Zéro nico pour mon coco

Le projet Zéro nico pour mon coco a été rendu possible grâce à une subvention de la Direction de la santé publique de Montréal.
Le projet Zéro nico pour mon coco a été rendu possible grâce à une subvention de la Direction de la santé publique de Montréal.
À deux pas des raffineries de l’est de Montréal, 250 partenaires se mobilisent contre le tabagisme de tous les citoyens grâce à un projet favorisant la santé respiratoire des enfants.

Pour lutter contre le tabagisme,  le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Pointe-de-l’Île s’appuie sur une réalité qui attendrit tout le monde : la santé des tout-petits. En deux mots, Zéro nico pour mon coco améliore la santé respiratoire des enfants en réduisant le tabagisme des femmes enceintes, des mères et de leur entourage, ainsi que leur l’exposition à la fumée secondaire. Encore mieux : en faisant preuve d’ouverture, ce projet a réussi à mobiliser 250 acteurs autour de la question plus large de l’arrêt tabagique de tous les citoyens.

L’urgence d’agir

La bougie d’allumage a été une étude de la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal. Elle montrait que les enfants de la Pointe-de-l’Île étaient particulièrement exposés à la fumée secondaire de tabac et qu’ils souffraient davantage d’asthme et d’infections respiratoires. « C’est à ce moment-là que le CSSS a véritablement abordé la question du tabac, dans le cadre d’un plan d’action pour améliorer la qualité de l’air », dit Nathalie Rochon, conseillère- cadre aux activités cliniques du CSSS.

Zéro nico voit alors le jour. À l’origine, il s’agit d’échanger sur le tabagisme avec des mamans ou des futures mamans à toutes les occasions possibles, que ce soit dans un cours prénatal, à la pharmacie ou dans une clinique de vaccination. Pour mieux soutenir ces interventions, un macaron est créé. Remis aux femmes lors d’une rencontre individuelle ou de groupe, celui-ci leur rappelle l’importance d’un environnement sans fumée et d’un dialogue sur le tabagisme. Le CSSS a aussi créé, puis distribué dans le réseau, un dépliant cartonné qui présente le projet et le centre d’abandon du tabagisme.

Un projet qui touche bien plus que les mères

Grâce à Zéro nico, près de 4500 femmes enceintes ou parents de jeunes enfants ont reçu à ce jour de l’information sur le tabagisme. Le CSSS avait toutefois la volonté d’unir les forces du territoire autour des mères et d’adopter une approche ouverte et collaborative. Cela a permis d’élargir énormément le projet initial. En clair, « Zéro nico est devenu notre porte d’entrée pour lutter contre le tabagisme avec toutes sortes de partenaires », se félicite Mme Rochon. Grâce à Zéro nico, son équipe a parlé de tabagisme avec 250 organismes et professionnels de la santé, incluant les centres jeunesse, les groupes communautaires, les cliniques médicales et les pharmaciens. « À chaque rencontre, on regarde si l’étude de la DSP correspond aux constats sur le terrain, ce que notre partenaire fait pour lutter contre le tabagisme et ce qu’on pourrait bâtir ou améliorer ensemble », explique la gestionnaire.

« Même s’ils savent que le tabac est nocif, les professionnels ne savent pas toujours comment l’aborder avec un patient sans le culpabiliser, surtout si celui-ci ne veut pas écraser. » – Nathalie Rochon, conseillère-cadre aux activités cliniques du CSSS.

Des outils coréalisés

Ces discussions ont débouché sur la coréalisation de plusieurs outils. Avec le Carrefour jeunesse emploi, par exemple, le CSSS a mis sur pied une formation pour les jeunes mettant en lumière l’importance de prendre soin de sa santé pour réaliser son projet professionnel. Le CSSS et des cliniques de santé ont corédigé des aide-mémoire d’une page pour soutenir des interventions en arrêt tabagique. Mme  Rochon et son équipe ont aussi formé plus de 150 professionnels sur le tabagisme ou l’entretien motivationnel. « Même s’ils savent que le tabac est nocif, les professionnels ne savent pas toujours comment l’aborder avec un patient sans le culpabiliser, surtout si celui-ci ne veut pas écraser », explique-t-elle. Son objectif pour 2014 : intégrer les dentistes à Zéro nico. Parce qu’on n’est jamais trop nombreux pour lutter contre le tabac.

Anick Perreault-Labelle