Vers une génération de non-fumeurs, un projet à la fois‎

La Direction de santé publique de Montréal lance trois nouveaux projets pour prévenir le tabagisme chez les jeunes.

Une génération complète de non-fumeurs : tel est l’ambitieux objectif que poursuit la Direction de santé publique (DSP) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal en annonçant le financement de trois nouveaux projets de prévention et de cessation tabagique chez les 11-24 ans.

Les jeunes aux commandes
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Randala Mouawad

Ces projets collent aux meilleures pratiques des programmes scolaires et communautaires : ils mettent les jeunes aux commandes ou travaillent sur des facteurs de protection contre l’usage du tabac (le développement de compétences, par exemple). « Nous avons aussi privilégié les projets qui ciblaient des territoires avec un haut taux de tabagisme chez les jeunes et une grande densité de points de vente », ajoute Randala Mouawad, agente de planification, de programmation et de recherche à la DSP de Montréal.

Dans le sud-ouest de l’île, ReSpire forme de jeunes leaders à lutter contre le tabagisme par la voie de l’animation d’émissions de radio, entre autres. L’objectif : qu’à leur tour, ces jeunes sensibilisent leurs amis et leurs proches. Dans Villeray, la Corporation d’éducation jeunesse organise des formations par et pour les jeunes de 4e et 5e secondaire afin que ces derniers sensibilisent leurs camarades de 1re secondaire. Les thèmes? L’intégration à l’école et les manipulations de l’industrie du tabac, par exemple. Enfin, LaSalle sans tabac intègre des activités sur le tabagisme à celles de trois organismes (Destination Travail, Maison des jeunes de LaSalle et Cumulus). Parmi les activités proposées, mentionnons la création de publicités antitabac ainsi que des discussions sur la dépendance.

Accroître l’expertise des milieux

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Chacun des projets durera de 10 à 12 mois et recevra entre 20 000 $ et 50 000 $. La DSP souhaite toutefois que ces derniers se poursuivent au-delà de cette période. Elle facilitera donc un transfert des connaissances pour mieux outiller les organismes. Ainsi, avant de se lancer, tous les organismes retenus auront droit à une rencontre individuelle avec le Conseil québécois sur le tabac ou la santé, bien connu pour son expertise auprès des jeunes. « Nous accompagnerons également les projets pendant toute l’année », précise Mme Mouawad.

La DSP lutte depuis de nombreuses années contre le tabagisme et les inégalités sociales de santé. En 2013, elle a publié un ambitieux Plan de lutte contre le tabagisme 2012-2015 puis, en 2014, Montréal sans tabac : pour une génération de non-fumeurs : une série d’engagements impliquant plus de 80 partenaires. Cette année marque un pas additionnel vers cet objectif d’envergure.

Y a rien de plus dégueu : de retour pour une cinquième année

Le tabac, ça reste dans les vêtements et les cheveux et ça sent mauvais. Bref, « c’est pas attirant ». C’est le message qu’a envoyé le ministère de Santé et des Services sociaux (MSSS) aux jeunes de 11 à 14 ans dans l’édition 2016 de la campagne Y a rien de plus dégueu. Cette campagne annuelle qui a débuté en 2011 (avec une pause en 2014) poursuit toujours le même objectif : décourager les jeunes de prendre une première bouffée et encourager ceux qui fument à écraser.

La cible est bien choisie : les jeunes qui terminent le primaire ou débutent le secondaire représentent le groupe le plus à risque de s’initier au tabac. Après deux années sur le thème de Magane pas tes organes, le MSSS a misé en 2016 sur la désapprobation sociale entourant l’usage du tabac. En effet, la plupart des jeunes ne fument pas alors qu’au début de l’adolescence, être accepté par ses camarades est très important. Un message qui a été dit et répété sur le Web, sur la page Facebook Y a rien de plus dégueu, à la télévision et dans les milieux jeunesse, entre autres.

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Anick Labelle