L’Université Laval forme des spécialistes de la lutte antitabac

Depuis janvier, le Département de médecine sociale et préventive (DMSP) de l’Université Laval offre une formation de deuxième cycle en contrôle du tabagisme. Accessible par le biais d’Internet, ce microprogramme d’études à distance formera les tout premiers diplômés québécois en matière de lutte antitabac.

C’est pour assurer une relève sensibilisée aux divers aspects du problème que le Dr Fernand Turcotte, un professeur du DMSP très impliqué dans la cause antitabac, a eu l’idée d’instaurer ce programme avant-gardiste. Il espère que les générations futures seront capables de freiner cette toxicomanie afin qu’elle disparaisse éventuellement de la surface de la Terre.

Le microprogramme, une première francophone à l’échelle mondiale, n’aurait pas vu le jour sans l’appui d’organismes de santé. Ces derniers ont convaincu la Faculté de Médecine de l’importance d’offrir une formation avancée en contrôle du tabagisme. Selon le Dr Turcotte, d’ici quelques années, les gens qui détiendront une telle spécialisation seront très en demande : « Plusieurs pionniers de la lutte antitabac québécoise sont actuellement en fin de carrière, les étudiants nouvellement diplômés les remplaceront peu à peu. »

Agente de planification et de programmation à la Direction de la santé publique de la Côte-Nord, Isabelle Michaud a suivi un des premiers cours (contrôle du tabagisme : enjeux, problèmes et perspectives) sur le tabagisme offert par l’Université Laval à l’automne 2002. Bachelière en kinésiologie et en éducation physique, elle travaille actuellement dans le domaine des Habitudes de vie et Maladies chroniques. « Ce cours m’a permis de mieux comprendre la diversité de l’environnement tabagique, a-t-elle confié à Info-tabac. J’ai beaucoup apprécié le fait de pouvoir suivre cette formation à distance. Lorsque l’on habite dans une région éloignée, ce n’est pas toujours évident de s’absenter du travail pour entreprendre un tel perfectionnement. »

Si l’implantation de ce nouveau champ d’étude servira à parfaire les connaissances des personnes qui oeuvrent déjà dans lutte antitabac, le Dr Turcotte espère que plusieurs étudiants à la maîtrise envisageront une concentration en contrôle du tabagisme. « À partir du moment où il existe une manière aussi conviviale de se former, il n’y aura plus d’excuses pour ne pas le faire, a-t-il souligné. D’autant plus que l’ensemble du programme est accessible à distance sur Internet, à l’exception de l’examen. »

C’est par « WebCT », un environnement virtuel qui permet de concevoir et de diffuser des cours par Internet, que le microprogramme est dispensé. Actuellement utilisé dans plus de 80 pays, ce logiciel assure la mise en ligne du matériel pédagogique d’une façon sécurisée. À l’Université Laval, plus de 550 cours sont offerts par l’entremise de ce réseau.

Afin d’obtenir un diplôme en contrôle du tabagisme, les étudiants devront réussir les cinq cours obligatoires avec un minimum de 62 %. Les frais de scolarité du microprogramme se chiffrent à près de 1 000 $, soit le prix d’une session universitaire complète ou environ 200 $ par cours.

Les cours proposés sont les suivants :

Pour que les étudiants bénéficient d’un enseignement de haut niveau, le Dr Turcotte a su s’entourer de professionnels dont l’expérience en matière de tabagisme n’est plus à prouver, la plupart des chargés de cours étant des médecins ou des chercheurs.

S’il n’est pas nécessaire d’être un professionnel de la santé pour être admis au microprogramme en contrôle du tabagisme, les candidats doivent avoir réussi une formation de premier cycle universitaire. Les personnes qui détiennent une expérience pertinente dans le domaine du tabac, sans posséder de diplôme universitaire, peuvent toutefois être acceptées suite à l’évaluation de leur dossier. Pour de plus amples informations sur le Microprogramme de deuxième cycle en contrôle du tabagisme, téléphonez au (418) 656-7723.

Josée Hamelin