Nouvelles brèves

Héros de la santé publique

Rob Cunningham, le conseiller stratégique de la Société canadienne du cancer en matière de lutte contre le tabagisme; Louis Gauvin, le coordonnateur de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac jusqu’à l’an passé; et Garfield Mahood, le directeur exécutif de l’Association pour les droits des non-fumeurs, se partagent en 2010 le titre de Héros de la santé publique attribué annuellement depuis 2005 par l’Association canadienne de santé publique (ACSP).

Cofondateur de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Louis Gauvin a été consacré « héros de la santé publique » par l’Association canadienne de santé publique.

Ce n’est pas la première fois que l’ACSP, fondée il y a un siècle, et peuplée de moult partisans de la médecine sociale et préventive, reconnaît le travail des artisans de la lutte contre le tabagisme pour leur contribution à l’allongement de l’espérance de vie et à l’amélioration de la qualité de vie. C’est ainsi qu’entre autres, l’œuvre d’un Ken Kyle, jadis conseiller de la Société canadienne du cancer, et celle d’un  Neil Collishaw, l’actuel directeur de la recherche des Médecins pour un Canada sans fumée, ont aussi été reconnues, respectivement en 2009 et en 2006.

On peut parier que l’année 2010 ne sera pas la dernière où la vénérable ACSP salue le feu sacré d’adversaires de la fumée.

Rendez-vous en Afrique

Le coup d’État de l’hiver dernier au Niger avait un moment fait craindre que la troisième Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac (CIFCOT) puisse être déplacée au Burkina Faso voisin, reportée, ou annulée. Or, la CIFCOT-3 doit se tenir comme prévu à Niamey, capitale et métropole du Niger, du 25 au 28 septembre. Le programme des échanges ainsi que d’autres renseignements sont disponibles en ligne. (Voir www.cifcot.org)

Les deux premières CIFCOT s’étaient tenues à Montréal en 2002 et à Paris en 2005. Grâce à Louis Gauvin, qui a été l’initiateur de ce genre de rencontres, Info-tabac offrira une couverture de la 3e conférence francophone dans sa prochaine édition.

Psychiatrie sans fumée

Dans un texte paru en juillet dans l’American Journal on Addictions, neuf chercheurs canadiens et états-unien demandent que l’usage du tabac soit exclu des institutions psychiatriques, et déplorent que, depuis trop longtemps, le tabac ait été toléré, bien qu’il soit la première cause de décès parmi les personnes souffrant de toxicomanies ou de troubles du comportement. Taryn Moss, Peter Selby et leurs confrères appellent les hôpitaux à imiter le Centre for Addiction and Mental Health de Toronto, qui s’est proclamé « sans fumée » plus tôt cette année.

Au Québec, le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, l’Hôpital de Lanaudière, à Joliette, celui de Sorel-Tracy, celui de Ste-Agathe-des-Monts,  l’Hôpital Jean-Talon, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, et l’Institut Philippe-Pinel, à Montréal, ainsi que la Cité de la Santé de Laval, parmi d’autres, ont une unité psychiatrique, ou sont des établissements spécialisés, où il est interdit de fumer. De son côté, la Maison l’Alcôve, à St-Hyacinthe, traite des personnes toxicomanes ou psychologiquement dépendantes du jeu, dans un environnement sans fumée. La recherche scientifique a montré que les chances de réussir son sevrage du tabac ou d’une autre drogue sont meilleures quand toutes les dépendances problématiques sont combattues en même temps.

Cesser de fumer fait diminuer le stress

Auprès de 469 fumeurs qui avaient été hospitalisés à la suite d’un infarctus du myocarde ou pour la réalisation d’un pontage coronarien, trois chercheurs de l’Institut Wolfson de médecine préventive de l’Université Queen Mary de Londres ont recueilli des données sur le niveau de stress ressenti. Les 41 % des patients qui continuaient de s’abstenir de fumer un an après leur hospitalisation ont ressenti une réduction de stress significativement plus grande que les autres patients, rapportent P. Hajek, T. Taylor et H. McRobbie.

Au sortir de l’hôpital, il n’y avait pas de différence entre le niveau de stress  ressenti par les futurs non-fumeurs et le niveau de stress ressenti par ceux qui allaient demeurer fumeurs, et il n’y avait pas non plus de différence dans leurs croyances au sujet de la vertu anti-stress du tabagisme. Dans leur article, paru en juin dans la revue Addiction, les chercheurs concluent qu’en dépit de l’effet d’abaissement du stress ressenti à court terme par les fumeurs, continuer de fumer peut détériorer leur état émotif au bout du compte.

Protéger ses enfants de la fumée

Un environnement sans fumée pour vos enfants. Comment y parvenir? Tel est le titre d’une vidéo de 22 minutes qui s’adresse aux futurs ou nouveaux parents ainsi qu’à toutes les personnes qui partagent un espace de vie avec de jeunes enfants, y compris de façon occasionnelle. Le documentaire apporte le témoignage de personnes qui ont déjà été aux prises avec le problème du tabagisme passif, et passe en revue  les méfaits de la fumée de tabac de même que des stratégies pour s’en protéger. Le film s’accompagne d’un manuel de formation d’une douzaine de pages, où se trouvent aussi des conseils pour l’animation de groupe, avec ou sans la présence d’adeptes du tabac.

La petite trousse éducative a été conçue par Louise Choquette et Anne Meloche, respectivement du centre de ressources Meilleur départ – Nexus Santé, et du Centre de formation et de consultation, deux organismes communautaires ontariens, soutenus dans cette initiative par les gouvernements ontarien et fédéral. Une version anglaise sera bientôt disponible. (Voir liens84.htm)

Selon les données de la première partie de 2009 de l’Enquête de surveillance de l’usage du tabac au Canada, ce sont 5 % des garçons et des filles de 11 ans et moins au pays qui sont exposés à la fumée secondaire du tabac à leur domicile. Cette proportion atteignait 11 % au Québec.

Pour rendre littéralement plus respirable l’atmosphère dans les familles québécoises, le groupe Acti-menu, connu pour son Défi « J’arrête, j’y gagne! », mène aussi depuis quelques années une campagne intitulée Pas de boucane dans ma cabane.

Une marche pour la santé

Errol Povah est en train de parcourir à pied la distance entre Victoria, en Colombie-Britannique, et Montréal, et se dirigera ensuite vers New York. L’homme de 57 ans, qui est originaire de Colombie-Britannique et milite contre le tabac depuis 30 ans, accomplit son Voyage pour un Monde sans tabac de 6300 kilomètres afin de sensibiliser le public à sa cause et de récolter 540 000 $ pour intensifier la guerre contre le tabac.

Le périple du président d’Airspace Action on Smoking and Health (AASH) a commencé à Victoria le 31 mai 2010, lors de la 23e Journée mondiale sans tabac de l’Organisation mondiale de la santé.  Au rythme moyen de 42 kilomètres par jour, six jours par semaine, Errol Povah, qui a été obligé de prendre une courte pause en Alberta à la fin de juin, prévoit atteindre, au début de décembre, la métropole du Québec. À Montréal, le militant souhaite remettre personnellement un message de son cru à Ian Muir, le président et chef de la direction d’Imperial Tobacco Canada, avant de mettre le cap sur New York, une ville où d’importantes décisions sont prises par des compagnies de tabac.

Marjolaine Imbeault, retraitée

À la tête depuis mai 2008 du Service de lutte contre le tabagisme (SLCT) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Marjolaine Imbeault a pris sa retraite à la fin de juin. Par son ouverture d’esprit, sa rapidité à comprendre les enjeux, et son dévouement, Mme Imbeault s’était gagné l’estime des groupes de santé. Son remplacement intérimaire est assuré par la Dre Marie Rochette, directrice de la prévention des maladies chroniques et des traumatismes au MSSS.

Le SLCT est chargé de la coordination du Plan québécois de lutte contre le tabagisme et de l’application de la Loi sur le tabac, laquelle a notamment pour but de protéger les non-fumeurs en maintenant des espaces sans fumée dans les lieux publics et de travail, ainsi que de débanaliser le tabac, notamment par l’interdiction d’exposer les produits du tabac à la vue du public dans les points de vente, et par l’interdiction d’en vendre à des mineurs. Un programme ambitieux pour une équipe d’une cinquantaine de personnes.