Nouvelles brèves

Journée mondiale sans tabac

La Journée mondiale sans tabac 2004 se penchera sur le contrôle du tabagisme et la pauvreté. Célébré le 31 mai, cet événement, mis sur pied en 1987 par l’Organisation mondiale de la santé, a pour but d’informer le public des dangers reliés à l’usage du tabac.

Pendant que la cigarette est de plus en plus délaissée dans le monde industrialisé, son usage ne cesse d’augmenter dans les pays en voie de développement, contribuant ainsi à l’appauvrissement des collectivités. Selon les organisateurs de la campagne, dans les pays pauvres, beaucoup de gens se privent de produits essentiels pour se procurer des cigarettes. À titre d’exemple, au Bangladesh, si les deux tiers de l’argent dépensé pour acheter du tabac servaient à acheter de la nourriture, 10 millions de personnes échapperaient à la malnutrition.

Pour ceux et celles qui souhaitent organiser des activités dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac, il est possible de commander le matériel promotionnel en ligne sur le site de Tobacco free initiative.

400 000 $ d’amendes pour Tabac de l’Estrie

Le 20 février dernier, le juge Pierre Bachand, de la Cour du Québec, a condamné la compagnie Tabac de l’Estrie à payer plus de 400 000 $ d’amendes. L’entreprise, qui faisait face à cinq chefs d’accusation, a été reconnue coupable d’avoir mal tenu ses livres comptables et d’avoir vendu du tabac de façon illicite (sans empaquetage et estampillage).

En décembre 2002, plus de 20 000 kilos de tabac en feuilles, destinés au marché de la contrebande de la réserve de Kanawake, avaient été saisis par la Gendarmerie Royale du Canada et la Sûreté du Québec, dans un entrepôt de Richmond appartenant à la compagnie. Tabac de l’Estrie n’en est pas à ses premiers écarts de conduite ; en novembre 2002, elle avait écopé d’une contravention de 20 000 $ pour des crimes similaires.

Échanges Québec-Chine

Dans le cadre d’échanges entre la division québécoise de la Société canadienne du cancer et la Chine, Chaoying Wang, une représentante du département de santé publique de la province de Jilin (au nord est du pays), a fait une tournée des groupes antitabac québécois à la fin février. Suite à son expérience, Mme Wang s’inspirera de notre expertise et nos réalisations pour tenter de contrer le tabagisme dans sa région.

Chaque année en Chine, le tabagisme tue près de 700 000 personnes, soit plus de 2 000 citoyens par jour. Au Québec, un tel fléau représenterait la mort de tous les habitants des régions du Bas-Saint-Laurent et des Laurentides en un an. Du 1,3 milliard d’habitants que compte la Chine, plus de 350 millions sont des fumeurs. Désireuse d’améliorer la santé de sa population, la république populaire chinoise a signé, en novembre dernier, la Convention-cadre mondiale pour la lutte antitabac. Un des objectifs de ce traité est d’ailleurs le partage des connaissances entre les nations qui possèdent des mesures efficaces de réduction de l’usage du tabac et celles qui sont moins avancées dans ce domaine.

Un vaccin contre le cancer du poumon

Des chercheurs de l’Université Baylor au Texas ont mis au point un vaccin qui pourrait ralentir le développement du cancer du poumon. Appelée « G-Vax », cette injection, constituée de cellules tumorales de patients atteints d’un cancer, aide le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses et à les détruire. Les chercheurs espèrent que grâce à leur découverte, les cellules saines s’attaqueront non seulement à la tumeur du poumon, mais aussi à toutes les autres tumeurs, peu importe leur emplacement dans le corps humain. Une des particularités de ce nouveau vaccin est son efficacité dans des cas où les traitements de chimiothérapie se sont avérés infructueux. Trois patients (sur les 43 qui participent aux expérimentations) dont le cancer était rendu à un stade avancé sont actuellement en rémission complète.

Au Canada, le cancer du poumon est la première cause de mortalité attribuable au tabagisme, avec plus de 13 000 décès chaque année.

Rencontre d’intervenants

Les 15 et 16 mars, le Service de lutte contre le tabagisme réunissait les intervevants régionaux pour une rencontre d’information et de stratégie. Comportant une soixante d’employés à plein temps, le Service, dirigé par Lise Talbot, est la section du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec qui est en charge de la réduction du tabagisme, notamment de l’application de la loi provinciale adoptée en 1998.

Le Ministère subventionne des postes d’intervenants tabac dans les directions régionales de santé publique, chacune d’elles étant intégrée à une Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux. Cette instance (au long nom) succède à la Régie régionale de la santé et des services sociaux.

Doté d’un budget de 20 millions $, qui devrait être reconduit pour 2004-2005, le Service de lutte contre le tabagisme se consacre principalement à l’arrêt tabagique, avec ses quelque 140 Centres d’abandon. Il voit également au contrôle des ventes aux mineurs et au respect de la Loi sur le tabac. Un bureau d’inspecteurs vient d’ailleurs d’ouvrir à Montréal, sur le boulevard Crémazie.

Pierre Marsan succède à Russell Williams

Le 9 mars, le député libéral de la circonscription de Nelligan, Russell Williams, a remis sa démission à l’Assemblée Nationale. L’adjoint parlementaire du ministre de la Santé, Philippe Couillard, a quitté la vie politique pour accéder à la présidence des « Compagnies de recherche pharmaceutique du Canada », une association privée mieux connue sous le nom de « Rx&D ».

Au cours de ses 15 années passées dans l’arène politique, M. Williams a eu l’occasion de participer à de nombreux débats sur le dossier du tabac, dont il était responsable au sein du gouvernement libéral de Jean Charest. Les groupes antitabac québécois ont été surpris et navrés du départ de M. Williams.

Fin mars, le cabinet des ministres a confié à Pierre Marsan, député de Robert-Baldwin, les tâches qui incombaient à M. Williams. Détenteur d’une maîtrise en administration de la santé, M. Marsan fut directeur général de l’Hôpital Sacré-Coeur de 1988 à 1994.

Soins de santé sans fumée en Abitibi-Témiscamingue

Une quinzaine d’établissements de soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue se préparent à bannir la fumée. En effet, à compter du 1er mai, il sera interdit de fumer dans ces institutions ainsi qu’à l’extérieur de certaines d’entre elles. Cette nouvelle règle s’appliquera tant aux visiteurs qu’aux usagers, à l’exception des patients hospitalisés en psychiatrie ou dans des centres d’hébergement de longue durée.

La Coalition abitibienne pour les saines habitudes (CASH), qui voulait faire d’Amos une ville sans fumée, a étroitement collaboré à la réalisation de ce projet. Plutôt que de faire en sorte qu’une seule municipalité réglemente l’usage du tabac dans les lieux publics de son territoire, la CASH, qui a révisé sa stratégie, souhaite maintenant que le gouvernement légifère pour l’ensemble du Québec. Dans une pétition disponible sur Internet, la Coalition abitibienne demande au ministre québécois de la Santé et des Services sociaux et à son ministère, de réévaluer l’actuelle Loi sur le tabac et d’y apporter les amendements nécessaires pour contrer le tabagisme passif dans les lieux publics. Cette pétition sera bientôt disponible en ligne sur le site de la CASH au https://saineville.com/.

150 000 inscriptions

Pour sa cinquième édition, le Défi « J’arrête j’y gagne! » a atteint son objectif de 150 000 participants en 5 ans. Bien que les résultats exacts demeurent confidentiels jusqu’à la cérémonie de clôture, qui aura lieu à Montréal le 21 avril, on peut tout de même conclure qu’au moins 31 000 participants se sont inscrits en 2004, ce qu’a confirmé la coordonnatrice de l’événement, Louise Labrie.

Les organisateurs du groupe Acti-Menu sont aussi ravis du succès du volet Objectif famille sans fumée, une nouveauté au Défi. « Au cours des années à venir, on peut penser que l’Objectif famille prendra plus d’ampleur étant donné le succès qu’il a connu, a indiqué Mme Labrie. Malgré le peu de publicité qui a été consacré à ce concours convivial, qui s’adresse autant aux fumeurs qu’aux non-fumeurs, plus de 4 000 foyers québécois y ont participé. » En s’inscrivant, les maisonnées s’engageaient à être sans fumée pendant les six semaines du Défi.

Méchant Cadeau

Mise sur pied au printemps 2003, la campagne Méchant cadeau du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) porte bien son nom. Par le biais d’une pièce de théâtre présentée dans des endroits publics ou sur demande, les spectateurs sont sensibilisés à l’importance de ne pas fournir de cigarettes aux mineurs. On y explique notamment qu’en procurant du tabac à un mineur, on lui donne un cadeau empoisonné qui risque de le tuer, une fois devenu adulte. Jouée à 80 reprises entre octobre 2003 et mars 2004, cette mise en scène a été vue par environ 7 000 personnes.

Soutenu par le ministère de la Santé du Québec, Méchant cadeau est aussi diffusé sous la forme d’une émission publicitaire de 30 minutes, sur les ondes de TVA et du canal Info-pub. Comme dans la pièce, un duo de comédiens incarne tous les personnages qui se succèdent pendant différents sketches. Tantôt on y voit un père qui approvisionne sa fille en cigarettes, l’instant d’après ce sont des dirigeants de l’industrie du tabac qui se réjouissent que 250 000 jeunes canadiens commencent à fumer chaque année. Au dire de Charles Vanasse, récemment engagé à titre d’adjoint à la direction générale du CQTS, il est possible que la campagne Méchant cadeau soit prolongée : « Notre pièce pourrait prendre part aux divers festivals et événements de l’été ». La pièce peut être commandée à Mariane Bouvette, de la Boîte de Comm., au (514) 286-2866.

La cigarette nuit à la reproduction

Le tabagisme nuit à la reproduction autant chez l’homme que chez la femme, selon une étude menée par la British Medical Association. Intitulée Smoking and the reproductive life : the impact of smoking on sexual, reproductive and child health, l’enquête montre que l’usage du tabac est responsable de l’impuissance de plus de 120 000 Britanniques âgés entre 30 et 50 ans et qu’il réduit la qualité des spermatozoïdes. En plus d’augmenter le taux d’infertilité des fumeurs et fumeuses, la cigarette diminue l’efficacité des traitements de fertilité.

Relié à près de 1 200 cas de cancer du col de l’utérus par an, le tabagisme provoque entre 3 000 et 5 000 fausses couches chaque année en Grande-Bretagne. Enfin, les femmes qui fument pendant leur grossesse ont trois fois plus de risques de donner naissance à un bébé de petit poids.