La 15e Conférence mondiale célèbre l’adoption des emballages neutres australiens

La directrice générale de l’OMS Margaret Chan attaque l’industrie du tabac 
La Dre Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’a pas perdu de temps pour s’en prendre à l’industrie du tabac lors d’une conférence de presse où elle rappelait l’importance et la portée de la 15e Conférence mondiale sur le tabac ou la santé (15th World Conference on Tobacco or Health – WCTOH).

« Cette conférence se tient à un moment charnière des efforts déployés pour débarrasser le monde d’une dépendance mortelle, a déclaré la Dre Chan. Pourquoi les mesures antitabac sont-elles nécessaires? Parce que les grands cigarettiers, promoteurs d’une industrie méprisable, utilisent toutes sortes de tactiques pour compromettre et saper les efforts des pays soucieux de protéger leur population. Cette conférence nous offre une occasion extrêmement importante de mobiliser nos efforts pour soutenir les pays dont l’industrie conteste les lois devant les tribunaux. L’Australie, la Norvège, l’Uruguay et la Turquie sont poursuivis par l’industrie pour avoir adopté des mesures destinées à protéger leur population. »

Dre Margaret Chan, directrice générale de l’OMS

Plus tard au cours de cette Conférence mondiale, qui s’est tenue au Centre Suntec dans la ville (et République) de Singapour du 19 au 24 mars et a réuni 2600 délégués représentant 129 pays, la Dre Chan a souligné l’importance d’éradiquer le tabagisme dans le monde alors que nous traversons une crise financière. « Dans un monde secoué par des turbulences économiques et aux prises avec une population vieillissante, une progression des maladies chroniques et une montée en flèche des coûts de santé, il est impératif de s’attaquer à cette cause majeure et évitable de maladies et de décès. Nous disposons d’un outil pour le faire : la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). »

Mise au point en réponse à la mondialisation de l’épidémie du tabagisme, la CCLAT est considérée comme l’un des traités les plus appuyés dans l’histoire des Nations Unies, avec 174 pays signataires.

Représentation canadienne

Jusqu’à récemment, le Canada était un leader mondial de la lutte antitabac. Mais ce n’est plus le cas. À la Conférence mondiale de 2012, le Canada n’avait rien à annoncer et aucune représentation politique. Malgré l’introduction des nouvelles mises en garde cette année avec des images graphiques, la plus grande histoire dans la lutte antitabac au Canada s’est produite peu après la Conférence, lorsque le financement de la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme (SFLT) a été coupé de 35 % (voir Info-tabac no 92, pages 6 et 7).

Avec cette dernière ronde de coupures, le budget de la SFLT a maintenant été réduit de 40 millions $ au cours des six dernières années, passant de 68 millions $ en 2006 à 28 millions $ en 2012. Malgré les compressions budgétaires et le manque de mesures progressistes ces dernières années dans le cadre du tabagisme, le Canada a été extrêmement bien représenté à la WCTOH avec 71 délégués, y compris l’épidémiologiste Prabhat Jha et le journaliste Stan Shatenstein, qui ont tous deux reçu un prix Luther L. Terry pour leur contribution exceptionnelle dans le domaine de la lutte antitabac.

Au cours des séances plénières et des tables rondes, notre pays a également été représenté par un tableau de chercheurs et de défendeurs de la lutte antitabac. Avec 12 présentateurs, seuls les États-Unis et l’Inde avaient plus de conférenciers à Singapour que le Canada, mais c’est l’Australie qui a volé le spectacle, après avoir dépassé tous les autres pays au cours des dernières années avec de nouveaux développements dans l’emballage, la fiscalité, les campagnes médiatiques et le financement gouvernemental pour les initiatives de lutte antitabac.

Loi australienne sur les emballages neutres

La loi australienne sur les emballages neutres de cigarettes a été l’accomplissement le plus célébré à la Conférence, surtout en raison des craintes qu’elle a suscitées au sein de l’industrie du tabac. Les cigarettiers craignent que cette loi novatrice ne se propage à travers le monde à l’instar des avertissements illustrés introduits par le Canada en 2000. D’autant plus que, avec l’interdiction totale de publicité sur les produits du tabac ratifiée par 174 pays dans la CCLAT, les paquets de cigarettes représentent le dernier bastion publicitaire de l’industrie. La loi australienne, adoptée en 2011, impose des emballages sans image de marque; seul le nom de la marque peut figurer en caractères uniformes sur la partie de couleur brun terne du paquet.

Pendant une séance plénière sur « l’expérience australienne des emballages neutres », Jane Halton, secrétaire du ministère australien de la Santé et du Vieillissement, a parlé de l’importance d’une approche nationale intégrée de lutte antitabac. « Il s’agit d’un partenariat entre le gouvernement, les organismes de santé publique et notre bureaucratie. Nous devons aligner nos efforts pour faire face aux tactiques sournoises et insidieuses des grands cigarettiers. »

En introduisant la cérémonie de remise des prix Luther L. Terry, la Dre Chan a salué « le courage du gouvernement australien d’instaurer l’emballage neutre ». Pour la force de cette loi novatrice sur les emballages neutres, le prix Luther L. Terry de leadership remarquable de la part d’un organisme gouvernemental a été remis au ministère de la Santé et du Vieillissement représenté par Jane Halton; des prix Terry ont été également décernés à Michael Daube (distinction pour carrière exceptionnelle) et à Melanie Wakefield (distinction pour contribution à la recherche) pour souligner leur rôle dans la promotion des emballages neutres.

Solutions finales : s’attaquer au vecteur

Plusieurs groupes de lutte antitabac préconisent l’élaboration d’une stratégie finale contre le tabagisme, et quelques gouvernements ont adopté des mesures pour mettre fin au tabagisme. Est-il possible d’atteindre une prévalence proche de zéro en interdisant progressivement la consommation de produits du tabac ou en interdisant carrément leur vente?

Ruth E. Malone, éditrice de Tobacco Control, a défini la solution finale ainsi : « La solution doit aborder le tabagisme comme un problème de société, et non comme un problème de comportement individuel; elle doit englober les aspects liés à la santé et les enjeux politiques de l’épidémie de tabagisme et, finalement, elle doit dénormaliser non seulement la consommation de tabac, mais toute l’industrie du tabac. »

L’idée d’une solution finale au tabagisme est un sujet d’actualité pour les défenseurs de la lutte antitabac et plusieurs pays ont adopté des stratégies pour mettre fin à la consommation de tabac, notamment la Nouvelle-Zélande, la Finlande, le Bhoutan et, tout récemment, l’île australienne de Tasmanie.

L’une des stratégies finales les plus novatrices est celle mise au point par Heng Nung Koong du Centre national du cancer de Singapour. Le mouvement, qui s’appelle Towards Tobacco-Free Singapore (Vers un Singapour sans tabac), s’est donné le but ambitieux de convaincre les politiciens de Singapour d’interdire la vente des produits du tabac à toute personne née après 2000.

Comme le résumait Judith Mackay, conseillère spéciale à la World Lung Foundation, « le principe est qu’aucun enfant né après le 1er janvier 2000 ne pourra acheter de cigarettes à Singapour. Je ne veux pas dire jusqu’à l’âge de 18 ans, mais jamais de sa vie, ainsi nous aurons toute une génération sans fumée ».

À Singapour, le gouvernement examine prudemment la proposition. Le directeur général du Conseil de promotion de la santé de Singapour, Ang Hak Seng, a exprimé quelques réserves à propos de l’interdiction proposée : « Il n’est pas si simple d’interdire les produits du tabac. Les intervenants sont nombreux et la solution ne doit pas polariser la communauté. L’idée est intéressante, nous l’étudions et nous évaluons sa faisabilité, mais elle comporte quelques défis. »

Mme Cynthia Callard de Médecins pour un Canada sans fumée

L’interdiction progressive des produits du tabac est une des solutions finales proposées. Cependant, Cynthia Callard, directrice de Médecins pour un Canada sans fumée, offrait une perspective plus globale, décrivant la capacité des grands cigarettiers de recruter des nouveaux fumeurs et soulignant le besoin de s’attaquer à la cause première du problème : l’industrie elle-même. « Si vous considérez que l’industrie du tabac est capable de s’adapter à ses clients de la même façon qu’elle adapte ses produits, vous comprendrez que le problème est encore plus complexe. Même dans les pays où nous pensons réaliser des avancées, si nous arrêtons de parler de prévalence et commençons à parler en nombres absolus de fumeurs, nous constatons que nous n’avons pas beaucoup progressé. Il y avait six millions de fumeurs au Canada en 1965, et il y a six millions de fumeurs au Canada aujourd’hui. »

« Si nous voulons faire mieux, nous devons faire les choses autrement, a-t-elle ajouté. S’attaquer au vecteur de la maladie, par exemple. Nous avons ciblé nos efforts de lutte antitabac des 25 dernières années sur les fumeurs : nous avons appris aux enfants qu’ils ne devaient pas fumer et nous avons essayé de convaincre les fumeurs d’arrêter. Nous sommes ensuite passés à la prochaine étape, avec l’interdiction de la publicité et la création de lieux publics sans fumée. Mais nos efforts visant les compagnies de tabac ont été beaucoup trop modestes. »

Publié tout récemment par Robert Proctor, un historien de l’Université Stanford, le livre Golden Holocaust: Origins of the Cigarette Catastrophe and the Case for Abolition (L’Holocauste doré : les origines de la catastrophe de la cigarette et un appel à l’abolition), a suscité d’excellentes critiques pour son analyse rigoureuse des documents de l’industrie du tabac. L’auteur a relancé à Singapour l’idée de s’attaquer au vecteur avec une diatribe en dix points sur les conspirations et les manipulations de l’industrie du tabac qui lui a valu de chaleureux applaudissements :

« À ces personnes qui déclarent que l’industrie dit aujourd’hui la vérité, j’aimerais souligner qu’à ma connaissance, aucune compagnie de tabac n’a encore admis que des millions de gens meurent chaque année des suites du tabagisme. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis que la dépendance à la nicotine cause la mort. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis avoir délibérément ciblé les enfants. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis avoir menti au public. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis avoir conspiré pour cacher les dangers de la cigarette. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis avoir manipulé la composition chimique de la nicotine pour accroître, créer et soutenir l’effet de dépendance. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis que les filtres sont une vaste supercherie. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis que les cigarettes vendues aujourd’hui sont tout aussi meurtrières que celles d’hier. Aucune compagnie de tabac n’a encore admis que les cigarettes créent une dépendance aussi forte que l’héroïne ou la cocaïne. Et aucune compagnie de tabac n’a encore admis que les cigarettes sont une des principales causes des feux de forêt et des décès par incendie dans le monde. Et finalement, aucune compagnie de cigarettes ne s’est encore excusée pour l’un ou l’autre des dix points que je viens d’exposer. »

L’historien, lui-même en faveur d’une interdiction totale de la vente et de la fabrication des produits du tabac, a également soumis un rapport d’expert de 102 pages déposé comme preuve au recours collectif de 27 milliards $ qui a lieu à Montréal.

Son rapport décrit l’histoire sordide de l’industrie canadienne du tabac et, à l’instar de son livre, contient une analyse des documents internes des grands cigarettiers. Robert Proctor paraîtra en cour cet automne et son témoignage pourrait contribuer à livrer un coup fatal à l’industrie canadienne du tabac. Tout porte à croire que l’octroi aux requérants d’un montant de près de 27 milliards $ provoquerait la faillite des grands cigarettiers au Canada.

« Et qu’arrivera-t-il ensuite?, demande Cynthia Callard. Que ferons-nous si l’industrie du tabac fait faillite? Est-ce qu’on dira :‘Bon, une autre entreprise peut s’installer’? Ou est-ce qu’on dira :‘Maintenant on a la chance de faire différemment’? »

La faillite de l’industrie pourrait être la grande solution finale canadienne.

Article 5.3 de la CCLAT : protéger les politiques du gouvernement de toute ingérence de l’industrie du tabac

Un thème est revenu régulièrement pendant la conférence : il est temps de passer de la surveillance de l’industrie du tabac à son attaque, afin d’empêcher l’ingérence des compagnies transnationales dans les décisions politiques.

L’article 5.3 de la CCLAT énonce qu’« en définissant et en appliquant leurs politiques de santé publique en matière de lutte antitabac, les Parties veillent à ce que ces politiques ne soient pas influencées par les intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac, conformément à la législation nationale. » Cet article vise à offrir un cadre de travail qui permettrait aux pays d’empêcher l’ingérence de l’industrie du tabac dans leurs décisions politiques et de protéger la lutte antitabac des intérêts commerciaux de l’industrie du tabac.

Selon Stella Bialous, présidente de Tobacco Policy International, « investir dans les fonds sociaux et cesser d’investir des fonds de pension publics dans les compagnies de tabac constituent deux moyens d’aller dans cette direction et de faire plus que de la simple surveillance. Sur les 174 signataires de la CCLAT, seuls deux pays ont cessé d’investir leurs fonds de pension publics dans les compagnies de tabac. En ce qui concerne la dénormalisation des compagnies de tabac dans le milieu des affaires, a ajouté Mme Bialous, notre bilan est pitoyable. »

Bref, tant que les gouvernements et les sociétés passeront sous silence la pandémie du tabagisme, qu’ils continueront d’investir dans les compagnies de tabac et feront des affaires avec elles, les compagnies de tabac resteront extrêmement rentables. Pour compliquer davantage la situation et contribuer à la rentabilité croissante des compagnies de tabac, il est devenu très facile pour les entreprises de faire valoir leurs responsabilités sociales à leur avantage.

M. Gregory N. Connolly de l’Université Harvard (Boston, É.-U.)

En déplaçant la culture du tabac et la fabrication des produits du tabac des pays riches vers les pays en développement, l’industrie crée des emplois dans les pays pauvres tout en réduisant ses coûts. Les compagnies de tabac savent comment approcher les organismes de secours humanitaire constamment en quête de financement et leur offrir des dons pratiquement impossibles à refuser, même si cela constitue une forme de publicité. D’après Gregory N. Connolly, directeur du Center for Global Tobacco Control de la Harvard School of Public Health, « l’industrie a adopté un plan stratégique pour gagner les pays en développement et transformer les marchés ». La première phase est l’arrivée des compagnies de tabac transnationales dans les marchés en développement et « l’achat des compagnies de tabac [locales] ».

Gregory N. Connolly signale que le transfert des activités agricoles et des usines de fabrication vers les pays à faibles revenus se poursuivra avec la consolidation des compagnies de tabac transnationales. Non seulement leur est-il plus économique de mener leurs activités dans les pays en développement, mais il leur est aussi plus facile d’influer sur les politiques publiques de ces pays. Sans compter que les risques de recours collectifs de plusieurs milliards $ ou de poursuites de recouvrement du coût des soins de santé y sont moins probables.

Ce déplacement des activités rend la surveillance de l’industrie du tabac de plus en plus difficile, mais c’est là qu’entre en jeu le projet Cigarette Citadels Mapping.

Le projet de cartographie Cigarette Citadels Mapping

Pour pallier à une lacune de la CCLAT – faire peser la responsabilité d’agir sur les défenseurs de la lutte antitabac, les chercheurs et les consommateurs plutôt que sur l’industrie elle-même – Matthew Kohrmann a voulu « changer ce paysage et offrir un nouveau cadre de réflexion pour ce problème de santé ». Nous lui devons le projet Cigarette Citadels Mapping.

« La CCLAT comporte de nombreux points forts, affirme Matthew Kohrmann, professeur agrégé du Département d’anthropologie de l’Université Stanford, mais aussi quelques lacunes importantes. Une de ses plus grandes lacunes est qu’il s’agit essentiellement d’un document axé sur la demande, où la responsabilité d’agir revient aux défenseurs de la lutte antitabac, aux gouvernements, aux fumeurs et aux fumeurs potentiels. Ne manque-t-il pas quelque chose dans cette équation? La CCLAT fait, en grande partie, abstraction de l’industrie. »

En réponse à cette lacune, Kohrman a développé le projet de cartographie des cigarettes Citadels « pour fournir une nouvelle optique pour penser à ce domaine de préoccupation pour la santé ». Le projet Citadels utilise des applications Internet – surtout Google Earth et Google Maps – pour indiquer l’emplacement des usines de cigarettes dans le monde.

« Ce projet permet à quiconque d’observer avec précision dans quelles localités autour du monde des cigarettes se sont produites, dit Kohrman. Il utilise également la technologie par satellite de sorte que vous pouvez effectuer un zoom et apprendre si les usines sont situées à côté d’une école ou d’un hôpital. »

Les implications de ce projet novateur ne sont pas encore connues, mais son objectif est d’offrir aux scientifiques une nouvelle orientation de recherche. Avant le lancement du projet Citadels en septembre 2010, nous en savions fort peu sur le nombre d’usines de fabrication de cigarettes dans le monde ou leur emplacement. Le projet a permis de recenser plus de 450 usines de cigarettes, dont seulement cinq au Canada : une usine de Philip Morris, à Québec, et deux usines de JTI-Macdonald, une à Montréal et l’autre à Brampton, en Ontario. Il y a aussi deux usines plus petites : une à Ohsweken, en Ontario (Grand River Enterprises), et une à Odanak, au Québec (les entreprises Abenaki/Choice Tobacco).

Remarquablement absent de cette image canadienne est le plus grand cigarettier au pays, Imperial Tobacco Canada (ITC). Comme la plupart des grands fabricants, ITC a déménagé ses usines des pays à revenus élevés, comme le Canada, vers des pays à faibles revenus. Dans le cas d’ITC, ses deux dernières grandes usines canadiennes, de Montréal et Guelph, ont été fermées en 2003 et en 2006, respectivement. Leurs opérations ont été déplacées à Monterrey, au Mexique, où la quasi-totalité des produits de l’ITC sont fabriqués avant d’être expédiés au Canada.

Un des plus grands accomplissements du projet Citadels est d’offrir au public des renseignements inédits sur chaque usine, comme leur emplacement exact, les numéros de téléphone et de télécopieur, et une description générale des marques de cigarettes produites par chaque usine et du marché ciblé.

Pour voir la carte, visitez le site https://www.stanford.edu/group/tobaccoprv/cgi-bin/wordpress/

Bloomberg promet 220 millions $ de plus pour lutter contre l’épidémie du tabac

Dans son discours d’introduction à la remise des prix de Bloomberg pour la lutte antitabac globale, le philanthrope et maire de New York Michael Bloomberg a annoncé que Bloomberg Philanthropies affecterait une somme supplémentaire de 220 millions $ sur les quatre prochaines années pour soutenir des initiatives globales dans la lutte antitabac. « Nous devons cibler les régions où le nombre de fumeurs est le plus élevé et où l’industrie du tabac utilise ses tactiques les plus destructrices, a-t-il expliqué. Nous devons encourager les gouvernements à recourir à la mesure la plus efficace : une hausse des taxes. Et nous devons continuer à travailler avec les gouvernements pour faire adopter les politiques efficaces de lutte contre le tabagisme. C’est la lutte à venir. »

L’aspect le plus redoutable de « la lutte à venir » est peut-être la lutte contre l’argent de l’industrie du tabac. Comme la Dre Chan a souligné à plusieurs reprises à Singapour, l’industrie du tabac a des poches profondes et est d’une impitoyabilité notoire pour déposer des plaintes contre toute mesure de santé publique qui cible le tabac.

En Australie, quatre compagnies de tabac transnationales ont entamé des procédures judiciaires contre le gouvernement, afin de contester la législation des emballages neutres. Au Canada, aux États-Unis et en Uruguay, les compagnies de tabac contestent les nouvelles mesures gouvernementales sur les mises en garde graphiques. En Norvège, Philip Morris conteste l’interdiction d’affichage.

Les prix Luther L. Terry récompensent les réalisations exceptionnelles dans la lutte mondiale contre le tabac. Ces distinctions sont nommées en l’honneur du Dr Luther L. Terry, qui a rédigé le premier rapport du Surgeon General américain sur le tabac et la santé en 1964.

Les prix ont été créés et sont financés par la Société américaine du cancer pour reconnaître les individus et les organisations qui perpétuent l’héritage du Dr Terry en faisant un travail de pionnier dans la lutte antitabac.

Les prix Luther L. Terry

Les prix Luther L. Terry récompensent les réalisations exceptionnelles dans la lutte mondiale contre le tabac. Ces distinctions sont nommées en l’honneur du Dr Luther L. Terry, qui a rédigé le premier rapport du Surgeon General américain sur le tabac et la santé en 1964.

Les prix ont été créés et sont financés par la Société américaine du cancer pour reconnaître les individus et les organisations qui perpétuent l’héritage du Dr Terry en faisant un travail de pionnier dans la lutte antitabac.

Geoffrey Lansdell