La cigarette perd du terrain au Canada et aux États-Unis

Bien que l’usage du tabac se propage à un rythme alarmant à l’échelle planétaire, il continue à décroître en Amérique du Nord. Selon de récentes statistiques, à peine 20 % des Canadiens et des Américains adultes seraient fumeurs, et fait encourageant, cette tendance est toujours à la baisse.

De 2003 à 2004, l’usage du tabac est passé de 21,6 % à 20,9 % aux États-Unis, selon Cigarette Smoking Among Adult, un rapport publié en novembre par le Center for Disease Control and Prevention (CDC), dont les données proviennent du National Health Interview Survey. Sur les 44,5 millions de fumeurs adultes estimés en 2004, la plupart (81,3 %) consommaient des cigarettes tous les jours tandis que les 8,3 millions restants le faisaient de façon occasionnelle.

Au cours des 11 dernières années, la proportion de « gros fumeurs » – plus de 25 cigarettes par jour – est passée de 19,1 % à 12,1 %. Toutefois, on compte plus d’adeptes de la cigarette chez les hommes (23,4%) que chez les femmes (18,5 %).

De fortes différences marquent également les groupes ethniques. Les Américains d’origines asiatique et espagnole fument moins que la population en général avec des taux de 11,3 % et 15 %. À l’inverse, les personnes de souche indienne et les Amérindiens d’Alaska constituent les tranches de la population les plus fumeuses aux États-Unis.

Au sein des États, ce sont le Kentucky (27,6 %) et la Virginie de l’Ouest (26,9 %) – tous deux reconnus pour leur culture du tabac – qui affichent les plus forts taux de tabagisme. L’Utah, qui compte une forte proportion de Mormons tous non-fumeurs, et la Californie, pionnière en matière de lutte antitabac, se distinguent avec leurs faibles ratios de 10,5 % et 14,8 %.

Dans 34 des 50 États américains, de même qu’à Porto Rico et dans les Îles Vierges, la majorité des adultes ayant déjà fumé a maintenant écrasé. Malgré cela, 40 % de ceux qui n’ont pas terminé leurs études secondaires et le tiers des jeunes de la 9e à la 11e année sont dépendants de la cigarette. Selon le CDC, on peut déjà prévoir que l’objectif national visant à réduire la prévalence du tabagisme à 12 % d’ici 2010 ne sera pas atteint.

Au Canada, 20 % des personnes âgées de 15 ans et plus (5,1 millions) ont consommé des produits du tabac en 2004. Environ 15 % étaient des fumeurs quotidiens et 5 % des occasionnels, selon les derniers résultats de l’Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada (ESUTC). Menée depuis 1999 par Statistique Canada, cette étude suit l’évolution du tabagisme au pays et plus spécifiquement celle des jeunes de 15 à 24 ans qui sont les plus susceptibles de commencer à fumer.

De 2003 à 2004, l’usage du tabac a chuté de 21 % à 20 %. Bien que Statistique Canada ne considère pas ce changement comme étant significatif, « il confirme la tendance à la baisse des dernières années ».

Mais il n’y a pas que le taux de tabagisme qui décroît. Au cours des cinq dernières années, les fumeurs ont réduit leur consommation quotidienne de 21 à 15 cigarettes par jour. Par ailleurs, en 2004, près de la moitié d’entre eux (47 %) ont fait au moins une tentative pour se libérer du tabac.

Comme aux États-Unis, on retrouve davantage de fumeurs chez la gent masculine que féminine, 22 % contre 17 %. De plus, en seulement un an, la prévalence des femmes de 20 à 24 ans est passée de 30 à 25 %. En ce qui concerne les hommes de ce groupe d’âge, leur taux est malheureusement resté identique (31 %). Même chose chez les jeunes de 15 à 19 ans, où l’on compte 18 % de fumeurs.

Contrairement à la situation qui prévaut dans les États américains, les provinces canadiennes ne se distinguent pas tellement les unes des autres, à l’exception de la Colombie-Britannique qui détient la plus faible prévalence au pays (15 %). Ailleurs, le taux de tabagisme varie entre 19 et 24 %. Au Québec, il est de 22 %.

Josée Hamelin