La Semaine québécoise remercie les bâtisseurs d’un monde sans fumée

« Merci de faire un monde sans fumée », tel était le message véhiculé par la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, qui s’est déroulée du 21 au 27 janvier 2007.

L’événement – qui s’adressait d’abord aux jeunes qui formeront la société de demain – soulignait également les efforts de tous ceux et celles qui construisent ce monde sans fumée, en se libérant du tabac, en aidant quelqu’un à le faire, en évitant d’exposer leurs proches à la fumée secondaire ou en n’ayant jamais commencé à fumer.

« Chez les adolescents de 12 à 17 ans, le tabagisme a chuté de 23 % en 2002 à 19 % en 2004, a rappelé le directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), Mario Bujold, en citant les derniers résultats de l’Enquête québécoise sur le tabagisme chez les élèves du secondaire. Toutefois, l’effet de cette nouvelle est un peu réduit par le fait qu’encore trop de jeunes commencent à fumer. » Malgré les progrès accomplis, on compterait plus de 87 000 jeunes fumeurs dans la Belle Province. Et selon le CQTS, qui organise cette campagne de sensibilisation depuis ses débuts, environ 18 000 (soit une cinquantaine par jour) s’initieraient à la cigarette chaque année.

« Plus de 77 % des gens qui fument aujourd’hui ont commencé à le faire avant d’avoir 18 ans, a poursuivi M. Bujold. Comme le tabagisme est une maladie qui s’attrape jeune, si on est efficace dans nos interventions auprès des adolescents, on pourra peut-être éviter que le problème ne subsiste plus tard. »

Également présente au lancement de la Semaine, la nouvelle directrice de la promotion de la santé et du bien-être à la Direction générale de la santé publique (qui relève du ministère de la Santé et des Services sociaux), la Dre Marie Rochette, a souligné que grâce à la Loi sur le tabac québécoise, qui interdit notamment la cigarette sur le terrain des écoles, les adolescents sont beaucoup mieux protégés qu’avant.

Un rôle à jouer

« Tout le monde a un rôle à jouer pour faire en sorte que l’avenir soit exempt de tabac, a pour sa part affirmé la comédienne Mireille Deyglun, qui agissait à titre de porte-parole pour une septième année consécutive. En encourageant plus spécifiquement les parents fumeurs à dialoguer avec leurs enfants, elle leur a conseillé d’éviter de monter aux barricades : « Si on explique calmement à nos jeunes en quoi consiste le piège de la dépendance et qu’on leur dit, par exemple, qu’il incite parfois les fumeurs à se lever la nuit pour assouvir un manque, je pense qu’ils comprendront. »

Par ailleurs, Mme Deyglun s’est dite particulièrement émue par le caractère intime des messages télévisés produits cette année. Il faut dire que les 16 vedettes du petit écran, qui ont accepté de témoigner, y sont allées d’anecdotes vraiment personnelles, impliquant parfois un proche n’étant même pas au courant qu’un message lui serait dédié. Réalisées par la cinéaste Léa Pool, ces capsules publicitaires de 30 secondes ont abondamment été diffusées par les grands réseaux de télévision, qui collaborent à ce volet de la Semaine québécoise depuis maintenant cinq ans.

Puisque l’édition 2007 remerciait les artisans d’un monde sans fumée, la population était invitée à envoyer une carte, virtuelle ou imprimée, à une personne qui contribue à sa manière à son avènement. Un choix de huit messages permettait entre autres de féliciter un proche qui a : arrêté ou essayé d’arrêter de fumer, fume dehors pour protéger sa famille ou qui a convaincu quelqu’un de se libérer du tabac. Les entreprises étaient elles aussi encouragées à souligner la campagne en organisant des activités pour leurs employés ou en faisant la promotion de l’événement sur leur site Internet.

mercibeaucoup.ca

Alors que par le passé, les renseignements relatifs à la Semaine se retrouvaient directement sur le site Internet du CQTS (www.cqts.qc.ca), cette année, ils étaient hébergés au www.mercibeaucoup.ca. En ligne de janvier à mars, ce site permettait de visionner les témoignages télévisés, d’envoyer une carte virtuelle, d’obtenir des statistiques sur le tabagisme juvénile ou de consulter la liste d’actions à entreprendre.

Les internautes pouvaient également voter pour leur action favorite. Les trois plus populaires furent de : « Cesser de fumer pour donner le bon exemple à mes enfants ou à ceux de mon entourage et ainsi protéger leur santé », « dire « merci » à un proche qui a cessé de fumer en lui remettant la carte personnalisée » et « valoriser un jeune qui a décidé de ne jamais fumer en lui remettant une carte ou une récompense symbolique ».

Semaine nationale

Sur la scène canadienne, la Semaine nationale sans fumer, présentée par le Conseil canadien pour le contrôle du tabac (CCCT), avait pour thème « Ma raison d’arrêter… ». Le 24 janvier, les fumeurs étaient encouragés à prendre congé de leur cigarette, ne serait-ce que pour une journée, dans le cadre du Mercredi sans tabac, un événement qui revient tous les ans. En raison d’un manque de budget, le CCCT n’a cependant pas été en mesure de produire de matériel promotionnel, ni de faire en sorte que la campagne ait l’envergure qu’on lui connaît habituellement.

Extraits des témoignages télé diffusés en janvier 2007

« À l’adolescence, c’est en plein le moment où on tente de se forger une personnalité, une identité, et on peut faire un paquet de choses pour être accepté dans un groupe. Moi, ma gang d’amis du secondaire ne m’a jamais mis de pression pour que je commence à fumer. Elle a respecté mes choix, sans jamais m’écarter de ses activités. Et pour ça, j’aimerais vous dire aujourd’hui un gros merci. » – Sébastien Benoît, Radio-Canada

« Merci les enfants d’avoir trouvé LA phrase magique pour inciter vos parents à arrêter de fumer, comme par exemple : « Maman, pourquoi tu fumes? J’aimerais tellement te garder longtemps auprès de moi ». Félicitations aux parents de les avoir entendues ces phrases-là. Et merci d’offrir un avenir sans fumée à vos enfants; c’est tellement un beau cadeau à leur faire. » – Annie Brocoli, TVA

« Papa, je tiens à te remercier parce que, quand t’as arrêté de fumer, j’avais à peu près 10 ans, et tu t’es mis à faire du jogging pour t’enlever le goût de la cigarette, et tu m’as demandé si je voulais en faire avec toi. À partir de ce moment-là, tu ne sauras jamais à quel point tu m’as appris comment la santé c’est important. Mais le plus beau là-dedans, c’est qu’on s’est rapproché énormément, et ça, je vais t’en être éternellement reconnaissant. Merci p’pa. » – Joël Legendre, TVA

« Maman, je veux te remercier d’avoir enfin commencé à penser à arrêter de fumer. Je le sais que ça n’a l’air de rien comme ça, mais il faut bien commencer quelque part, et souvent, le plus difficile c’est de prendre la décision d’arrêter de fumer, surtout quand comme toi, on fume depuis plus de quarante ans. Alors je veux te dire que je suis avec toi dans cette aventure-là, que je t’aime, et surtout que je crois en toi. » – Marianne Moisan, Vrak TV

Josée Hamelin