Une priorité nationale

La France a annoncé que la lutte contre le tabagisme était une priorité nationale. Elle a mis en place un plan qui comprend trois axes principaux : l’information de la population, la protection des non-fumeurs et l’aide au sevrage tabagique.

Le secrétaire d’État à la Santé et à l’Action sociale, Bernard Kouchner, était fier de faire connaître, le 26 mai dernier, cette initiative pour un monde sans tabac. « La France doit apporter un appui explicite, durable et énergique à la lutte contre le tabagisme » a-t-il lancé en ouverture de son discours.

Soulignant l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour un monde sans tabac, M. Kouchner a reconnu que le tabagisme est un problème de santé publique unique. « Il tue les consommateurs habituels et est nocif pour les proches exposés à la fumée secondaire. »

Le secrétaire d’État a aussi précisé qu’en France, le tabagisme est la première cause de mortalité « évitable » et qu’il touche particulièrement les adolescents et ce, dès l’âge de 14 ans. Comparativement, 60 % des jeunes français de 18 ans fument contre 25 % dans les pays scandinaves.

Par ailleurs, une femme enceinte sur quatre s’adonne à la cigarette. Chez les personnes en situation de précarité, on observe plus de 50 % de fumeurs.

L’objectif du plan de lutte est de diminuer de 5 % chaque année la consommation globale de tabac, d’un tiers le nombre de fumeurs chez les adolescents, et de moitié le nombre de fumeurs parmi les femmes enceintes d’ici trois ans, a-t-il précisé.

Déclarant que le sevrage tabagique est une priorité de santé publique, le gouvernement a confirmé son engagement à favoriser l’accès aux traitements par la création de 150 nouveaux centres de sevrage.

De plus, des opérations nationales visant les jeunes et particulièrement les femmes enceintes, prennent leur envol. En outre, une campagne d’information sur la dépendance tabagique destinée aux médecins est mise sur pied et de la formation sera offerte. « Il est aujourd’hui démontré qu’un simple dialogue sur les risques liés au tabagisme, sur l’intérêt d’un arrêt, ce que l’on nomme le conseil minimal, aboutit à une démarche de sevrage chez 8 % des fumeurs. Alors qu’un médecin sur trois fume, il convient de mobiliser la communauté soignante », a affirmé M. Kouchner.

Une formation est aussi proposée aux enseignants des classes primaires afin qu’ils amplifient les actions de prévention en milieu scolaire.

Prêchant par l’exemple, le gouvernement s’est par ailleurs engagé à « veiller à la bonne application de la loi au sein de l’administration et des établissements publics et organismes dont il a la tutelle », a poursuivi le secrétaire d’État.

Dans cette veine, le premier ministre a confié au député Alfred Recours une mission temporaire sur la fiscalité des produits du tabac. Les prix des produits du tabac vont augmenter significativement.

Cette volonté gouvernementale demande de quintupler le budget de la lutte contre le tabagisme.

Lucie Desjardins