Vers une génération sans tabac

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, des écoles et des organismes jeunesse se sont mobilisés pour réclamer une « Génération sans tabac ».

Chaque année, quelque 30 000 jeunes tirent leur première bouffée d’un produit du tabac. « Vous ne pensez pas qu’il faut qu’on arrête ça? », a lancé Kassandra Blouin, une élève de 3e secondaire qui siège au Réseau conseil de la gang allumée (RCGA). Elle et les 15 autres adolescents du RCGA ont donc lancé à la mi-mai Génération sans tabac. Leur objectif : rappeler à leurs camarades que fumer n’est pas qu’une décision individuelle, « c’est une action qui s’inscrit dans l’environnement social de tous les jeunes », a expliqué Kassandra.

Ce projet clé en main s’adresse aux adolescents des écoles secondaires et des organismes jeunesse, dans le cadre du programme La gang allumée. Au moment d’aller sous presse, plus de 80 milieux avaient répondu à l’appel.

Trois enjeux sociaux

Génération sans tabac a invité les jeunes à créer et à diffuser un logo illustrant l’un de trois enjeux : le marketing trompeur des cigarettiers, la fumée secondaire et le tabac à l’écran. Chacun était résumé de manière conviviale sur une feuille recto verso. On pouvait notamment y lire que le marketing de l’industrie est une « manipulation sournoise » s’appuyant sur des saveurs et des emballages attrayants et que le tabac à l’écran est « une influence subtile » perpétuant l’idée que fumer est un geste banal. Quant à la fumée secondaire, le RCGA rappelait qu’elle affecte les autres en tuant notamment plus de 800 non-fumeurs chaque année au Canada.

Generation sans tabac
Le logo, créé par les élèves de l’école La Taïga, dans le Nord-du-Québec, illustre l’enjeu du marketing. « Les paquets de cigarettes sont rendus décorés à un point où les jeunes les achètent pour être cool », écrivent les jeunes. Ils espèrent qu’ils ne se laisseront pas ou plus duper par ces stratégies malhonnêtes.

Un projet par et pour les jeunes

Les jeunes devaient choisir l’enjeu prioritaire dans leur milieu, puis créer un logo pour le représenter. Enfin, ils étaient invités à afficher leur oeuvre dans leur école et à la diffuser sur les réseaux sociaux. En septembre, les participants choisiront le meilleur logo. Celui-ci sera utilisé dans une promotion nationale de La gang allumée.

C’est possible de devenir une génération sans tabac, estime le Conseil québécois sur le tabac et la santé, l’organisme qui encadre le RCGA. « Mais encore faut-il être conscient des enjeux qui nous menacent. »

Anick Perreault-Labelle