Projet de loi 444 : la réussite est à portée de main, mais un dernier effort est nécessaire

Enfin! Nous avons à notre portée une des lois sur le tabac les plus complètes au monde. Elle est exhaustive, solide et efficace, et elle réduira inévitablement l’hécatombe de 12 000 décès prématurés que le tabagisme entraîne chaque année au Québec. C’est le début de la fin pour la traditionnelle toute-puissance de l’industrie dans notre province.

Cependant, à ce point-ci de la lutte, le principal obstacle à la loi Rochon en ce qui nous concerne n’est plus l’industrie ou ses ressources quasi illimitées. C’est plutôt l’apathie des gens qui appuient la législation mais qui ne passent pas aux actes. Il nous est maintenant possible de l’emporter sur l’industrie du tabac et, du même coup, de sauver des dizaines de milliers de vies au sein des futures générations, mais seulement si nous agissons selon nos convictions.

Le projet de loi n’est pas sorti de nulle part. Il a été déposé après deux ans de pressions, qu’elles aient été exercées par le biais des médias ou, bien plus souvent, en coulisses, par exemple lors des campagnes de lettres à l’attention de nos élus. Seules la continuation et la multiplication des gestes concrets comme ceux-là garantiront l’adoption de la loi 444.

Il n’y a jamais eu autant d’appuis moraux pour un projet de loi qui s’attaque au tabac. La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac représente plus de 670 organismes québécois et constitue la deuxième plus importante coalition antitabac au monde, après celle du Brésil. Elle regroupe également plusieurs centaines de médecins et de citoyens qui ont tous exprimé le vœu d’avoir une meilleure loi sur le tabac.

Tant de personnes sont en faveur de l’adoption de la loi que si chacune d’entre elles manifestait son appui, la lutte pourrait être facilement gagnée – et ce, malgré les millions de dollars, les firmes de relations publiques, les lobbyistes et les avocats de l’industrie du tabac.

C’est maintenant ou jamais, car tous les avantages sont actuellement dans notre camp. Notre ministre de la Santé, le Dr Jean Rochon, est aussi convaincu que déterminé à faire adopter les mesures nécessaires. On peut difficilement imaginer un réseau de soutien plus étendu ou efficace que celui que nous avons construit.

Et pour une fois, les alliés traditionnels de l’industrie ne se bousculent pas pour s’opposer unanimement au projet de loi : les restaurateurs appuient la législation et même les événements commandités semblent maintenant ouverts à la négociation, dans la mesure où le gouvernement leur offre une formule de remplacement.

Qui plus est, pour la première fois depuis longtemps, les sondages démontrent que la grande majorité des Québécois appuient une nouvelle loi antitabac, ce qui est d’ailleurs reflété par l’ensemble des éditoriaux concernant le projet de loi. Si tout cela n’aboutit pas à l’adoption de la législation, on peut se demander si nous verrons jamais un scénario plus favorable.

Le projet de loi du ministre Rochon permettrait enfin au Québec de se départir du lamentable titre de principal refuge de l’industrie du tabac en Amérique du Nord. En fait, il nous permettrait même de nous joindre aux chefs de file de la lutte contre le tabac dans le monde entier.

Alors n’attendez plus : si vous ne l’avez pas encore fait, manifestez votre appui au projet de loi auprès du gouvernement ou des médias. Et n’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin d’aide ou de renseignements supplémentaires. Pour joindre la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, appelez au (514) 598-5533. Télécopie : (514) 598-5283.

Heidi Rathjen, directrice de campagne de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac depuis deux ans.