Nouvelle unité de recherche sur le tabagisme

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a annoncé, lors d’une rencontre gouvernementale en novembre dernier, que le tabagisme et l’obésité seront ses principaux thèmes d’étude au cours des prochaines années. « C’est une toute nouvelle unité qui sera prochainement fondée par l’Institut pour augmenter nos capacités de recherche en matière de tabagisme », a précisé Réal Morin, directeur scientifique à la direction du développement des individus et des communautés.

Bien que le projet n’en soit encore qu’au stade de développement, il devrait sans doute voir le jour au début de l’année 2004. Grâce à une subvention sur cinq ans du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSSQ), la nouvelle unité embauchera entre trois et cinq personnes à temps plein, au cours des mois à venir.

Même si les domaines d’étude du nouvel organisme ne sont pas encore bien définis, il est probable que les programmes de lutte contre le tabagisme du ministère seront passés au peigne fin. « Il faut comprendre l’impact de ce que l’on fait et porter un jugement scientifique sur nos programmes pour connaître l’évolution de la problématique du tabagisme chez nous, au Québec », a indiqué M. Morin.

Au terme de ses cinq premières années de vie, le nouveau groupe de recherche devra avoir diversifié ses sources de financement afin de pouvoir agir de manière plus autonome.

UQRT menacée

Par ailleurs, la survie de l’Unité québécoise de recherche sur le tabagisme (UQRT) est actuellement menacée, faute de financement suffisant. Ses activités sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Elle fut fondée en 2002 par le Dr Fernand Turcotte, professeur au département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval.

Afin d’identifier les facteurs qui affectent le tabagisme, l’UQRT s’intéresse, entre autres, à la toxicité des cigarettes, à la dénormalisation de l’usage du tabac, de même qu’à la fumée secondaire.

L’UQRT, qui a bénéficié d’une subvention non-récurrente du MSSSQ pour sa mise sur pied, aurait souhaité être soutenue de façon plus continue, comme le sera l’équipe de l’INSPQ. Toutefois, le Dr Turcotte comprend que le ministère appuie la nouvelle équipe de recherche de l’Institut : « Il était primordial que l’INSPQ se dote d’une unité de recherche sur le tabagisme et je suis très content pour eux. »

Les chercheurs permanents de l’équipe du Dr Turcotte espèrent que leur organisme trouvera les fonds nécessaires à la reprise de ses activités. « En principe, on a besoin d’environ 450 000 $ par année pour pouvoir fonctionner normalement », a expliqué Fernand Turcotte, en regrettant que le tabagisme ne soit pas encore considéré comme un objet de recherche légitime.

En guise de solution à ses problèmes budgétaires, l’Unité entretient l’espoir d’être financée par la Fondation Lucie et André Chagnon. Actuellement en pleine restructuration, l’institution caritative évalue son plan d’action en matière de tabagisme. Les discussions entamées avec certains organismes, dont l’Unité, ne se poursuivront donc que dans quelques mois.

Fondation Chagnon

Créée en 1988, la Fondation Lucie et André Chagnon n’est vraiment active que depuis l’été 2000. Comptant une trentaine d’employés, elle dispose d’un impressionnant actif de 1, 4 milliard $, qui représente la plus grande partie du produit de la vente de Vidéotron au groupe Quebecor. Surtout vouée à l’amélioration des conditions de vie des enfants de 0 à 17 ans, la Fondation Chagnon a comme principal objectif de prévenir la pauvreté et les maladies. Elle fait la promotion d’une saine alimentation et encourage la pratique régulière d’activités physiques. Partenaire des groupes qu’elle subventionne, la Fondation privilégie les organismes de terrain qui ont un impact direct sur leur milieu.

Josée Hamelin