Deux décès sur trois
Mai-Juin 2015 - No 106
Le tabac est peut-être encore plus meurtrier qu’on le croyait : il pourrait causer deux décès prématurés sur trois plutôt qu’un sur deux.
C’est ce que confirme une étude longitudinale australienne parue dans BMC Medecine. Emily Banks et son équipe ont suivi pendant quatre ans plus de 200 000 Australiens âgés de plus de 45 ans. Ces adultes étaient en santé : ils n’avaient eu ni cancers ni maladies cardiovasculaires, entre autres. Les chercheurs ont constaté que, parmi eux, les fumeurs risquaient trois fois plus de mourir prématurément que les non-fumeurs. Cela correspond à environ deux décès prématurés sur trois, selon les chercheurs. La quantité de tabac fumée quotidiennement ajoute au risque : la probabilité d’une mort prématurée double avec 14 cigarettes ou moins par jour et quadruple avec 25 ou plus.
On sait que la proportion de décès dus au tabac augmente depuis les années 1960, rappellent les auteurs. Cela s’expliquerait notamment par le fait que le tabagisme produit des effets à très long terme. Les décès d’aujourd’hui sont donc liés à des dépendances au tabac qui datent peut-être de 20, 30 ou 40 ans.
Anick Perreault-Labelle