À vendre : compagnie de tabac usagée, avec beaucoup de vieilles marques et quelques feuxd’artifice

La prise de contrôle de la multinationale Rothmans par British American Tobacco, annoncée au mois de janvier, ne donnera finalement pas de monopole à Imperial Tobacco ici au pays, puisque les actifs canadiens de Rothmans seront vendus à un tiers.

Le holding Rothmans International a fait savoir le 15 mars dernier qu’il cède aux pressions du Bureau de la concurrence et qu’il a donc décidé de chercher un acheteur pour la compagnie Rothmans du Canada, qui contrôle le cigarettier Rothmans, Benson & Hedges (RBH pour les intimes).

Après la signature de l’entente « globale » américaine en novembre et le fractionnement du groupe BAT en Angleterre (voir texte principal), British American a parti le bal dans la grande restructuration de l’industrie mondiale du tabac en déclarant son intention de prendre le contrôle du holding néerlandais Rothmans. Dans les marchés comme le Canada ou plusieurs pays asiatiques où l’un des deux groupes a déjà une part dominante, ce rachat, qui devrait être entériné dès cet été, risque de créer des monopoles ou des quasi-monopoles. En effet, Imperial Tobacco, en absorbant son plus important concurrent, serait passé des 2/3 aux 9/10 du marché canadien.

À part les marques Craven « A » et Rothmans, RBH fabrique un grand nombre de très petites marques, souvent relativement anciennes, que la compagnie continue de produire malgré les coûts engendrés, par peur de perdre des consommateurs au profit d’Imperial Tobacco. Contrairement à RJR-Macdonald, qui perd des parts de marché depuis des années, RBH se maintient relativement bien.

Francis Thompson