Casino de Montréal : 75 % de la superficie est non-fumeur

Le lundi 7 janvier, le Casino de Montréal mettait en vigueur le récent amendement de la Loi sur le tabac le concernant. À cause de l’aménagement particulier des lieux, pas moins de 75 % de la superficie a été consacrée non-fumeur, soit au-delà du nouveau seuil légal de 60 %.

Lors de notre visite, un dimanche après-midi, l’odeur de tabac avait passablement diminuée dans l’ensemble de l’édifice et les fumeurs respectaient la signalisation. Les très rares fautifs se faisaient rappeler la consigne assez rapidement par le personnel.

Des six employés interrogés anonymement, tous étaient enchantés de la transformation. Au service des renseignements téléphoniques du Casino, on a néanmoins remarqué un renversement des plaintes : ce sont maintenant des fumeurs qui appellent pour revendiquer une plus grande place, alors qu’auparavant c’étaient les non-fumeurs qui maugréaient! Selon des amateurs ayant joué en février lors de périodes achalandées, les sections non-fumeurs semblaient pourtant presque aussi fréquentées que les sections fumeurs.

Malgré l’amélioration notable, la séparation des sections n’est pas aussi efficace qu’au casino situé à Gatineau, où toute la section fumeur est regroupée dans un même lieu isolé. À Montréal, de petites sections fumeurs réparties à bien des endroits créent de la confusion tout en permettant la circulation de la fumée dans l’ensemble des lieux. L’ancien pavillon de la France est constitué d’étages ouverts donnant sur une cour intérieure commune. Quant au troisième casino, à La Malbaie, il n’est pas doté, lui non plus, de murs entre les sections fumeurs et non-fumeurs.

Pour sa part, le Cabaret du Casino de Montréal continue à défier la loi en permettant de fumer durant le repas qui précède les spectacles. Même si elle n’est accessible qu’aux adultes, une aire de restauration doit être au moins 60 % non-fumeur selon la loi. Les autres restaurants des casinos sont conformes à cette disposition. À Gatineau, au Casino du Lac-Leamy (son nouveau nom), la salle de spectacle est en tout temps non-fumeur; aménagée en rangées, elle n’offre toutefois pas de repas.

À Montréal, des représentants de la direction et du syndicat ont indiqué que la prochaine étape, en octobre 2003, consistera à interdire de fumer aux tables de jeu. Déjà les fumeurs se butent à plusieurs tables non-fumeurs dans leurs propres sections « fumeurs », maintenant réduites.

Président du syndicat des croupiers, Roger Leclerc qualifie de « grand pas en avant » la transformation de janvier, en ajoutant qu’un casino 100 % non-fumeur serait le prochain grand pas. Regroupés en syndicats forts et actifs, les employés des casinos ont joué un rôle déterminant dans l’amélioration de leur environnement de travail. Quant au gouvernement québécois, propriétaire des lieux, il s’est distingué en amendant sa Loi sur le tabac en novembre dernier pour y inclure les casinos.

Par leur achalandage important et leur clientèle adulte, similaire à celle des bars, les casinos québécois contribuent maintenant à l’éducation du public concernant les droits des non-fumeurs. Ces trois casinos sont pratiquement les seuls endroits au Québec à offrir des video-pokers sans fumée!

Denis Côté