudes personnelles de la ministre, sinon qu’elle a participé avec enthousiasme à des activités antitabac dans sa circonscription de Taillon (Montérégie) et qu’elle est mère de plusieurs enfants adolescents.

« La nomination de Mme Marois risque d’être une bonne nouvelle dans la mesure où on sait qu’elle est très préoccupée par le rôle de l’éducation et pourrait donc être sensibilisée à la question du tabagisme juvénile, commentait Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé. Nous verrons en fonction de ses actions. »

Ce point de vue assez optimiste résumait bien la réaction des organismes de santé. Cependant, le 22 janvier dernier, au bureau de Mme Marois, on référait les appels concernant le tabac au ministre délégué à la Santé, Gilles Baril, dont la réputation en ce qui concerne la lutte au tabagisme reste à faire.

Les libéraux aussi ont choisi de changer leur porte-parole en matière de santé : c’est la députée Monique Lamquin-Éthier, du comté montréalais de Bourassa, qui donnera la réplique à Mme Marois et à M. Baril.

Francis Thompson