Le cancer diminue grâce au recul du tabagisme

Le cancer demeure la première cause de mortalité au pays, mais de moins en moins de Canadiens en décèdent, rapporte la 26e édition des Statistiques canadiennes sur le cancer de la Société canadienne du cancer (SCC) rendue publique en mai.

Cela dit, le tabac continue de faire des ravages. Il est responsable de presque un décès par cancer sur trois et d’environ 85 % des cancers du poumon. Cela est loin d’être anodin : le cancer du poumon tuera 20 100 Canadiens en 2012. Le cancer du sein, en comparaison, décimera 5200 personnes, ou quatre fois moins.

La bonne nouvelle? La diminution du nombre de fumeurs fait reculer les décès dus au cancer. Ainsi, 29 % des Canadiens de plus de 15 ans fumaient en 1994, contre seulement 17 % en 2010. Pendant ce temps, les cas masculins de cancer du poumon ont diminué chaque année d’environ 2 %, et ils continuent à descendre. Cela n’est malheureusement pas encore vrai chez les femmes, où l’incidence du cancer du poumon s’est seulement stabilisée. Ce « retard » féminin s’explique : elles ont commencé à écraser dans les années 1980, soit une vingtaine d’années plus tard que les hommes. Or, « il faut du temps pour que le recul du tabagisme se traduise par une chute […] du cancer du poumon », remarque le document de 77 pages de la SCC.Le tabac augmente aussi l’incidence d’une vingtaine d’autres cancers outre celui du poumon, dont celui du larynx, de la bouche, de l’estomac et du rein.

Pour réduire encore les cancers, la SCC recommande notamment au gouvernement canadien d’accentuer sa lutte contre le tabagisme. Plus précisément, l’organisme fondé en 1938 recommande l’instauration d’emballages de tabac neutres, l’interdiction du tabac sur les terrasses, les terrains de jeu et les parcs et l’augmentation des taxes sur le tabac. La balle est dans le camp des élus.

Anick Perreault-Labelle