Près du quart des jeunes ont essayé la chicha

L’usage du narguilé, aussi appelé pipe à eau ou chicha, est plus une expérience de jeune adulte privilégié que de jeune adulte à revenu modeste, plus une expérience de fumeur de cigarette que de non-fumeur, et plus un usage de jeune ne vivant pas chez ses parents que l’inverse.

En outre, le narguilé est davantage populaire chez les personnes de 18 et 19 ans que chez celles de 21 à 24 ans, chez les jeunes anglophones que chez leurs homologues allophones ou francophones, et auprès des jeunes hommes que des jeunes femmes.

Voilà quelques aspects d’un portrait de jeunes fumeurs nord-américains de pipe à eau qu’ébauchent E. Dugas, M. Tremblay, N. C. P. Low, D. Cournoyer et J. O’Loughlin dans l’édition en ligne du 10 mai dernier de la revue Pediatrics.

Environ 23 % des 871 participants qui ont retourné le questionnaire à l’équipe de recherche québécoise ont déclaré avoir fait usage d’une pipe à eau au cours de la dernière année. Le questionnaire avait été posté en 2007 à 1208 personnes ayant participé depuis 1999 à l’étude Nico, lancée initialement auprès de 1293 élèves de dix écoles secondaires, dans divers milieux socio-économiques et linguistiques de la région de Montréal.

Les scientifiques croient que la popularité croissante de la chicha s’explique en partie par de dangereux mythes au sujet de sa relative innocuité.

Ce qui se consume dans un narguilé est une pâte faite de matières végétales, ordinairement du tabac, et de glucides, souvent de la mélasse, ce mélange étant accompagné d’une pastille de charbon pour le faire brûler. La fumée dégagée par le tout est inhalée à travers un boyau après avoir barboté dans de l’eau souvent parfumée. Une seule bouffée offre autant de monoxyde de carbone et de particules fines qu’une cigarette entière.

Pierre Croteau