Nouvelles brèves

Annonce pleine page pour une nouvelle loi

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac poursuit ses actions en faveur d’une nouvelle loi sur le tabac. « Avertissement : la santé des jeunes est entre les mains du gouvernement du Québec », pouvait-on lire dans Le Soleil, Le Devoir et La Presse du 8 avril dans une annonce pleine page achetée par la Coalition au nom de ses 660 organismes membres.

Dans un communiqué de presse diffusé avant la parution de l’annonce, la Coalition souligne l’importance d’un dépôt prochain à l’Assemblée nationale, seule façon d’éviter que le projet de loi du ministre Rochon ne meure au feuilleton si une élection est déclenchée à l’automne.

« Il appartient au gouvernement du Québec de démontrer que la santé des Québécois figure, au même titre que la santé économique du Québec, au rang des priorités de l’État », affirme la Coalition.

L’industrie se défend au Minnesota

Les révélations et les témoignages-chocs se succèdent au « procès du siècle » opposant l’État du Minnesota aux grands cigarettiers américains. (Voir notre dernier numéro.)

Depuis le 25 mars, l’industrie du tabac tente de renverser la vapeur dans ce procès civil d’une valeur de 1,77 milliards $ U.S., qui jusqu’ici se déroule très mal pour la défense. Mais le premier témoin de l’industrie, l’historien Hyman Berman, a dû avouer en contre-interrogatoire que la sensibilisation aux méfaits du tabac était loin d’être complète aux années 1960. Le procureur principal de la poursuite a même qualifié M. Berman d’« excellent témoin à charge ».

Le 2 avril, les cigarettiers ont subi un autre revers important, alors que la Cour suprême des États-Unis a rejeté une demande de jugement interlocutoire qui aurait bloqué la divulgation forcée à la poursuite de 39 000 documents internes de l’industrie.

Projets de loi

La situation est toujours confuse au Congrès américain, où plusieurs projets de loi pour donner suite à l’entente dite globale de juin 1997 sont maintenant sur la table. (Voir notre numéro de juillet/août 1997.)

Point commun dans tous ces projets : tout le monde veut adopter des mesures plus sévères à l’endroit de l’industrie du tabac que celles prévues dans l’entente, y compris chez les républicains, jusqu’ici les fidèles alliés de l’industrie. D’ailleurs, les prévisions budgétaires fédérales reposent maintenant sur l’hypothèse d’une hausse très substantielle des taxes sur le tabac, et il sera difficile de faire marche arrière à cet égard, même si les autres aspects de l’entente tombent à l’eau.

Recrudescence du tabagisme juvénile

Toujours aux États-Unis, le pourcentage de fumeurs parmi les élèves du secondaire a fait une remontée importante entre 1991 et 1997, grimpant de 27,5 à 36,4 %.

La tendance est particulièrement forte dans la communauté noire, chez qui le tabagisme juvénile a fait un bond inouï de 80 % (de 14,1 à 28,2 % chez les garçons et de 11,3 à 17,4 % chez les filles).

Depuis près de 30 ans, les cigarettiers américains tentent de vaincre la traditionnelle résistance à l’usage du tabac parmi les Noirs en ciblant cette tranche démographique avec des marques et des campagnes publicitaires taillées sur mesure. Ces efforts semblent malheureusement porter fruit.

Hausse de prix

Imperial Tobacco vient de faire sa toute petite part pour la lutte au tabagisme juvénile – et surtout pour ses propres profits! – en augmentant son prix de gros de 0,44 $ la cartouche (soit 5,5 ¢ le paquet) depuis le 6 avril. La cartouche se vend maintenant aux alentours de 29,65 $ la cartouche, soit toujours plus de 17 $ en dessous du prix de détail de février 1994, avant la baisse des taxes.

Dans ce marché peu concurrentiel, les deux autres fabricants n’ont pas tardé à emboîter le pas à Imperial Tobacco, et augmentent leur prix du même montant à compter du 13 avril.

L’envie de rester maigre

Contrairement à ce qu’affirmaient plusieurs observateurs, l’envie de ressembler aux grandes vedettes de la mode n’explique en rien le tabagisme chez les adolescentes, affirme une récente étude britannique.

Selon les chercheurs du Trust for the Study of Adolescence, qui se basent sur un échantillon de 3 000 écolières, la peur de prendre du poids joue un rôle très minime dans la décision de s’adonner au tabac. Par contre, tant les fumeuses que les non-fumeuses perçoivent la cigarette comme un symbole de rébellion, de sociabilité, de tout ce qui est « cool ».

Les adolescentes optent pour la cigarette surtout par envie de projeter une image de « toughs » et de s’attirer des copains plus âgés, conclut l’étude.

Francis Thompson