Un centième numéro pour Info-tabac

Info-tabac est le seul média en Amérique du Nord, voire au monde, qui s’intéresse exclusivement à l’ensemble de la lutte contre le tabagisme. Bref retour en arrière à l’occasion de la 100e édition de la revue.
La petite histoire d’Info-tabac

Fondé en 1994, Info-tabac a d’abord été une association qui écrivait aux politiciens et aux journalistes afin de les sensibiliser au tabagisme. Le premier numéro de la revue paraît en 1996. Info-tabac est alors véritablement un pionnier : il précède notamment le premier Défi J’arrête, j’y gagne!, créé en 1999, et la ligne j’Arrête, lancée en 2002. Info-tabac a toujours été financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et distribué gratuitement. D’abord composé de dix pages photocopiées, distribuées à 1000 lecteurs, Info-tabac est passé à 16 pages et à la couleur en 2004. Depuis 2013, la revue est éditée par la Société canadienne du cancer – Division du Québec. Elle compte maintenant quelque 6000 abonnés.

Les pionniers d’Info-tabac

Info-tabac, c’est d’abord, dans l’ordre habituel, Denis Côté : le fondateur de la revue, aujourd’hui semi-retraité et responsable de l’organisme Montréal sans fumée. Mentionnons aussi Francis Thompson (aujourd’hui conseiller en contrôle tabagique chez HealthBridge), Josée Hamelin (journaliste à L’OEil régional) et Pierre Croteau (coauteur du blogue Lumière sur les procès du tabac).

Pionniers

Une actualité riche

Depuis les lois pour réduire l’usage du tabac jusqu’aux subterfuges de l’industrie pour en augmenter les ventes, en passant par les moyens de s’en libérer, les causes de la dépendance et les procès intentés aux cigarettiers par les victimes du tabac et les gouvernements, le sujet du tabac est quasiment inépuisable. Les archives d’Info-tabac, consultables par mots-clés sur www.info-tabac.ca, le prouvent.

Le feuilleton des « légères »

Les dossiers du tabac ont tendance à s’éterniser à cause de la mauvaise foi des cigarettiers et de certains politiciens. Les cigarettes « légères » en sont un excellent exemple. Info-tabac en parle depuis plus de 10 ans, mais la question n’est toujours pas réglée!

1999: Santé Canada soutient que « [les ‘‘légères’’] présentent les mêmes risques de maladies […] que les autres types de produits du tabac. »

2000: Protégez-vous démontre que 50 marques de cigarettes « légères » contiennent deux à 24 fois plus de composés toxiques que ce qu’indiquent leurs paquets.

2001: Allan Rock, ministre fédéral de la Santé, s’engage à interdire les cigarettes « légères » et « douces ».

2003: L’Association pour les droits des non-fumeurs et des experts en santé publique portent plainte contre les fabricants de cigarettes « douces » ou « légères », qu’ils accusent de publicité mensongère.

2006: Santé Canada annonce qu’un règlement sur les cigarettes « légères » entrera en vigueur en 2008. Quelques mois plus tard, les cigarettiers retirent volontairement ces cigarettes du marché et les remplacent aussitôt par des cigarettes… « riches » et « veloutées ».

2011: Une loi fédérale interdit les cigarettes « légères » et « douces ».

2014: Les cigarettes « riches » et « veloutées » existent toujours et les nuances de couleur sur les paquets laissent croire que certaines sont moins nocives que d’autres. Les groupes réclament un emballage neutre et standardisé.

La plus grande poursuite civile canadienne contre des cigarettiers

Cécilia Létourneau

En 1997, Cécilia Létourneau, une résidante de Rimouski, réclame à la Cour des petites créances qu’Imperial Tobacco lui rembourse ses timbres de nicotine. Elle perd sa cause. Mais, d’un appel à l’autre, ce procès deviendra 14 ans plus tard la première poursuite civile contre des cigarettiers au Canada. Cette première regroupe en fait deux recours collectifs : celui de Cécilia Létourneau et celui du Conseil québécois sur le tabac et la santé et de feu Jean-Yves Blais. « J’ai été incitée à poursuivre l’industrie parce que j’ai été profondément offusquée de découvrir qu’au nom de la liberté, on m’avait vendu un produit qui me rend esclave et qui peut à long terme écourter ma vie », disait Mme Létourneau en 2011.

Ce qu’ils disent d’Info-tabac

« Bien qu’il traite d’abord du Québec, Info-tabac inspire de nombreux Africains avec ses informations sur les méfaits du tabac, la Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et les bonnes pratiques. » – Dr Mohamed Ould Sidi Mohamed Vice-président de l’Observatoire du tabac en Afrique francophone

« SOS Tabagisme-Niger a découvert Info-tabac sur Internet, et s’en est inspiré pour créer Info Tabac- Niger. Cette revue a aidé le Niger à devenir un leader de la lutte contre le tabac. » – Inoussa Saouna, Fondateur de SOS Tabagisme-Niger

« Info-tabac a un rôle utile d’agent de liaison et d’information pour les acteurs du milieu de la santé. » – Jean Rochon, Ex-ministre de la Santé du Québec et père de la Loi sur le tabac

« Info-tabac amène un regard à la fois historique et indépendant sur la lutte contre le tabagisme, permettant à tous les acteurs du milieu d’avoir une vision commune. C’est à la fois un outil de documentation et de transmission. » – Marie Jacques, Coordonnatrice Priorité tabac, Direction de santé publique de Montréal

Anick Perreault-Labelle