Santé Canada propose des avertissements plus clairs

Santé Canada tient actuellement des consultations publiques en vue de modifier les mises en garde de santé apposées sur les paquets de cigarettes. Bien qu’ils soient jugés efficaces, ces messages illustrés ne parviennent pas à rejoindre une portion importante des fumeurs.

La « bouche aux gencives noircies » et le « cerveau qui saigne » ne sont qu’un bref aperçu des 16 mises en garde qu’entrevoient quotidiennement les fumeurs. En place depuis décembre 2000, ces avis couvrent 50 % de la surface principale des paquets de cigarettes. Des informations relatives à la santé et des conseils sur l’abandon tabagique figurent sur la face arrière du tiroir coulissant et sur le rabat supérieur alors qu’un des cotés extérieurs est occupé par des renseignements sur les émissions toxiques.

Lacunes des avertissements

Selon le groupe de recherche Environics, mandaté pour mesurer leur efficacité, les mises en garde rendent la consommation de tabac moins attrayante et constituent une source d’information importante pour les fumeurs. Ce n’est donc pas leur utilité mais plutôt leurs forme et contenu qui sont remis en question.

Longs et complexes, les messages véhiculés ne réussissent pas à rejoindre les gens peu alphabétisés qui représentent une grande proportion de la population fumeuse, signale le document de consultation de Santé Canada. De plus, les énoncés sur les émissions toxiques portent à confusion tandis que les informations inscrites sur le tiroir intérieur ne sont que très peu consultées par les fumeurs.

Porte-parole à Santé Canada, Carole Saindon ajoute qu’il est aussi possible que les avertissements perdent de leur efficacité avec le temps. « On peut supposer qu’une fois que les gens s’y sont habitués, les messages ont moins d’impact qu’ils en avaient auparavant, d’où l’importance de les renouveler », a-t-elle confié à Info-tabac.

Propositions

Au total, Santé Canada souhaite élaborer 48 mises en garde inédites. Un certain nombre d’entre elles seraient diffusées simultanément et une rotation aurait lieu tous les deux ans. Questionnée à savoir si les messages ou les images actuels seront préservés, Mme Saindon affirme que « rien n’est encore décidé pour le moment », la proposition de Santé Canada n’étant qu’un cadre de base qui pourra être amélioré en fonction des recommandations reçues.

Bien qu’ils couvriraient toujours la même surface que la version actuelle, les messages envisagés auraient l’avantage d’être plus clairs et plus positifs. Adaptées aux besoins des différents types de fumeurs, les mises en garde pourraient être jumelées à des encouragements destinés aux personnes qui songent à arrêter de fumer. Trop souvent incomprise, la référence aux six constituants toxiques présents dans la cigarette serait pour sa part remplacée par un énoncé traitant d’une seule substance à la fois.

En ce qui concerne les autres produits du tabac tels les cigares et le tabac à pipe, à chiquer ou à priser, la mise en garde sur leur emballage serait agrandie pour s’harmoniser avec les exigences de la Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé.

Les personnes ou groupes intéressés à participer aux consultations sur le renouvellement des mises en garde ont jusqu’au 5 novembre 2004 pour envoyer leurs commentaires ou suggestions à Santé Canada. Par la poste : Mme Christine Belle-Isle, Gestionnaire Intérimaire, Réglementation, Programme de la lutte au tabagisme de Santé Canada, I. A. 3507C1, 125, rue Slater, Ottawa (Ontario) K1A 0K9, ou par courriel : pregs@hc-sc.gc.ca

Josée Hamelin