Nouvelles brèves

Commandos Oxygène

Dans le cadre du programme de la Gang allumée pour une vie sans fumée, du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), le Commando Oxygène sensibilisera bientôt la population, et surtout les jeunes, aux dangers de la fumée de tabac ambiante (FTA). Par le biais de courtes interventions théâtrales, présentées à l’improviste dans des lieux de grande affluence, des Commandos, formés de jeunes de 12 à 18 ans, démasqueront les effets de cette « empoisonneuse ».

« Avec le Commando Oxygène, on veut dire que la fumée de cigarette ne fait pas juste puer, elle tue aussi », indique sa responsable, Linda Couture. Financé par Santé Canada, le projet consiste en cinq scénarios prêts à être joués. Élaborées par ImproCible communication théâtrale, ces mises en scène peuvent être interprétées par des groupes d’une dizaine de jeunes.

Les intervenants des maisons de jeunes, des centres de loisirs et des écoles des quatre coins du Québec sont invités à monter un commando qui « frappera » dans leur région respective. Les personnes qui désirent obtenir un guide d’intervention (disponible en français ou en anglais) peuvent téléphoner à Linda Couture au 514 948-5317 poste 31, ou lui envoyer un courriel : lcouture@cqts.qc.ca. Le CQTS espère qu’au moins 25 commandos auront été formés d’ici novembre 2005. La plupart des costumes sont par ailleurs prêtés par l’organisme.

Profits en baisse

Après des décennies de hausses régulières des profits, le géant canadien Imperial Tobacco connaît une baisse de ses bénéfices. Pour les six premiers mois de 2004, la compagnie enregistre des diminutions respectives de 17 % du volume de ses ventes, et de 16 % de ses bénéfices d’exploitation (en excluant les frais spéciaux de la fermeture de l’usine de Montréal). La succursale de British American Tobacco continue toutefois d’empocher des profits extraordinaires, lorsque l’on considère son chiffre d’affaires, son petit nombre d’employés, ou la relative simplicité du produit qu’elle commercialise. Sur des ventes de 774 millions $ en six mois (hormis les taxes sur le tabac), l’entreprise affiche des bénéfices d’exploitation de 403 millions $, soit un ratio de 52 %. Annuellement, cela représente environ 650 000 $ de bénéfices par employé à plein temps.

Chez son plus proche compétiteur, Rothmans, Benson & Hedges, qui a pris le leadership des marques économiques au pays, les profits nets se sont accrus de 28 % durant les trois mois précédant le 30 juin, passant de 18,6 à 23,8 millions $. Les ventes, qui étaient de 141,6 millions $ pour les trois mêmes mois de 2003, ont augmenté à 162,7 millions $. « Les revenus et les profits accrus sont redevables à notre capacité à créer des opportunités dans un marché plus volatil », a déclaré le président John Barnett.

Adolescentes et cinéma

Les adolescentes qui voient leurs idoles fumer au grand écran sont deux fois plus susceptibles de devenir fumeuses que leurs homologues masculins. C’est du moins ce qu’affirme « Do Favorite Movie Stars Influence Adolescent Smoking Initiation? », une étude parue en juillet dans l’American Journal of Public Health.

Réalisée par des chercheurs de l’Université de Californie, l’enquête indique que les différences entre les types de films regardés par les garçons et les filles peuvent expliquer cette influence malsaine. Alors que les adolescentes sondées ont préféré les drames et les films romantiques qui comportaient plusieurs personnages fumeurs, les garçons ont plutôt été attirés par les films d’action et d’aventure dans lesquels l’usage du tabac était plus limité.

Régime de pensions

Au terme d’un congrès tenu au mois d’août à Toronto, l’Association médicale canadienne (AMC) a demandé au gouvernement fédéral de se départir des parts que le régime de pensions du Canada possède dans les compagnies de tabac. Selon l’AMC, le fait d’encourager financièrement une industrie dont les produits tuent annuellement plus de 45 000 personnes au pays, mine les efforts de promotion de la santé publique.

Selon la Presse Canadienne, 95 millions de dollars du régime sont investis dans les compagnies de tabac alors que son actif total est évalué à plus de 73 milliards. L’Office d’investissement du régime de pensions du Canada, qui tient actuellement des audiences publiques sur la performance du régime, doit bientôt déterminer s’il accepte de retirer ses placements des compagnies de cigarettes. L’AMC bénéficie, quant à elle, du soutien du nouveau ministre de la Santé, Ujjal Dosanjh, qui était choqué d’apprendre que des fonds publics sont investis dans le tabac. À son avis, aucune somme ne devrait être dirigée vers cette industrie.

Semaine québécoise sans tabac

Après avoir prôné l’arrêt tabagique pendant six ans, depuis 1999, la prochaine Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, du 16 au 22 janvier 2005, traitera des avantages des lieux sans fumée. Le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), organisateur de la campagne, proposera notamment des capsules télévisées où des personnalités connues témoigneront de leurs difficultés à séjourner dans des lieux enfumés. Ce concept de capsules, diffusées par l’ensemble des réseaux francophones, a connu un succès éclatant au cours des deux dernières années.

En plus de la promotion nationale, véhiculée par le biais d’affiches, de « l’accroche-porte » (qui remplace le signet) et de panobus (publicité sur les autobus), la Semaine 2005 comprendra des activités d’une multitude d’organismes locaux, régionaux et provinciaux. Plus de détails seront disponibles en novembre. En décembre, le Conseil postera l’affiche officielle à environ 40 000 entreprises ou organismes. Selon Michelle Gosselin, coordonnatrice de la campagne, l’information expliquera que la fumée des autres a des conséquences graves : « Ça ne dérange pas seulement, ça rend malade et ça tue. » Pour la planification d’activités se greffant à la Semaine 2005, on peut joindre Mme Gosselin au 514 948-5317, poste 26.

Conférence francophone à Paris

La 2e Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac (CIFCOT-2) aura lieu à Paris, du 18 au 21 septembre 2005. Composé d’une quarantaine de membres provenant de pays francophones d’Europe, d’Afrique, de l’Océan Indien, d’Asie et d’Amérique, le comité scientifique de la Conférence a tenu sa première réunion en juillet. La CIFCOT-2 prévoit faire connaître les stratégies de l’industrie, favoriser le contrôle du tabagisme dans le cadre du développement international, et partager les connaissances en matière de prévention, d’aide à l’arrêt et de protection des non-fumeurs.

Le comité scientifique inclut huit Canadiens : Dr Marcel Boulanger, Neil Collishaw, François Damphousse, Louis Gauvin, Dr Johanne Laguë, Heidi Rathjen, Francis Thompson et Dr Fernand Turcotte. La première Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac a eu lieu au Palais des Congrès de Montréal en septembre 2002, sous l’instigation de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac; elle réunissait plus de 400 participants venus de 24 pays.

Recours collectifs

Un avocat de Terre-Neuve, Ches Crosbie, a déposé cet été une requête dans le but d’intenter un recours collectif contre Imperial Tobacco Canada (ITC). Maître Crosbie affirme que le principal manufacturier de cigarettes au pays a trompé ses clients en mettant en marché des cigarettes « douces » et « légères ». La procédure est engagée au nom de tous les Terre-Neuviens et habitants du Labrador, qui croyaient que de telles cigarettes étaient moins nocives. Entrepris en vertu de la Loi sur les pratiques commerciales de Terre-Neuve, le projet de recours vise à récupérer les recettes qu’ITC a obtenues depuis l’arrivée des douces et légères sur le marché (dans les années 1970).

Au Québec, après six ans de démarches juridiques, les dates d’audition sur l’autorisation de deux recours collectifs ont finalement été fixées du 4 au 17 novembre 2004. Au terme de ces deux semaines, le tribunal devra déterminer s’il sera possible de poursuivre les trois principales compagnies canadiennes de tabac. Tandis que le recours dirigé par le Conseil québécois sur le tabac et la santé espère indemniser les victimes du cancer du poumon, du larynx, de la gorge et de l’emphysème causés par la cigarette, celui des avocats Trudel & Johnston souhaite que les personnes devenues dépendantes de la nicotine puissent obtenir compensation monétaire.

Fin des indemnités pour les cigarettiers

Tel que signalé en juillet par le quotidien montréalais Le Devoir, le gouvernement du Québec ne paiera plus les compagnies de tabac pour les taxes qu’elles doivent percevoir. Contrairement à la majorité des commerçants qui ont toujours perçu leur taxation sans recevoir la moindre compensation de la part de l’État, les compagnies de cigarettes avaient droit à ce privilège.

Grâce à une disposition particulière adoptée il y a un demi-siècle, les cigarettiers bénéficiaient d’un traitement de faveur qui leur donnait environ 2 % du premier million de dollars de taxes et 0,1 % de l’excédent. Depuis le 1er juillet, ces entreprises, pour la plupart multimillionnaires, doivent dorénavant percevoir leurs taxes gratuitement.

Défi « J’arrête, j’y gagne! » 2005

Le Défi « J’arrête, j’y gagne! » sera de retour pour une sixième édition du 1er mars au 11 avril 2005. Depuis son lancement, près de 158 000 fumeurs ont profité du célèbre concours pour tenter de rompre avec le tabac. Aidés d’un parrain non-fumeur, les participants s’engagent à ne pas fumer pendant les six semaines qui suivent le 1er mars. En service tout au long de l’année, le site Internet du Défi et la ligne J’arrête (1-888-853-6666) leur offrent un soutien supplémentaire.

Selon les résultats des années précédentes, environ 70 % des personnes inscrites réussissent à s’abstenir de fumer pendant les six semaines réglementaires. Alors que seulement 6 % des fumeurs qui arrêtent seuls et sans aide, sont toujours non-fumeurs au bout d’un an, cinq fois plus de participants du Défi parviennent à le demeurer.

Cette année encore, les familles seront invitées à déclarer leur milieu de vie sans fumée, dans le cadre de l’Objectif famille sans fumée. Ce volet a pour but de créer un environnement favorable aux fumeurs qui tentent d’arrêter, tout en limitant l’exposition des autres membres de la famille à la fumée de tabac ambiante. Les inscriptions aux activités du Défi se feront à compter du 1er janvier 2005. Plus de détails à venir.

Journées annuelles

Les Journées annuelles de santé publique (JASP) reviennent pour une 8e édition du 29 novembre au 2 décembre prochains, à l’hôtel Reine-Élizabeth de Montréal. Avec pour thème « Sur tous les fronts, bâtir la santé », les JASP 2004 traiteront des différents facteurs (maladies, alimentation, environnement) qui influencent la santé. En tout, plus d’une trentaine de sujets seront approfondis pendant ces quatre jours de formation.

Comme nouveauté, les organisateurs proposent aux participants quatre ateliers méthodologiques abordant la gestion de la santé publique, l’utilisation de la littérature scientifique, la rédaction persuasive de même que les relations avec les médias. Il est préférable de réserver tôt car les places sont limitées.

Une journée entière est consacrée à la problématique du tabac. Le mardi 30 novembre, sept intervenants et chercheurs de renom démystifieront le tabagisme féminin. Ils expliqueront entre autres comment les compagnies de tabac ciblent cette clientèle particulière. Le tout se terminera par une table ronde animée par le Dr Fernand Turcotte, professeur de santé publique à l’Université Laval. Les intervenants seront : Stella Aguinaga Bialous, Jennifer O’Loughlin, Lorraine Greaves, Roxane Néron, Alain Rochon et Ann Royer.

Le programme officiel des JASP 2004 est disponible sur le site Internet de l’Institut national de santé publique du Québec, au www.inspq.qc.ca.

Universités et collèges financés par l’industrie

Une étude, réalisée ce printemps pour le compte de Médecins pour un Canada sans fumée (MCSF), révèle que plusieurs universités et collèges canadiens sont financés par les cigarettiers pour promouvoir l’usage du tabac. Une vingtaine de jeunes chercheurs ont enquêté sur 22 universités et 13 collèges répartis dans les 10 provinces et deux territoires.

Toutes les universités sondées ainsi que la moitié des collèges affirment avoir reçu de l’argent des compagnies de tabac au cours de l’année 2003. Ces placements prennent surtout la forme de commandites lors d’événements spéciaux ou de publicités dans les bars et les journaux étudiants. Dans ces établissements, l’absence de politiques antitabac claires et le manque de financement facilitent l’entrée des compagnies de tabac sur les campus.

D’après une récente étude de Santé Canada (Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada), il y a 50 % plus de fumeurs chez les jeunes adultes en âge d’aller au collège ou à l’université que dans la population en général.

Pour plus de détails sur la promotion du tabac dans les établissements d’enseignement post-secondaire, le rapport Tobacco Control Policies Among Universities and Colleges in Canada, est disponible (en version anglaise) sur le site de MCSF au www.smoke-free.ca/campus.

Gilles Lépine quitte la lutte antitabac

Après avoir passé plus d’une vingtaine d’années à la direction de l’Association régionale du Sport étudiant de Québec et Chaudière-Appalaches (ARSEQCA), Gilles Lépine a quitté ses fonctions, cet été, pour devenir coordonnateur du programme des activités d’excellence sportives du Rouge et Or (les équipes d’élite de l’Université Laval). Militant aguerri, M. Lépine a même été mis en demeure par les trois principaux cigarettiers canadiens, à l’automne 2003, pour sa campagne De Facto, qui avait pour mandat de dire la vérité sur l’industrie du tabac.

Son collaborateur et ami Daniel Veilleux le remplace au poste de directeur général. Oeuvrant pour l’ARSEQCA depuis maintenant huit ans, M. Veilleux était jusqu’alors responsable des communications et de la prévention du tabagisme. S’il est aussi déterminé que son prédécesseur à s’attaquer à la cigarette et à ses fabricants, Daniel Veilleux dispose de peu de moyens. L’ARSEQCA s’est récemment vu refuser trois subventions (deux de Santé Canada et une du MSSSQ) pour la réalisation de projets antitabac. Elle, qui souhaitait faire connaître De Facto au reste du Canada, doit maintenant se contenter de la maintenir en vie (entre autres par le biais d’Internet). Projet-pilote de Santé Canada, la campagne médiatique De Facto avait pourtant connu des résultats probants dans la région de Québec et Chaudière-Appalaches.

Jeu vidéo Smoke Attack

L’Office fédéral de santé publique de Suisse a pris un moyen original et très contemporain pour sensibiliser les jeunes aux dangers du tabac. Par l’entremise de jeux vidéos téléchargeables gratuitement sur Internet, les adolescents de tous âges peuvent personnifier le héros Oxy, lequel se bat contre la fumée de tabac dans un édifice à bureaux, ou dans des scènes de Far West. Les meilleurs scores mondiaux sont affichés sur le Web.

Développés par Black Pencil Entertainement, les jeux Smoke Attack 1 (scènes de bureau) et Smoke Attack 2 (scènes de Far West) sont très avancés au point de vue technologique. Le joueur évolue d’un plateau à l’autre, accumule des atouts et déjoue des obstacles. Cependant, l’aspect éducatif est assez rudimentaire. L’Office suisse propose aussi le jeu Catch the Sperm, qui valorise le port du condom. Mais prière de ne pas jouer durant votre temps de travail, surtout si vous oeuvrez à la réduction du tabagisme…

Ensemble en action

L’historique Château Laurier, d’Ottawa, sera l’hôte, du 6 au 9 novembre, de la première Conférence nationale sur la prévention intégrée des maladies chroniques. Présentée sous le thème Getting it Together (Ensemble en action), la conférence est une initiative de l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques du Canada. Réunissant plus d’une centaine d’organisations, cette Alliance souhaite un effort concerté de prévention des maladies, telles que le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les problèmes de santé mentale. Le congrès est présidé par la Dre Elinor Wilson, de l’Association canadienne de santé publique, qui fut coprésidente de la dernière conférence nationale antitabac, en décembre 2003 au même endroit. Une des premières séances porte sur les manières d’appliquer les succès de la lutte antitabac au problème de l’obésité. Renseignements sur le site Web de l’Alliance.

Ujjal Dosanjh à la Santé

Suite aux élections fédérales du 28 juin dernier, gagnées par le Parti libéral du Canada, le premier ministre Paul Martin a annoncé la composition de son nouveau cabinet à la fin juillet. Élu pour la première fois sur la scène politique fédérale, le député de Vancouver-Sud, Ujjal Dosanjh, accède au poste de ministre de la Santé. Il remplace Pierre Pettigrew, réélu dans la circonscription de Papineau.

L’organisme pancanadien Médecins pour un Canada sans fumée (MCSF) voit d’un bon oeil la nomination de M. Dosanjh. « Il est le seul ministre de la Santé à avoir déjà poursuivi les compagnies de tabac », a indiqué son président, le Dr Atul Kapur.

Premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique de 2000 à 2001, Ujjal Dosanjh a, en effet, poursuivi les fabricants de cigarettes alors qu’il était Procureur général de la province, une fonction qu’il a occupé de 1995 à 2000. Cette démarche avait pour but de recouvrer une partie des sommes dépensées pour soigner les personnes devenues malades des suites du tabagisme.

En ce qui concerne M. Pettigrew, MCSF croit qu’après son passage à la santé, sa nomination aux Affaires étrangères favorisera la ratification du Canada à la Convention-cadre mondiale pour la lutte antitabac.