Vrai ou faux : un fumeur hospitalisé cesse-t-il de fumer?

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Plus d’un est surpris par les patients en jaquette d’hôpital qui fument devant les portes des centres hospitaliers.

Qu’on se rassure : ceux-ci savent très bien que le tabac nuit à leur santé. N’empêche : ils n’arrivent pas toujours à s’en libérer. C’est pourquoi, pour encourager les fumeurs à faire le saut vers une vie sans fumée, une intervention des professionnels de la santé demeure essentielle, même dans un milieu hospitalier.

Le tabac crée une dépendance si forte qu’une hospitalisation n’arrive pas toujours à la briser. De plus, même si un patient se libère du tabac pendant cet arrêt forcé, il y a de fortes chances qu’il reprenne le tabac une fois remis sur pied et de retour à ses habitudes. Bref, pour qu’il se défasse de ce produit toxique pendant son hospitalisation, les infirmières, les médecins et les autres professionnels de la santé doivent donc mettre le paquet.

L’hôpital : un partenaire important dans la cessation

La bonne nouvelle, c’est qu’être hospitalisé favorise la cessation tabagique, notamment parce que le patient ne peut pas fumer facilement. L’hôpital peut toutefois apporter un soutien additionnel au malade en lui proposant, par exemple, des thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) ou des médicaments de soutien à la cessation avant qu’il n’en fasse la demande. L’hôpital peut aussi s’assurer par la suite qu’il utilise bien ces aides et en est satisfait afin d’ajuster le tir au besoin. Afin de garder le cap ou de prévenir les rechutes, les professionnels de la santé ont également tout intérêt à diriger leurs patients vers un service externe de soutien à la cessation comme la ligne j’Arrête.

En milieu hospitalier, une intervention de quelques minutes entraîne des résultats intéressants. Des résultats préliminaires fournis par Michael Chaiton et Bo Zhang, tous deux de l’Unité de recherche sur le tabac de l’Ontario, montrent que les fumeurs ayant reçu du counseling bref de la part d’un professionnel de la santé étaient plus enclins à utiliser des TRN. Or, lorsqu’elle est combinée à du counseling, l’usage d’une TRN augmente significativement les tentatives de cessation tabagique et, donc, les probabilités de réussite.

Heureusement, de plus en plus de professionnels de la santé sont formés en cessation tabagique et abordent cette question avec leurs patients, selon une série de feuillets réalisées par l’Institut national de santé publique du Québec. Les directions d’hôpitaux gagnent à encourager ce genre de pratique : les non-fumeurs récupèrent plus vite et sont moins souvent réadmis à l’hôpital. De même, cesser de fumer, même quelques jours avant une opération, facilite les procédures et diminue le risque d’infection. Les professionnels de la santé qui hésitent encore à faire le saut ou qui manquent d’information pour aller de l’avant ont plusieurs outils à leur disposition. Mentionnons le Réseau d’action canadien pour l’avancement, la dissémination et l’adoption de pratiques en matière de traitement du tabagisme fondées sur l’expérience clinique (CAN-ADAPTT), le Modèle d’Ottawa  de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et le guide de soutien à la cessation tabagique du Réseau québécois des établissements promoteurs de santé.

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De nombreux outils existent pour aider les professionnels de la santé à soutenir les fumeurs qui veulent vivre sans fumée.

Anick Labelle