Horacio Arruda succède à Alain Poirier comme directeur national de santé publique
Juillet 2012 - No 92
Il devient responsable de la lutte contre le tabagisme au Québec
Le 9 mai, le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Yves Bolduc, a annoncé la nomination du Dr Horacio Arruda au poste de directeur national de santé publique (et sous-ministre adjoint par le fait même).
Le Dr Arruda entrera en fonction le 1er août, en remplacement du Dr Alain Poirier, lequel se retire après neuf années à cette haute responsabilité. Âgé de 51 ans et détenteur d’un doctorat en médecine de l’Université de Sherbrooke, M. Arruda travaillait déjà depuis 2000 au même endroit à titre de directeur de la protection. Lui et son patron qu’il remplacera, normalement peu connus du grand public, ont été passablement visibles dans les médias lors de la crise de la grippe H1N1 en 2009.
« Le docteur Horacio Arruda a une longue expérience dans le champ de la santé publique, et il possède une connaissance fine des rouages du réseau de la santé et du Ministère, a déclaré le ministre Bolduc par voie de communiqué. Ce sont là des atouts de taille qui lui permettront de relever les défis qui se posent en matière, par exemple, de prévention, de promotion de la santé, de protection de la santé publique et de surveillance de l’état de santé de la population. Je profite aussi de l’occasion pour remercier et saluer le travail accompli avec compétence et brio par son prédécesseur, le docteur Alain Poirier. »
Mieux vaut prévenir que guérir
La santé publique, faut-il le préciser, est le secteur qui veille surtout à éviter les maladies, plutôt qu’à les soigner. On peut rappeler une ancienne définition de Charles-Edward Winslow publiée dans la revue Science en 1920 : « La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et de promouvoir la santé et l’efficacité physiques à travers les efforts coordonnés de la communauté pour l’assainissement de l’environnement, le contrôle des infections dans la population, l’éducation de l’individu aux principes de l’hygiène personnelle, l’organisation des services médicaux et infirmiers pour le diagnostic précoce et le traitement préventif des pathologies, le développement des dispositifs sociaux qui assureront à chacun un niveau de vie adéquat pour le maintien de la santé, l’objet final étant de permettre à chaque individu de jouir de son droit inné à la santé et à la longévité. »
La prévention et le renoncement au tabac tiennent une place importante dans la santé publique, compte tenu du cortège impressionnant de maladies graves causées ou aggravées par sa consommation. On pense surtout à différents cancers, dont l’implacable cancer du poumon, mais aussi à des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Près d’une trentaine de Québécois décèdent chaque jour, en moyenne, de maladies causées par le tabagisme, selon une évaluation de Santé Canada pour l’année 2002. Cette évaluation est endossée par le Ministère qui l’utilise dans ses documents comme étant la situation actuelle (10 400 morts par année au Québec).
Le dossier du tabagisme relève d’un des cinq secteurs de la Direction nationale de la santé publique, soit celui de la « Direction de la prévention des maladies chroniques et des traumatismes », dirigée par la Dre Marie Rochette, en poste depuis 2007. Ce secteur est à son tour divisé en plusieurs départements, dont le « Service de la promotion des saines habitudes de vie », lequel a pour chef Caroline de Pokomandy-Morin depuis l’automne 2011.
Yovan Fillion
C’est dans ce département que l’on retrouve finalement le « Service de lutte contre le tabagisme (SLCT) », dont le coordonnateur est Yovan Fillion depuis avril dernier. M. Fillion détient une formation en activité physique et une expérience de près de 10 ans dans la fonction publique. La promotion de saines habitudes de vie constituait déjà l’essentiel de son parcours.
En plus d’un petit groupe de professionnels (à peine une demi-douzaine), le SLCT compte une vingtaine d’inspecteurs basés à Québec ou à Montréal, lesquels voyagent à travers la province pour voir au respect de la Loi sur le tabac. Cette loi interdit notamment de fumer dans les restaurants et les bars depuis mai 2006.
Denis Côté