Commandites du tabac refusées

Il reste encore des organisateurs de grands événements capables de résister aux tentatives de séduction de l’industrie du tabac. Le Salon National du Grand Air, tenu au Stade Olympique du 19 au 23 mars, a refusé deux offres de commandites de la part de compagnies de cigarettes (2 compagnies sur 3).

Selon son directeur, M. Michel Bibeau, la vocation plein air et nature de l’exposition n’allait pas de pair avec le tabac. « Même si plusieurs de mes collègues et moi-même sommes fumeurs, nous avons refusé les offres des compagnies de cigarettes pour des raisons d’éthique », explique-t-il.

Les organisateurs n’ont toutefois ni interdit ni réglementé l’usage du tabac lors de leur événement. M. Bibeau n’avait pas envie « d’engager 55 agents de sécurité pour empêcher les visiteurs de fumer dans un Stade où le toit est à 220 pieds de haut », se défend-il. Ce premier salon du genre a connu un immense succès avec 125 000 visiteurs, et ce sans commandite de tabac…

Depuis 1995, la publicité des marques de cigarettes est disparue du Stade Olympique. Elle a été remplacée notamment par des annonces antitabac de Santé Canada et par celles de Pharmaprix, compagnie-soeur d’Imperial Tobacco. Comme pour éviter que l’on puisse féliciter la Régie des installations olympiques d’avoir éliminé la publicité du tabac, très présente avant 1995 (malgré la loi devant l’interdire!), on a laissé deux petites affiches de Player’s près de l’entrée.

Le tabac au salon

Les deux autres principaux centres de congrès de Montréal tentent quant à eux de limiter la fumée de tabac lors des expositions. La Place Bonaventure et le Palais des Congrès ont maintenant de grosses affiches d’interdiction de fumer à l’entrée de leurs salles principales. Cependant, personne ne semble voir à l’application de l’interdiction.

Au Salon de Golf et Vacances de Montréal au Palais des Congrès, du 14 au 16 mars, on retrouvait même un cendrier à tous les 10 mètres environ. À voir la quantité et le luxe des kiosques de ce Salon, on peut supposer que la pratique du golf ne s’écroulera pas avec l’entrée en vigueur de la loi C-71.

Au Centre des Congrès de Québec, selon la responsable des communications, Mme Ann Cantin, il est interdit de fumer dans les réunions, sauf sur demande expresse du client. Les congressistes peuvent fumer dans les corridors. Lors des expositions, on laisse le choix à l’organisateur.

Les récents salons de l’habitation (50 000 visiteurs), du livre, des artisans, des fleurs et de l’informatique étaient sans fumée. Les agents de sécurité voient alors au respect du règlement.

Denis Côté