Message du Dr Gro Harlem Brundtland
été 1999 - No 27
Voici le message du Dr Gro Harlem Brundtland, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai 1999.
Il n’est pas facile d’arrêter de fumer. Nous savons que la nicotine est une substance puissamment toxicomanogène, et nous avons tous connu, dans notre entourage, des gens qui ont essayé d’arrêter pour finalement recommencer au bout de quelques mois.
C’est un défi qui nous est lancé et qu’il nous faut relever. Car, c’est en amenant davantage de fumeurs à renoncer que nous réduirons le tribut en vies humaines que le tabac, prévoit-on, s’apprête à percevoir au cours des deux prochaines décennies.
Dans certains pays comme la Chine, par exemple, une enquête récente a révélé que les deux tiers des fumeurs croient à tort que le tabagisme ne fait pas ou presque pas de mal; rares sont ceux qui veulent arrêter et plus rares encore ceux qui y réussissent.
Actuellement, la plupart des fumeurs qui arrivent à cesser de fumer, le font sans aide structurée. Mais il nous faut faire très sensiblement grimper les taux de succès. D’autant plus que nous savons maintenant qu’il existe des traitements efficaces et rentables.
Les produits médicamenteux de substitution tels que les gommes à mâcher, les timbres, les pulvérisations nasales, les inhalations à base de nicotine, ainsi que les médicaments non nicotiniques, tels que le bupropion, peuvent doubler les chances de succès. Il faut qu’ils soient plus largement disponibles mais aussi que leur prix baisse afin d’être à la portée des fumeurs du monde entier.
Il y a d’ailleurs une bonne nouvelle, c’est que la santé est gagnante quel que soit l’âge auquel on arrête de fumer. Ceux qui cessent au début de la trentaine ont sensiblement la même espérance de vie que ceux qui n’ont jamais fumé. J’invite donc tous les fumeurs à décider d’arrêter et, par ce geste simple, faire un pas de géant vers la bonne santé. Espérons qu’un grand nombre de fumeurs concluront que « C’est décidé, j’arrête! ».
