La Chine légifère contre le tabac

Le 1er mai 2011, la Chine a interdit la cigarette dans tous les lieux publics fermés (sauf les lieux de travail), afin de se conformer à la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac.

Au pays de Mao, il est désormais interdit de fumer dans les restaurants, les musées, les bars et les transports publics, entre autres. Ce sont les responsables des commerces et du transport en commun qui doivent afficher l’interdiction de fumer et dissuader les fumeurs d’allumer.

Lors de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, des manifestations antitabac furent encouragées par le gouvernement chinois.

La Chine a grand besoin de lois plus sévères à ce niveau : selon le Global Adult Tobacco Survey (GATS), 52 % des hommes chinois fument, mais à peine 23 % des adultes croient que la cigarette cause le cancer du poumon et des maladies cardiaques!

Selon plusieurs experts, cette nouvelle législation chinoise a malheureusement peu de chances d’avoir un impact réel. D’abord, elle ne précise pas qui est chargé de faire respecter les nouvelles règles de contrôle du tabac ni quelles pénalités seront imposées aux contrevenants, indique l’agence de presse officielle Xinhua. Pékin n’a pas non plus mené de campagne publicitaire importante pour faire connaître ces nouvelles interdictions.

Les autorités, enfin, ne donnent guère l’exemple. « À une récente rencontre annuelle du Congrès national du peuple, la version chinoise du Parlement, les délégués donnaient des interviews aux médias tout en fumant directement sous une pancarte Interdiction de fumer », rapporte le quotidien anglais The Telegraph.

Cette tiédeur chinoise pour sa propre législation aurait une raison bien simple, selon The Telegraph : l’État serait accro aux taxes sur le tabac, qui représenteraient environ 10 % de ses revenus!

Anick Perreault-Labelle