Michael Bloomberg, un maire convaincu et convaincant

À la mi-mars, le maire de New York, Michael Bloomberg, s’est prêté à une entrevue de la journaliste Stephanie Gaskell, attachée à l’Hôtel de ville pour le New York Post, concernant l’avant-gardiste règlement antitabac. En voici des extraits.

Q : Comment se porte New York, une année après l’adoption du règlement municipal en faveur des lieux sans fumée?

R : À part un air plus propre, des serveurs et des barmans plus en santé, un secteur de l’hospitalité (NDLR : terme désignant l’hôtellerie, la restauration et les bars) qui prend de l’expansion, New York demeure la même ville financière et culturelle très active.

Q : Est-ce que le règlement fonctionne bien?

R : Absolument. La protection des employés s’est accrue. Les bars et les restaurants sont maintenant sans fumée. Le respect fut observé automatiquement. Nous avons des inspecteurs qui mènent des vérifications au hasard et répondent aux plaintes, mais la population respecte le règlement.

Q : Les gens ne rouspètent-ils pas?

R : Les adversaires du règlement pensaient que le ciel allait leur tomber sur la tête, mais les fumeurs s’y plient. Aussi, les sondages indiquent qu’une vaste majorité de la population l’appuie et mange plus souvent au restaurant qu’avant, grâce à l’interdiction. Des personnes semblent ennuyées, je comprends cela. Mais nous avons dû accorder priorité à des considérations sanitaires et aux droits des non-fumeurs, qui sont nettement majoritaires.

Q : Les gens sont-ils en meilleure santé?

R : C’est évident. Les employés de restaurant ne sont plus exposés à la fumée cancérigène de cigarette et les New-yorkais profitent d’un air plus sain lorsqu’ils vont boire et manger dans les endroits publics.

Q : Comment réagissez-vous face aux attroupements de fumeurs sur les trottoirs?

R : Il y a eu une période d’ajustement au début, mais cela semble aller beaucoup mieux aujourd’hui. Remarquez qu’il y a toujours des plaintes contre des clients aux portes des bars, pour du bruit ou autres choses, alors il n’y a rien de nouveau. Ceci étant dit, seulement une plainte à propos du bruit sur 500 concerne les bars.

Q : Les restaurants et les bars vont-ils bien?

R : L’emploi dans les bars et les restaurants s’est accru de 8 %. Ainsi, le domaine de l’hospitalité a pris une expansion notable depuis l’an dernier. Cela ne signifie pas que tous les bars vont bien, mais dans l’ensemble le domaine se porte bien et poursuivra dans cette voie. En passant, vous seriez surprise du nombre de propriétaires de bars et de restaurants qui m’ont dit que leur entreprise était plus florissante.

Q : Que répondez-vous à ceux qui disent que la ville est devenue ennuyante, comme une banlieue?

R : New York est le centre du monde, et les gens y viennent de partout. D’autres États, villes et juridictions ont adopté des lois similaires. Cela s’avère la voie de l’avenir. Alors, je ne m’inquiète pas des retombées négatives, ni financières, ni touristiques. Notre vie nocturne, qui a toujours été réputée, prend de l’ampleur. Il semble qu’un nouveau bar ou club ouvre à chaque semaine, s’il faut en croire le New York Post.