Semaine québécoise 1999 : Pierre Légaré, un porte-parole en or

L’humoriste et fumeur Pierre Légaré s’est avéré une agréable surprise de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, du 17 au 23 janvier, par son aimable et consciencieuse implication à titre de porte-parole. Le monologuiste a conçu et interprété huit messages radio, s’est prêté à deux conférences de presse, a animé une séance de signatures de dépliants, et a accordé une multitude d’entrevues.

Concernant les propos publics de M. Légaré sur le tabac, on n’a entendu que des commentaires élogieux. « Enfin, un porte-parole sur le tabac qui sait de quoi il parle », a-t-on dit à Radio-Canada. Pierre Légaré a répété qu’il compte cesser de fumer en février. Sa motivation provient du fait qu’il se sent contrôlé par la cigarette, étant normalement une personne très indépendante. Il avoue avoir l’impression de puer à cause de l’odeur de la fumée. L’humoriste affirme aussi apprécier les interdictions de fumer, par respect pour les non-fumeurs.

L’apport de Pierre Légaré a été très précieux, car il n’est pas facile d’entraîner une couverture de presse d’envergure pour une semaine de sensibilisation, si elle n’est pas associée à une personnalité très connue ou à une nouvelle d’actualité.

Au niveau canadien, le 18 janvier, le ministre Allan Rock a assuré une abondante couverture à la National Non-Smoking Week (dont la traduction est variable), par le dévoilement du plan d’action de Santé Canada concernant les futurs avertissements des paquets de cigarettes (voir « Allan Rock propose des mesures réglementaires innovatrices »).

Le même jour, lors du lancement officiel de la Semaine québécoise, le Conseil québécois sur le tabac et la santé révélait que les organismes de santé visent une baisse de 100 000 par année du nombre de fumeurs québécois, ce qui correspond à l’objectif du ministère de réduire de 33 % à 28 % la proportion de fumeurs d’ici 2002. Cette nouvelle allait de pair avec le slogan de la campagne, « J’arrête? C’est possible… », qui ciblait les fumeurs hésitants. Malgré la présence de neuf journalistes à la conférence de presse du CQTS, l’objectif quant au nombre de fumeurs n’est que très peu sorti dans les médias.

La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac fut lancée au Bar L’Entracte du Cinéma Quartier Latin, dans le centre-est de Montréal, en hommage à sa politique sans fumée en vigueur du 17 au 23 janvier. Les quelque 30 000 clients hebdomadaires de ce Cinéplex Odéon de 17 salles étaient invités au bar sans fumée par des feuillets remis aux caisses et par un affichage abondant. Grâce au travail du personnel, l’interdiction de fumer a été très bien respectée.

Dans la presse écrite, la plus intéressante couverture de la semaine antitabac a été accordée par Le Journal de Montréal, avec deux pages signées de Michelle Coudé-Lord et de Gilles Pilon. Mme Coudé-Lord a traité du tabagisme chez les jeunes, alors que son collègue a davantage respecté le thème de la semaine, soit la cessation chez les adultes.

Des activités de sensibilisation ont eu lieu dans la plupart des régions du Québec dans le cadre de cette campagne appuyée financièrement par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Onze organismes provinciaux ont été désignés partenaires du CQTS, chacun s’étant engagé à des gestes d’appui notables.

Le directeur général du CQTS, Mario Bujold, s’est dit enchanté du succès de l’envoi postal de l’affiche et du dépliant de la Semaine, dont le logo J’ARRÊTE? a bien plu. Le Conseil a dû en imprimer à nouveau pour alimenter plus de 1100 demandes de matériel supplémentaire, comparativement à 236 demandes l’an dernier lors d’une campagne axée sur les lieux sans fumée.

Pour sa part, l’Association pulmonaire du Québec s’est signalée en élargissant les services de sa ligne 1 888 POUMON-9 (1 888 768-6669, poste 232). Les fumeurs et leurs familles y ont maintenant gracieusement accès aux conseils d’une équipe de neuf infirmières, dirigées par Lise Giguère, et ce de 10h à 21h sept jours par semaine. L’APQ a également lancé une nouvelle promotion, le gratteux de l’ex-fumeur; 100 000 cartes de conseils ont été distribuées dans les 200 succursales Uniprix.

Denis Côté