Moins de détaillants vendent aux mineurs

Les détaillants respectent davantage les règles qui régissent l’accessibilité des jeunes au tabac. À l’échelle canadienne, 82,3 % des commerces visités en 2004 ont refusé de vendre des cigarettes à des mineurs – ce qui représente une hausse de 21 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est en grande partie attribuable aux commerçants québécois qui ont été deux fois plus nombreux à se conformer, révèle une enquête réalisée pour Santé Canada.

Contrairement aux années précédentes, où l’Évaluation du comportement des détaillants face à certaines restrictions de l’accès au tabac chez les jeunes était effectuée par la firme ACNielsen, l’enquête de 2004 a été conduite par Le Groupe de recherche corporative. (En 2003 ACNielsen demandait à être dégagée de cette recherche puisqu’elle ne souhaitait plus recourir à des clients-mystères.) Afin de garantir la continuité, la méthodologie et l’échantillonnage sont demeurés sensiblement les mêmes.

La conformité des détaillants a donc été mesurée par des équipes d’enquêteurs formées d’un jeune de 15, 16 ou 17 ans et d’un adulte. Alors que l’adolescent tentait d’acheter un paquet de cigarettes d’une marque populaire, son complice devait vérifier si le commerce respectait les normes relatives à l’affichage obligatoire et relever les différentes formes de publicité présentes et leur quantité. Comme par le passé, 30 villes réparties dans les dix provinces canadiennes ont été patrouillées.

Objectifs atteints

Depuis que cette étude est menée (1995), c’est la première fois que les taux de conformité dépassent l’objectif de la Stratégie fédérale de la lutte contre le tabagisme qui est de 80 %. Le Québec affiche lui aussi son meilleur taux à vie. Alors qu’en 2003, la majorité des détaillants étaient en infraction, avec un faible 36,6 % de respect de la loi, en 2004, 76,5 % ont refusé de vendre du tabac lorsqu’un jeune a tenté de s’en procurer.

Facteurs influents

Une différence notable par rapport aux années passées : un plus grand nombre de détaillants demandent une preuve d’âge aux mineurs, lors de l’achat. Toutefois, la volonté de vendre du tabac augmente en fonction de l’âge du client. Un adolescent de 17 ans a 10 % plus de chances qu’un détaillant accepte de lui fournir des cigarettes que ses amis de 15 ou 16 ans.

Le moment de la journée influence aussi la probabilité qu’un commerçant accepte de conclure une vente avec un mineur. Les commis sont généralement plus vigilants en matinée qu’en soirée puisque les taux de conformité sont de 10 points de pourcentage inférieurs après 18h.

Parmi les différentes catégories de détaillants de tabac, les postes d’essence et les dépanneurs indépendants sont généralement plus enclins que les supermarchés et les bannières à vendre du tabac à des personnes d’âge mineur.

Publicité aux points de vente

La présence de matériel promotionnel dans les points de vente a atteint un nouveau record en 2004. La publicité était présente dans 44,3 % des commerces, ce qui représente une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. Les présentoirs constituent le type de promotion le plus souvent observé, mais le nombre d’étalages sur le comptoir, de papillons publicitaires, d’affiches et étiquettes a également augmenté. Si tous les commerces sont touchés par cette explosion des pubs de tabac, les consommateurs en retrouvent davantage dans les dépanneurs sous bannière, les postes d’essence et les dépanneurs indépendants que dans les supermarchés.

Bien que du Maurier soit la marque la plus publicisée, les Matinée, Export ‘A’, Player’s et Benson & Hedges sont aussi abondamment présentées.

Josée Hamelin